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Le défi du samedi
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9 janvier 2010

#89

 

«Les ami(e)s des ami(e)s sont nos...» Vous connaissez

Je me promenais, je tombe sur une lecture très personnelle du tableau ci-dessous. Je demande la permission, que l'auteure du blogue m'accorde, et voilà que le défi #89 s'offre à nous.

Au choix :

  • Nous conservons le découpage ci-dessous et tentons de retrouver (sans interroger aucun moteur de recherche) l'interprétation du tableau telle que, peut-être, l'auteure la fit.
  • Nous sélectionnons, dans les images proposées, celles de notre choix et donnons à lire un texte inspiré par notre propre mise en page.
  • Nous considérons uniquement le tableau et donnons à lire le texte qu'il nous inspire.
  • Ce tableau nous fait songer à un autre et c'est à partir de ce dernier que nous donnons notre texte.

Samedi 16 janvier, sera dévoilé le lien* vers le blogue où mes pas m'avaient conduit. Bien évidemment, la propriétaire du lieu est notre invitée.

* Que ceux et celles qui l'auront reconnue taisent l'identité de la blogueuse masquée.

Toujours : samedidefi@hotmail.fr

*******************************************

Défi #89

Ce matin,...

ève

Cette fois-ci,...

vous là-bas!

Ce n’était pas...

Dieu

Sans compter qu’il …

jeunes recrues en formation

Pendant qu’il... !

les zélés

Je n’ai pas pu...

D’abord...

surveillance divine

Il faut dire...

Adam accuse Eve

Et moi, ...

Eve accuse le serpent

Bonjour ...

c'est pas moi

Eve...

Dieu réprimandant Adam et Eve

Je ne savais plus…

Domenico Zampieri dit le Dominiquin  :  Dieu réprimandant Adam et Eve.

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9 janvier 2010

Diners d'enfance (Papistache)

Maman n’entrait pas dans la cuisine : elle vivait dans la cuisine. Son tablier écossais noué dans le dos, elle présidait à la composition des repas. Certains soirs, elle sortait la poêle du placard sous l’évier.

Culottée, la poêle, comme chaudron du diable ! Une poêle en fer, pas en inox, en fer noirci à la flamme. Maman y laissait tomber, de son couteau, un fort copeau de margarine. La margarine Astra, conditionnée en cubes de 10 cm sur 10 cm. La flamme bleue du gaz sautait ; la margarine grésillait. Maman jetait les restes du repas de midi dans la graisse liquide ; parfois c’étaient des pâtes, des pommes de terre ou des carottes,  mais aussi, parfois, c’étaient des haricots. Ces haricots mis en conserve ou en saumure qui revenaient régulièrement sur la table.

Les haricots rissolaient. Sûrement Papa devait aimer les haricots saisis, ou Maman, ou mes sœurs, enfin quelqu’un, certainement. Cinq enfants ! Maman devait avoir vingt bras ! Il ne devait manquer que le vingt-et-unième pour touiller les haricots ou alors la poêle était-elle en cause. La tambouille attachait. Autant le petit Papistache se régalait des haricots cuits à l’eau et servis au déjeuner, autant sa langue et son palais se contractaient au contact des légumes desséchés, les bons soirs, charbonneux plus souvent.

Assez vite, il envisagea de terminer le plat à midi pour éviter qu’il en restât pour le dîner :
— Ils sont bien bons, tes haricots, Maman, je peux en avoir encore un peu ?
Regard dans la casserole :
— Non, mon grand, il en reste juste assez pour ce soir. Mange donc un morceau de pain si tu as encore faim.

De même qu’il était inconcevable de quitter la table en laissant un morceau de pain à côté de son assiette, chez nous, il était inenvisageable de vider le contenu de son assiette ailleurs que dans son estomac.

9 janvier 2010

Un carnet vert (PHIL)

Il aurait pu arborer une autre couleur. Mais il était vert.

Ce carnet, je l’ai rangé dans un des alvéoles de mon sac photo. En compagnie d’un stylo bille orné de marguerites qu’une de mes filles m’avait offert. Ainsi serais-je en mesure de prendre des notes lors de mes déambulations. Ou de noter les idées qui me passeraient par la tête à la suite de telle ou telle impression, et qui voudraient bien s’organiser sous forme de textes. Je noterais seulement l’idée, quitte à rédiger le texte ultérieurement. Ou je rédigerais une note brève ou un poème directement sur le carnet. Tout était possible. Avec un carnet en poche, je me sentais en sécurité. Je me sentais habillé.

Un jour, plus tard, on m’a fait présent d’un sac photo plus pratique. Le carnet vert y a trouvé sa place, ainsi que le stylo aux marguerites.

La couverture verte du carnet vert a légèrement terni avec le temps. C’est un carnet qui a voyagé. Pas très loin, mais il a voyagé.

Le carnet vert est vierge. Je peux compter les pages. Elles sont toutes là. Vierges.

Le carnet vierge serait-il inutile ? Non. Il est une sorte d’assurance. Ou de vêtement. Il m’habille.

J’exagère, mais à peine. Toutes les pages du carnet sont vierges. Mais il en manque deux.

Ces deux pages, je les ai déchirées le même jour.

A Cognac.

Cela aurait pu être ailleurs. Mais c’était à Cognac. Je m’appropriais la ville tandis que ma fille passait un examen. Au lieu d’attendre bêtement. A un moment je me suis assis sur un banc, dans un jardin public, et j’ai voulu écrire sur la part des anges. Ça n’a pas réussi. J’ai déchiré la page.

Et puis j’ai voulu gloser sur une idiotie que j’avais lue sur un panneau d’affichage, devant la maison de la presse. Ça n’a pas réussi. J’ai déchiré la page.

Quelle était l’idiotie en question ? Hum. C’est quelque chose que j’aurais volontiers intitulé « poids et mesures ». Le panneau d’affichage disposé devant la maison de la presse vantait une feuille de chou que j’imaginais destinée à des lecteurs plus qu’à des lectrices, puisqu’on devait y découvrir le classement des 100 stars féminines les plus sexys, c’était le gros titre de la chose. Cela laissait augurer d’un contenu d’une grande richesse, voire d’une qualité rédactionnelle exceptionnelle. Il était d’ailleurs précisé en plus petit, à côté de la photo d’une pin-up quelconque, que la pin-up en question, une certaine Paris Hilton (je ne sais pas où les américains vont chercher leurs prénoms, mais quelle idée…), que je ne connaissais ni des lèvres ni des dents, comme disait Bérurier, s’y trouvait nue à 99,3%. Dans la revue. Dont je n’ai pas mémorisé le titre, ce qui est peut-être dommage. N’empêche que ça me plongeait dans un abîme de perplexité. Comment pouvait-elle être nue à 99,3% ? Comment avaient-ils mesuré ? En quoi pouvaient bien consister les 0,7% restant ?

Je me suis dit, tandis que j’arpentais les rues de Cognac, que ce serait idiot de noircir les pages de mon carnet avec de telles inepties. Comme je l’ai dit, j’ai donc déchiré la page et j’ai décidé de n’utiliser le carnet qu’à bon escient.

Je ne sais pas si l’escient était bon lorsque j’ai photographié le carnet vert.

Oui, je l’ai photographié.

J’aurais pu tout aussi bien photographier le stylo aux marguerites ou la sacoche photo elle-même. Mais non. J’ai préféré immortaliser le carnet vert.

Que pouvais-je donc faire d’une telle image ? S’étonnera-t-on. Et bien la réponse, la voici : je l’ai postée en conclusion d’un blogue défunt. Il suffisait au visiteur de cliquer sur l’image du carnet vert pour accéder au blogue naissant. Le titre de ce nouveau blogue ? Le carnet vert, évidemment.

9 janvier 2010

ENTREZ, C'EST HOUX VERT (Joye)

Une vieille chanson française, récemment découverte dans une caverne perdue

par des archéologues vauverdois ;

on ne sait pas encore comment ils ont fait pour perdre

toute une caverne, mais passons --

j'ai le grand honneur de la partager avec vous,

chers Défiants samediens

en verve vertigineuse...



Quand la feuille était verte

Gai lon là, tradéri, tra la la

Quand la feuille était verte

Faisait plus chaud que maintenant !

[Ouille !]

 

À présent, que je sèche

Gai lon là, tradéri, tra la la

La consigne à tête-bêche

MAP voudrait que je m’mouille !

[mais gentiment, selon son habitude]

 

Papistache me demande

Gai lon là, tradéri, tra la la

Papistache me demande

Si je veux bien des nouilles !

[tout en murmurant « Suis mon regard ! »]

 

Je ne veux pas de pâtes !

Gai lon là, tradéri, tra la la

Je ne veux pas de pâtes

Je veux des cuisses d’grenouille !

[car c’est vert aussi, ça]

[c'est Joe Krapov qui me l'a dit]

 

Walrus, il me demande

Gai lon là, tradéri, tra la la

Walrus, il me demande

Si j’veux d’ waterzouille ?

[Bah oui, mais aux Armes de Bruxelles !]

 

Je veux bien des moules-frites !

Gai lon là, tradéri tra la la

Arrosés de vin cuit, euh…

Car je suis une fripouille !

 

Val me mène à la danse

Gai lon là, tradéri, tra la la

Val me mêne à la danse

Car je suis niquedouille.

 

En sortant de la danse

Gai lon la, tradéri, tra la la

En sortant de la danse

Elle me fait des chatouilles

[en criant] :

 

T’AS PAS ÉCRIT UN TEXTE !

Oh la la ! T’as pas honte ? Tra la la !

T’AS PAS ÉCRIT UN TEXTE !

Rends-nous ton habit verdouille (*) !


(*) L'habit vert : tenue officielle des membres de l'Institut de France,

surtout de l'Académie française.



9 janvier 2010

et toujours vert ! (Poupoune)

Je ne sais pas combien de temps encore tout ça aurait pu durer. Je ne sais pas combien de temps encore j’aurais pu endurer ça. Il fallait que ça cesse.

Les nuits sans sommeil à guetter le moindre bruit indiquant sa venue, la terreur et le dégoût de le savoir dans les parages, mais aussi cette angoisse paradoxale qu’il ne revienne plus et que tout s’arrête ici, lentement, dans l’oubli et la folie derrière cette porte close…

Quel genre de vieux pervers faut-il être pour vouloir se prouver ainsi qu’on est toujours vert ? En quoi aurait-ce été si différent qu’il se paie une pute ? Il lui fallait en plus se prouver qu’il était bien le mâle dominant ? Et pourquoi moi ? Pourquoi ? J’ai été gentille, merde ! Je venais toutes les semaines prendre de ses nouvelles, m’assurer qu’il ne manquait de rien, lui faire un brin de causette. Il avait déjà survécu à la canicule, j’aurais dû me douter que cette vieille carne n’était pas si fragile ! Comment ai-je pu être aussi naïve ? Un homme reste un homme, même cacochyme. Putain de campagne de sensibilisation, tiens ! Et vas-y que je te culpabilise les jeunes qui laissent crever leurs vieux… moi je marche à fond dans ces conneries. C’est même pas mon vieux, ce vieux dégueulasse ! C’est le vieux de personne, d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai commencé à venir le voir, ce putain de pauvre vieux tout seul si c’est pas malheureux quand même… j’t’en foutrais !

Sous ses airs de vieille loque tremblotante, je ne me suis pas méfiée, forcément ! Comment il a réussi à me traîner jusque là, ça, ça reste un mystère. Mais ce qui est sûr c’est qu’il ne s’est pas passé une journée depuis sans que ce vieux débris puant vienne s’astiquer et me tripoter et me… Oh ! je vais encore gerber !

Et il me laissait là, dans et le froid et l’humidité, à poil, attachée à ce tuyau, dans ma pisse, ma merde et ma gerbe. Tout fier de lui, content d’avoir réussi une fois de plus à faire sa petite affaire. Vieux salopard ! Pour le nouvel an, il s’est pointé avec une bouteille, le con ! Je préfère essayer de ne jamais repenser à ce qu’il m’a fait avec… Mais au moins a-t-il eu la prétention de croire qu’il m’avait trop épuisée pour craindre quoi que ce soit. Il m’a détaché une main pour trinquer « à nous ». Vieux porc dégénéré. Je n’ai pas réfléchi une seconde, j’ai chopé la bouteille et la lui ai fracassée sur le crâne.

Pas si gaillard le vieux libidineux, finalement : il est mort sur le coup. Cette fois, il devient vert pour de bon. Je le vois même déjà tourner au noir par endroit. Mais j’aurais peut-être dû réfléchir une seconde… Cette vieille ordure est crevée, la porte est grande ouverte, mais je ne sais pas où est passée la clef de ces putain de menottes.

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9 janvier 2010

Ca m'énerve! (vegas sur sarthe)

"Mon beau sapin,
roi des forêts,
que j'aime ta verdu-u-re"
Ce tube-là, j'le kiffe passeque ça veut dire que c'est l'époque des cadeaux et c'est aussi l'moment où mes vieux y décorent l'arbre et qu'y m'enguirlandent si j'passe trop près des boules!
Mais c'qui m'énerve c'est qu'il est toujours de c'te couleur là, en vert et contre tout comme dirait mon vieux, même après les batailles de serpentins, le convecteur qui lui chauffe l'arrière-train et les pipis d'mon Gargamel!
Ca m'énerve! Parait qu'c'est la couleur de l'espoir... pourtant les pilules de viagra de l'oncle Ernest, elles sont pas comme ça; moi ça m'arrange passeque j'aurais pas autant kiffé une schtroumpfette couleur mentalo.
"Mon beau sapin,
roi des forêts..."
Parait qu'les all'mands, eux y chantent "Otan embaume" et qu'leur roi des forêts il est vert de gris comme leurs fringues de la guerre de quand j'étais pas né. L'oncle Ernest y dit qu'y a rien d'plus facile pour faire du vert de gris; c'est lui qui m'a appris qu'y suffit d'pisser dans la bassine en cuivre de la tante et d'patienter mais j'ai juste réussi à prendre une engueulade et me faire sucrer la wii pour trois jours!

C'est ça la couleur de l'espoir? Ben t'aurais vu la tronche des grenouilles et du lézard qu'on a un peu tripotés avec le prof de sciences avant les vacances... y z'avaient plus la couleur de l'espoir.
En tout cas ça tient vachement bien, j'peux lècher ma pistache jusqu'au fond du cornet ou machouiller mon ch'win gomme à la clorofil pendant deux heures, c'est toujours vert.
Du vert y'en a partout, jusque dans l'frigo... moi j'kiffe les bio de danone même si c'est blanc à l'intérieur. Ma vieille dit qu'on est d'la génération bio, qu'y faut pas s'inquiéter et que si on a un doute sur la bouffe, y suffit d'appeler le numéro vert qu'est sur l'paquet; c'est bien foutu et c'est plus fastoche à bouffer qu'les brocoli d'la tante. J'suis sûr que ses brocoli y sont amers à cause que j'avais pissé dans sa bassine en cuivre!

Elle est vraiment bizarre la tante, toujours fourrée dans ses bouquins; elle dit qu'y a pas mieux que du pré vert mais j'en ai pas vu une seule image dedans. Parait qu'c'est écrit par des zacadémichiens, des extra terrestres trop mûrs qu'on voit des fois à la télé dans des costumes de toréros pas mûrs, des pères verts.
J'vois bien qu'y s'raient mieux à dormir au coin d'la cheminée au lieu de traîner leur sciatique dans l'hémicirque comme y disent... si c'est ça la couleur de l'espoir, pourquoi y z'en mettent pas aussi sur les maillots du PSG ? Hein?
Y en a bien sur le short des champions de rugby australiens, les wasabi... y sont tellement forts qu'on appelle comme ça la moutarde qu'on met sur les sushis.

La couleur de l'espoir? Tu parles! Tiens, l'excentrique du troisième qu'on appelait Valda tellement elle en suçait et qui nous empestait la cage d'escalier qu'on aurait dit la forêt des Landes... ben finalement elle aura sucé pour rien, elle a tété malade et pis elle a pas passé l'hiver.
La concierge, elle l'appelait l'amante poivrée par jalousie et aussi à cause de tous ces types qui dégueulassaient le paillasson. Justement, parait qu'elle était pétée d'dollars qu'elle avait trouvés sous un tapis vert; mon père dit qu'elle avait plutôt la baccara ou un machin comme ça qu'elle aurait chopé chez Casino ?
Moi, j'dis qu'dans les grandes surfaces on peut attraper plein d'trucs zarbi... d'ailleurs la grande Duduche de Chamalières elle y met plus ses miches; mais la s'maine prochaine, celle où qu'on bouffe la galette, faudra qu'j'y vais pour rapporter le roi des forêts dans son sac-a-sapin et je s'rai enfin peinard jusqu'à Noël prochain. Là j'suis d'accord avec mon vieux qui dit c'est bien quand on perd ses verts.
J'vais enfin pouvoir respirer... moi c'que j'kiffe c'est le bleu, celui d'la jolie schtroumpfette mais pas l'bleu de l'oncle Ernest, de ses pilules et d'son équipe de France... j'ai pas confiance.

Parait qu'ça existe les sapins bleu... en forêt noire, c'est bizarre mais faudra qu'j'en parle à mes vieux.

9 janvier 2010

Le vert, couleur encombrante (enfolie)

La couleur est inexistante sans le regard, le regard profond découvre le vert pour y lancer un sens. Sans l’œil, le fil ne démarre pas. La couleur me fait prendre conscience de l’efficacité de mon œil.

Le vert encombre la nature, l’étouffe et se modifie continuellement en riant. Vert, je ne t’aime pas, tu es froid, lourd, fatiguant et provoque l’artiste peintre à créer des natures mortes…. Tu impose à l’art l’immobilité,  alors que tu es naturellement si variable et indéterminée.  Tu m’épuise et provoque en moi le début d’une sieste profonde comme le soleil du soir.

J’aimerais te transformer en orange. Orange salivant ma langue qui se met à pétiller, qui offre un réveil, une chaleur, l’étalement de mon corps sur une herbe rayonnante. Tu te moquerais des nuages, du brouillard et nous imposerait ton plaisir à temps plein.

Le vert, désolée pour l’être qui t’aime, je t’enterre à jamais, et offre à mon regard ta transformation en orange. Vive les lunettes colorées !!!

 

9 janvier 2010

En attendant le printemps (Sebarjo)

paquerettes

Mille pâquerettes

pour aller conter fleurette

aux herbes mauvaises

9 janvier 2010

Elle attend… (trainmusical)


Sur sa droite, un jardin avec du beau gazon vert, sur sa gauche un champ abandonné, également tout vert, parsemé de quelques fleurs sauvages. Elle est là en l’attendant.

Elle, c’est une belle femme à la trentaine, avec des yeux verts pétillant, une coiffure courte de couleur brune, un chemisier vert jade assorti à son pantalon vert mélèze. Elle l’attend depuis un moment. Il ne vient pas, ça dure et ça dure.

Pourtant, elle est bien assise comme dans le fauteuil, cependant le temps passé lui semble interminable.


Une attente si longue quand elle est si seule, c’est douloureux. Quand va-t-il arriver ?

Impossible de savoir.

Ce n’est pas la première fois qu’elle doive patienter sur lui, seulement, aujourd’hui ça s’éternise plus longtemps que d’habitude.

En plus, aujourd’hui, elle est fatiguée, le travail au bureau fut pénible. Et le fait qu’il ne vient pas implique que sa colère commence à accaparer sa déconvenue. 

 

Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

 

Et comme si le temps voulait s’en mêler, il commence à pleuviner.

Enfin ! Il vient, ce n’est pas trop tôt.

Il est enfin là le vert du feu lumineux, elle peut maintenant continuer sa route pour rentrer à son domicile.

9 janvier 2010

... (rsylvie)

oups, je crois que j'ai bu un verre de trop !
c'est vrai que je n'aime pas le vert, mais quel pied !!!

_____________________


quand le verseau s’amuse de mes âneries »

-« vous ai-je dit que je n’aimais pas le vert ?

Ne m’en demandez pas la raison, je ne sais !

Allé savoir pourquoi, il est des couleurs que l’on n’utilise pas souvent.

Des teintes que l’on délaisse au dépend d'autres.

Tenez, le bleu par exemple.

Oui, l’azuré merveilleux d’un ciel d’été.

Ou l’orangé d’une toile, aux chaudes couleurs d’automne.

Mais le vert NON ! je n’arrive pas à le peintur’lurer,

Tout juste le crabouiller sur une feuille blanche, au risque de briser mon crayon » !

« Vertubleu …de vertudieu »

Jamais de verveine !
 me r’voilà les 4 verres en l’air.

Allé ‘core un vertugadin de plus.

Une nouvelle fois, vérin vu venir quand soudain, la verrue sur moi, que j’en perdis l’équilibre, plongeant dans le versant de la confusion des sens.

Le vermifuge libère en moi un délicieux poison.

Le vertige rend fou qui conque le défi.

Le versatile me saoule.

D’humeur versicolore, je me questionne ;

Le verset ou le garder pour moi ?

Quant au véridique je suis la plus belle, et moi

Vergerette folle, je vais je va, par de là les frontières…

Allongé, les yeux éblouis du ciel illuminé de soleil

Le véranda tout ce qu’il avait pris ; le jaune, le bleu.
Véritable chargée de produits multicolores, sans vergogne

Je prends, tout ce que me donne l’arc en ciel .

Pas plus vernissage qu’une autre,

Je vernis le passé, les yeux tournés vers l’avenir.

Au risque de me mélanger les pinceaux

Je beurre la page blanche de vert.

Vermillon ensemble mes Frères !

« la vertu, qui conque l’ignore ».


Cette véracité mériterait d’être encadrée.
 


Signé :

Véronique !

9 janvier 2010

Les yeux d’Elsa (Zigmund)

    1988

Déjà  deux ans que son bel amour avait fui pour d’autres bras.

Tout allait changer, à commencer par ses yeux : noisette,  comment attirer un mâle avec une couleur aussi   commune ?  Elle aurait bien échangé ses cheveux bruns contre une tignasse de blonde platine, mais c’est le genre de coup de tête difficile à assumer. Par contre, pour les yeux ,elle était privilégiée : via un  copain ophtalmo et une opticienne,  elle avait pu, quelque temps auparavant,  essayer les premières lentilles  « qui changent la couleur des yeux »  à un prix abordable.

Le résultat du premier test avait été  pitoyable  :  ces  lentilles-test d’un beau  bleu  ressemblaient, une fois installées sur la cornée,  à  un  vieux confetti percé d'un trou,  le regard était terne et artificiel, limite bovin.(prise de test !)

Mais la commerçante vient  de  recevoir une nouvelle fournée de lentilles,  et la sachant motivée,  lui propose un nouvel  essai.  Elle a renoncé au bleu rêvé, et accepté  le vert,  plus en accord avec la couleur noisette qui apparait  entre les  stries vertes  radiaires. OK pour essayer ces lentilles prototype sur un week end, à une condition : dès le lundi, matin,  telle  Cendrillon elle  devra les rendre dans  leur étui.

Fière de ses nouveaux yeux, Elsa  se rend  à un diner entre amis. Malgré ses clignements incessants,  personne ne remarque rien, même pas sa copine de toujours.

« Tu ne remarques donc  rien ? finit elle par lui demander », « non ! » dit la copine  après un regard plus soutenu…(zut !!! grrr !!) »

mes yeux ?... »

"tes yeux ?  ben quoi,  t’as raté ton maquillage ?! "(ayez des copines !)

Elsa avoue  alors son test  et  déclare qu’elle va sans doute s’offrir ces lentilles.

Tout le monde regarde de près  (c’est pas trop tôt !) et s’extasie.

Sauf un copain qui lance joyeusement cette petite perfidie : « ben moi je n’aimerais pas rencontrer une fille aux yeux verts  qui, le soir venu,  enlève ses lentilles …et pourquoi pas des faux seins pendant qu’on y est ? » (re-grrr !!)

Le lendemain, dernier jour du test,  Elsa erre seule  dans sa petite ville de province. Elle va encore réfléchir ….mais avant de rendre  l’étui elle veut au moins s’offrir des photos  d’identité d’elle avec ces yeux verts provisoires.  Or le seul photomaton de la ville se trouve à la gare* et pire, l’appareil couleur est en panne, le seul qui fonctionne dans toute la ville c’est le photomaton  noir et blanc. … enfer de damnation !

Verte de rage, Elsa est rentrée chez elle, a installé son appareil photo sur le pied  télescopique, réglé le retardateur , et tiré une pellicule (argentique-et couleur bien sûr) entière (36 poses) d’elle-même   avec  ses yeux verts  éphémères .. le lendemain matin, elle a rendu les cache noisettes dans leur étui...

*A la gare comme à la gare -of course)

cette histoire (vraie) est ancienne forcément puisque toutes les lentilles d'essai sont actuellement détruites, qu'elles sont proportionnellement  bien meilleur marché et bien sûr  à cette époque  la photo numérique n'est pas encore née.   

9 janvier 2010

VERS, PÂTURES, ÂGES (Tiniak)

1379419356.JPGEt, d'aussi loin que souhaitable
me rengaine un soupir
les mains bien à plat sur la table
je m'entends dire

Enfant, ce terrain gras souillait
du talon au genou - crottés
souliers, pantalons, manches !
les habits guindés du dimanche

Bonne Mère ! Tout ce vert !
Qué faire ! ...comment le ravoir ?
peste peste et bave au lavoir
gorge, battoir et vaste hanche
Fantine à sa lessive blanche

A bout de sente, fatigue
la prairie se fait garrigue

Garrigue, garrigou, garriguette
Chênes verts, genêts et bluettes
Jeunesse en génèse, amours fous
Garrigue, garriguette, garrigou

Fatchede, la mignonne
au cheveu court garçonne
un giron doux

A bout de souffle, castagne
la combe se fait montagne

Verts pâturages dominant
la vallée verte et rouge et or
qu'embrasse un fleuve à bras le corps
en lui promettant l'océan

Foutaises !
ironise un soleil de braise
enrubanné dans le ponant

A bout de rêve, un ciel
où frétille un battement d'ailes

En exil dans les Mascareignes
où j'aime autant que mon coeur saigne
L'oracle et l'Oiseau Vert se gardent
de connaître qui les regardent

La nuit qui vient m'est grand ouverte
Lève donc ton verre à ma perte

 

tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un défi du samedi
[#88]

val_pix0.jpg

illustré d'après une photographie de Val Tilu

9 janvier 2010

Monsieur Gring (Oncle Dan)

Monsieur Gring est mort durant son transport à l’hôpital malgré une intervention particulièrement rapide du SAMU. Le cercle des joailliers lui offrira certainement un enterrement de première classe.

 

Le choc au carrefour avait été d’une violence inouïe.

 

Au point qu’il avait fallu désincarcérer les voleurs de la fourgonnette dans laquelle ils s’enfuyaient, pour les placer dans celle de la police et les incarcérer à nouveau. Pas de doute possible, le gang des braqueurs de bijouteries avait été appréhendé et démantelé, grâce à Monsieur Gring.

 

Pourtant, Monsieur Gring était dans son tort. Il n’avait pas respecté le feu rouge alors que les malfrats s’étaient montrés très respectueux du code de la route.

 

L’inspecteur Colombo qui avait du temps libre, sa femme étant en vacances, s’est demandé pourquoi Monsieur Gring, qui ignorait le casse de la place Vendôme, s’était jeté sur les fuyards pour stopper leur fuite.

 

L’enquête qu’il mena dans l’entourage de la victime lui fit découvrir un personnage au comportement assez bizarre.

 

Monsieur Gring avait la décontraction de quelqu’un qui est toujours en vacances. Généralement hilare, il était amateur de blagues assez crues et était toujours en forme.

 

Il se disait jardinier en prétendant avoir la main verte mais ne récoltait jamais les fruits et les légumes au bon moment.

 

D’une manière générale, Monsieur Gring était totalement insensible aux sentiments de ses congénères qu’il traitait tous d’extraterrestres et de martiens, et pour lui, Hulk était un homme comme les autres.

 

Enfin, il ne respectait jamais les feux rouges et il avait toujours pris sa carte verte pour un permis de conduire.

 

Oui, vraiment, Monsieur Gring était un drôle de personnage.

 

Constatant que depuis ses plus vertes années Monsieur Gring était resté un homme vert, toujours au vert, amateur d’histoires vertes et considérant tous ses congénères comme des petits hommes verts, Colombo demanda une autopsie qui permit de découvrir qu’il était atteint d’une maladie sans père ni mère.

 

Monsieur Gring voyait tout en vert.

 

 

9 janvier 2010

Le Vert galant (Joe Krapov)


060725_157

Le dôme de la gare de Limoges
Est aussi vert que le galant
Qui culbuta sur l’herbe tendre
Plus d’une sauterelle du pays.




090824_223
Le roi Henri sortait Flamberge

- Ce n’était pas le nom de son épée, mordiou,
Mais celui de sa verge -
Plus souvent qu’à son tour.



090508_118

Pas de blues sur la pelouse !

Des branles de Bourgogne
Et la feuille à l’envers, avec ou sans la blouse,
Pour que le sire se pavane sans vergogne.



060723_09Comme il ôtait le pull-over  de dame Arlette !
Comme il troussait la Véronique !

Comme il bousculait Bécassine !
Un vrai chaudron de Saint-Etienne !
Un printemps verdoyant, quasi perpétuel !


090711F_009
Jamais ne fit chou blanc

Pour planter son poireau
Et jamais vermoulu
Ni vérolé, l’oiseau !



060725_227Pas une auberge en Limousin,
Pas un pont qu’on ne lui dédie :
Ce verni a son nom partout
Mais la morale est sauve :
La justice des maris a rendu son verdict !



090824_234Car l’un de ceux qu’il fit cornards
Lui flanqua en 1610
Un fabuleux coup de poignard
Dans sa véranda à saucisses !


Il faut pas être versatile
Ni laisser traîner ses couteaux
Car ce dangereux ustensile
Peut servir à vous faire la peau !

(Les photos ont été prises à Limoges, Chateauponsac, Rennes et La Flèche. Si cette note vous semble écrite en vert et que partout ou j'ai écrit "ver" vous voyez rouge, croyez en ce bon vieux Joe : vous êtes daltonien(ne) !)

9 janvier 2010

Céladon (Virgibri)

Céladon

Disait d’Urfé

C’est la vie

Disait ma grand-mère

C’est l’hiver

Dit-on

Je vous donne le feu

Et peu de vers

Mais l’espérance qui va avec

9 janvier 2010

Un vert Prévert (Caro_carito)


 

Ils marchent le long de la digue. Quelques joggers s’essoufflent, les joues rougies par le vent. Olivier sent ses mèches qui flottent le long de sa joue. Sa main froide s’évade. « Continue sans moi.» Il la laisse à quelques mètres de l’hôtel des acacias. Marée haute, les embruns s’accrocheront à ses lèvres. Il regarde le chemin gris sur lequel quelques mouettes luttent contre des rafales éparses. Ou peut-être des goélands. Les mains enfoncées dans les poches de son vieux caban, il accélère le pas. Il aime marcher comme d’autres s’accrochent à un mot, un cierge, un battement de cils. La peine, toute sa peine, se ratatine comme une vieille peau à mesure que le muret s’efface au bas des remparts. Il croise un autre jogger, des façades crème et la verrière des thermes, des ombres, proches et polies. Diffuses. Il s’arrêtera en bout de course, là où la baie s’écrase.

Il revient sur ses pas. Derrière le banc vert, l’hôtel des acacias. Elle n’est plus là. Le fracas des rouleaux, trop proche, le fait sursauter. Où l’illusion d’une tachycardie qui le surprend depuis l’enfance. Il la retrouve, à même le mur de pierres, les jambes plongeant dans le vide, au dessus d’une bande de sable mouillé. L’heure a repoussé les vagues vers l’exil, vers le large. Il se pose à côté d’elle, sent sur son paletot l’odeur écœurante de la mer et des algues. Les cheveux plaqués contre ses joues, elle fixe un horizon absent.

Il se surprend à penser qu’elle se perd dans les flots comme elle se noie dans les livres. Il l’avait surprise, dans un square, le roi des aulnes à la main. Au bout de quelques minutes, elle s’était retournée et lui avait demandé s’il aimait les contes. Elle avait essuyé les larmes qui lui maculaient le visage - après tout ne naissaient-elles pas des océans, avec leur goût salé - et lui avait tendu le Folio usé. La première fois où ils avaient pris la voiture et roulé toute la nuit, elle lui avait confié qu’elle rêvait parfois d’Ys, de la furie des flots et des cloches mêlés. Elle avait glissé son bras sous le sien et ils avaient parcouru les dunes douces. Le ressac avait mis à nu deux coquillages ; pas d’éclat de bronze, pas le moindre tocsin.

Il pleut un peu. Une bruine légère. Elle a posé sa tête contre sa veste. Il respire avec précaution son parfum de sel. Elle s’absorbe, scrute la surface martelée et liquide pour finalement relever la tête. Le vent en écartant quelque nuage ou un courant inespéré... le gris ourlé de jaune sale s’éclaire. Translucide, il dévoile toute la palette d’un orfèvre, Véronèse ou malachite, émeraude, avec parfois une pointe de cyan, de beige opalin, sculptée à même la masse liquide. La mer se retire, hésitante, emportant ses éclats.

Il n’ose la regarder, de peur de trouver dans son regard pâle, deux petites vagues assassines.*

 

*extrait de Démons et merveilles de J. Prévert


Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.

 

9 janvier 2010

Verre en vers verts (Captaine Lili)

Un verre de vers,

Ceux qu’on pêche à la ligne des mots

Dans le vert d’après l’hiver

Lorsque le jour se lève un peu plus tôt

Mieux qu’une émeraude, une pantoufle de vair,

Un verre de vers, ça offre tout :

Un belvédère,

Une forêt de bambou,

 

L’iode océan,

Un kiwi translucide,

L’âpreté sans l’acide,

Des roulades dans les champs

Un verre de vers à

L’herbe coupée

Parfumée,

Ca vaut une vodka, un marsala

C’est le trèfle dont

On rêve les quatre feuilles,

Un verre de vers, ça se cueille

Comme la chanson

Mentholée

D’une grenouille égarée

Dans une tasse de thé

Un peu fêlée

verre_en_vers_verts_signe

9 janvier 2010

L'habit vert (MAP)

A l’Académie
cet après-midi
j’avais revêtu
comme il est prévu
mon bel habit vert
avec tous mes frères.

Nous devions œuvrer
au grand dictionnaire
à la lettre « P »
du mot « potager ».

Ce fut vite fait
car sans nous vanter
comment se tromper
sur un mot de choix
qui fait notre joie …

nous … les petits pois !

* * *

Projet0_Petits_pois

9 janvier 2010

vert, vert (Moon)

VERT

9 janvier 2010

Vert (Teb)

vert

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