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Le défi du samedi
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2 janvier 2010

Consigne 87‏ (Virgibri)

 

Texte 1 : Tu m’enivres.

Vivre en toi, vivre avec toi, vivre de toi, voilà ma sève, mon essence, ma folie.

Je ne sais plus les jours, ni les secondes ; j’ai oublié mes amis ; je ne décroche plus le téléphone –sauf si c’est toi.

Je n’ose plus tomber dans la réalité de l’existence –les courses, le travail, le rangement, les factures, les plaies quotidiennes. Tu me suffis.

Non, tu suffis à mon amnésie que je sais temporaire. Qu’il est doux de tout oublier, et de ne voir le monde que par toi !

Ta peau est ma route ; étrange chemin sans pancartes ni balises, où il fait toujours beau : ce n’est que sable chaud qui adoucit, que tempête de pain d’épices, qu’oasis fraiche…

J’y place mes propres repères, j’y laisse mes traces, aussi fugaces soient-elles.

La passion nous dévore, oui, peut-être, mais je te dévore, et j’observe ton cœur incandescent qui ne brûle que pour moi, comme un flambeau dans la nuit.

Je suis tout attachée à ma proie, disait le poète.

 

Texte 2 : Tu me fais tanguer.

Vivre en dehors de toi, vivre sans toi, vivre des autres, voilà ma souffrance, mon horreur, mon vide.

Je regarde les heures défiler sur le cadran, et chaque minute frappe et cogne ; tout le monde me dit que c’est mieux ainsi et je voudrais hurler ; je ne leur réponds plus au téléphone, c’est déjà ça.

J’ai branché le pilote automatique pour te détester, me dire que j’en suis réduite aux factures, au train-train, aux cauchemars quotidiens. Abattre les corvées est une victoire, chaque jour.

Chaque chose me rappelle toi, et je voudrais fuir pour t’oublier.

Je crois pourtant que j’ai peu à peu perdu le goût de ta peau. D’autres y laissent leurs sécrétions, leur désir, leurs mains que je veux maladroites, leur empreinte, et je suis sûre que tu ne sais plus la douceur de mes doigts depuis longtemps. Ton désir s’est éteint, avec la passion.

Je regarde ton cœur battre pour d’autres que je juge indignes de toi. Je cherche un flambeau pour illuminer mon tunnel sans fin ; en vain.

Tu t’es détachée. Et je suis pieds et poings liés…

 

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Commentaires
T
Je rejoins tout tout vos commentaires, car tout a été dit.<br /> Je rajoute juste BRAVO Virgibri.
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P
J'aime bien comme les deux textes se répondent. Malgré la douleur qu'ils disent.
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T
d'où leurre
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M
Un jour on m'a parlé d'équanimité... Mais qu'il serait triste, au nom de la sagesse, de renoncer à boire l'élixir de l'amour.<br /> Comme un bon Savagnin blanc qui m'empêche de dormir mais que je bois tout de même...
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R
maintenant que je suis passée par tes mots... je comprends combien nos textes se rejoingnent pour parler à l'unisson de la douleur d'aimer!<br /> <br /> une trés belle composition
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M
Des deux côtés on est dans le "TROP" !<br /> Avers et revers ... Deux textes excellents !
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W
Deux jolis points de vue, Virgibri, et qui se renforcent dans leur antinomie. Bravo.
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C
Virgibri, j'aime beaucoup tes textes; je dis "tes" car les deux se rehaussent mutuellement. Une belle harmonie laissant ce goût de lendemain de fête. L'amour mauvais alcools, je ne dirais pas même si...
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V
Idem pour le vin, Val... ;-)
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V
Déjà, j'aime beaucoup cet effet miroir entre les deux textes. <br /> Virgibri, c'est si réaliste que c'est beau. <br /> Il me fait mal à la tête, ton texte, parce qu'on a tous connu cela, mais je l'aime. ( ça, c'est comme pour le vin: ça me rend malade, mais j'en bois quand même!)
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Z
oui ce texte ("bien vu") rouvre les cicatrices de ceux et celles qui ont pris des bleus à l'âme. ne plus replonger !?
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P
Certains vins, dit-on, laissent la tête lourde au réveil, sans doute cet amour-là était-il trop amer ?<br /> <br /> Reste que l'espoir n'est pas absent, ne suffirait-il pas de reprendre au début ?<br /> <br /> Texte 3 : Elle m'envivre.
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B
Les lendemains sont souvent difficiles.<br /> Mais il est des ivresses dont on se réveille sans douleur.<br /> J'aime beaucoup ce texte.
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J
Houlà ! J'ai encore trop bu hier, moi ! Voilà que je confonds diérèse et prétérition !
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J
Comme bien souvent chez Virgibri, ce texte est plein de mystères, de beauté et de gravité. Du coup, ma blague à deux balles sur la "peau qui sent bon le sable chaud" et le "méfie toi du légionnaire", je ne vous la servirai pas (ou si, en diérèse plutôt qu'en ré dièse).<br /> <br /> Bonne année 2010, Virgibri !
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P
je dois avouer que je n'aime pas du tout l'écho que ce texte a en moi...!!<br /> douleur d'amour... c'est tellement ça ! Cette folie de n'être plus vraiment quand on a perdu l'autre.<br /> Un texte dont j'aurais préféré qu'il me touche moins mais que je salue bien bas quand même!<br /> ;o)
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