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Le défi du samedi
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13 février 2010

La main chaude (Tiniak)

La main chaude

La peau de l'air collante et la mienne
imploraient l'orage et sa virulence,
à la nuit tombée d’un jour en peine
d'obtenir jamais sa délivrance

L'obscurité plus dense à chaque heure
transformait chaque chose en son fantôme;
les arbres contenaient la rumeur
d'une terre apeurée sous le grand dôme

Dans ce calme lourd et douloureux
ma poitrine enviait le buste en plomb,
sur la cheminée au manteau bleu
orné d'impossibles compromissions

La clarté fragile des bougeoirs
orchestrait des ombres le lent ballet;
ma silhouette dans le miroir
n'osait tourner la tête et regarder

par dessus l'épaule, droite et morte
un mouvement perçu depuis la porte

Dans ce calme lourd et douloureux
arrimant chaque chose à son fantôme,
je devenais sourd, fermai les yeux
quand une main s'installa dans ma paume

L'orage rompit à l'instant même
je n'en perçus que la ruée du vent;
je me faisais l'effet d'être blême
et serrais la main de mes doigts tremblants

Une chaleur douce et parfumée
caressa d'un souffle ma nuque nue,
livrant à mon oreille apaisée
la voix de la mère aimante et venue

par-dessus l'épaule, droite et ronde
remettre en ordre la marche du monde.

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Commentaires
T
http://pavupapri.hautetfort.com/archive/2010/01/19/femininale.html
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T
@rsylvie : je confirme, le narrateur est bien l'adulte qui se retourne l'intérieur.<br /> <br /> @valérie : c'est vrai qu'ainsi, ça met en balance la fibre maternelle et permet de rappeler qu'elle n'en est pas moins femme... ce qui pourrait donner en termes pounesques "eh quoi ! l'horreur est humaine" ? ;)<br /> <br /> @venise, caro_carito, Jakline : la mère ne demeure, à mon sens, jamais si douce que dans l'imaginaire du garçon... un sentiment d'attachement filial qui peut gagner en intensité avec le temps.<br /> <br /> @Walrus, Joe Krapov et les amateurs du vers sur "la marche du monde" : la puissance des mères... évidemment, j'adhère pleinement aux derniers propos tenus par E. Badinter à ce sujet ; il ne faut donc pas voir ici l'intension de magnifier outre mesure la fonction maternelle... par contre j'ai cru bon de rappeler en quoi elle est si nécessaire... à l'homme !<br /> <br /> @pierreline : ben, tu pourras t'y essayer ici (à faire des poèmes), tu seras toujours bien accueillie.<br /> <br /> @Joye : ♥ :)))<br /> <br /> @papistache : pas vu encore ce qui se passe ailleurs...'fais si froid que ça ? :))
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R
j'avoue qu'au long de la lecture, je ne pensais pas à la main d'une mère car je trouvais le narrateur adulte... mais j'en aime bien l'idée<br /> <br /> en tout cas, c'est trés tendre
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V
C'est très doux, Tiniak. ça réchauffe et apaise. <br /> J'aime mettre ce texte en parallèle avec celui de Poupoune. :D
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V
bel hommage à la présence d'un être cher subtilité des mots
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J
"Remettre en ordre la marche du monde", c'est vrai qu'il y a du boulot. Mais est-ce bien raisonnable de s'en remettre à la super-mère après un tel déferlement sublime de vers... impairs ? Oui, je dis !<br /> <br /> Neuf dix, neuf dix, neuf dix...<br /> <br /> Quoi de neuf dis ? Donnons le pouvoir aux femmes. Elle ne pourront pas faire pire que ce que les hommes ont inventé depuis plus de deux mille ans.
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P
Oh oui, c'est beau. On retrouve la belle ordonnance du poème... Et un certain climat, mystérieux, coloré, doux, calme, noble...
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P
Tous les textes sont super... Il me reste à les lire en détail et de façon approfondie pour pouvoir aussi vous commenter... Biz à tous.
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C
Dès l'origine, présence de la mère...
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J
Heureusement, toujours là au pire moment, la main maternelle.
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Z
silence admiratif <br /> j'aime beaucoup la phrase finale : remettre en ordre la marche du monde
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M
Un bel hommage ! La Mère qui vient rassurer et "remettre en ordre la marche du monde" !!! Très beau !!! J'aime beaucoup !!!
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P
Classieux, c'est toujours classe les poèmes. Je ne sais pas faire, j'admire
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P
La température, ici, s'est élevée de quelques degrés.
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W
Ah les mères, quelles puissances !
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J
(et sache que je me retiens, pour une fois !)
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J
Sifflet d'admiration, tiniak, wow, wow, wow !!!<br /> <br /> Tes étincellements poétiques sont trop nombreux, on ne pourrait pas signaler l'un sans nommer tous les autres.<br /> <br /> Bravo, bravo, bravissimo !<br /> <br /> ♥ ♥ ♥
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P
où l'on voit que la mère est bien plus digne chez certains que chez d'autres ;o)
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