L'arbre sec (Venise)
je m'enracine doucement
dans les franges du temps
comme un prince d'un conte arabe
sous mon écorce de vieil arbre
je remue mes branches celestes
qui me travaillent tout le temps
un jour viendra ,des paysans
se prosterneront sous mon visage
viendra alors les saisons
des livres d'écorce qu'on lira sans embarras
au pied de mes nouvelles saisons
on inventera des fables à l'ombre de ce flamboyant visage
pour combler une vie trop solitaire
puis les pluies de mars effaceront mes rides sous la lune nue
et je sourierai à ces querelles de puits à ces frelons qui dirigent le monde
pour revenir cuire comme un pain d'épice sous le soleil de mai.
je ne peu tendre la joue gauche à qui me frappe sur la joue droite de sa hache de bucheron.
je reste un prince misérable que l'assaut du temps rend fascinant
certainement comme en gallilée quand melchior et baltahzar
avanceront sur le front de mes branches je froncerai mes sourcils pour ignorer que les prophéties inventent les deserts.
Dors sous mon visage d'arbre
dors pour que j'ordonne avec soin la mort qui reste proche .
Venise