Paradoxe temporel (Joe Krapov)
Ah la la ! Dire que j’avais tous les ingrédients sous la main ! L’espion russe, le fichier MP3 de Joye, l’intrigue absolument surprenante de ma part ! Et c’est le temps seul qui m’aura manqué !
Je buvais déjà du petit lait de surprendre autant mon monde avec cette aventure du colonel Barychnikov. J’avais déjà le début du texte :
- Barychnikov ! Moïa imia iest’ Barychnikov ! Iouriï Barychnikov ! »
Un incipit bâti sur le modèle fameux : « Bond ! My name is Bond. James Bond ! ».
On aurait trouvé le colonel du FSB, ancien espion du KGB, en train de vider son bureau à la veille de prendre une retraite bien méritée. Au milieu des cartons qui s’entassent pour aller terminer leur vie dans les archives secrètes de l’ancestrale et Aragonienne Guépéou, le militaire fouille les tiroirs des bureaux et tombe sur une cassette dont il ne se souvient plus du contenu. Il demande à Sacha, son secrétaire, de lui trouver un magnétophone capable de lire ce type d’enregistrement. Quand celui-ci revient avec un engin identique à celui qu’utilise Isaure Chassériau pour ses interviews truffées de recettes de cuisine, la cassette révèle son secret : il s’agit d’une chanson française que lui-même interpréta jadis en russe à la guitare alors qu’une étrangère à la voix douce chante la mélopée en français. Les souvenirs lui reviennent alors de la période de la guerre froide et de cette jeune femme qu’il appelle Sniégourotchka.
De fil en aiguille Barychnikov raconte à Sacha qu’il s’agissait d’une collègue espionne dont il avait failli tomber réellement amoureux avant de découvrir, en fouillant en catimini dans ses affaires un jour qu’il l’avait mise au lit parce qu’elle était pompette vu qu’il l’avait lui-même saoûlée intentionnellement, qu’elle travaillait en fait pour la CIA. Un agent double ! Un agent double qui a bu voit il quadruple ?
Il n’avait pas fallu longtemps pour que la drôlesse soit arrêtée et déportée en Sibérie, d’où ce surnom de Sniégourotchka, « fée des neiges », que ce salopard lui avait donné après l’avoir dénoncée.
Et puis voilà ! Lundi, avec Marina Bourgeoizovna, nous avons regardé le troisième des dévédés du coffret Sacha Guitry « Mon père avait raison » avec Claude et Alexandre Brasseur. Ce faisant, comme chante Neil Young dans « Man needs a maid » sur l’album « Harvest » (« i fell in love with the actress ; she was playing a part that i could understand ») je suis tombé amoureux de l’actrice Chloé Lambert qui joue aussi un rôle de secrétaire superbement frappée dans « Une lettre bien tapée » sur le dévédé 3 du coffret – ici on regarde toujours les dévédés dans le désordre ! -.
Mardi, après avoir cherché chez Mr Google d’autres prestations de Miss Chloé, j’ai été terriblement déçu d’apprendre qu’elle était sutout pour « M. Moteur de recherche de Peoples à poil » l’épouse de Raphaël Enthoven, le philosophe du FBI (France-culture, le FaceBook des Intellos, comme dit Joye) qui est surtout un ex de Carla B. (à part Papistache et moi, qui n’est pas « ex de Carla B. » par ici) ? Le soir, au sortir du boulot, un peu pompette moi aussi parce qu’on avait fêté la fin de l’année avec les collègues de l’étage au-dessus et que j’en avais profité pour noyer mon chagrin du matin dans trois verres de bulles, je suis allé photographier les illuminations de la place de la mairie de Rennes. Ensuite j’ai redimensionné les 280 photos pour en publier 4 à la date du mercredi.
Mercredi j’ai cherché toute la journée où étaient passés les trente euros du 08 pur qui étaient dans ma compta mais pas dans les charges constatées d’avances de ma camarade « desperate accountant » de la DAG, l’erreur de 1 centime sur le GC du 12A et surtout les 8910 euros de LE dont on devait me gratifier et dont j’ai craint un instant que madame Yonyon ne me les ait subtilisés parce qu’on avait selon elle trop d’argent encore en fin d’exercice ! Le soir Mademoiselle Zell a débarqué avec son chat et comme elle était en veine de confidences, nous l’avons écoutée, autour d’une tarte au bleu que j’avais concoctée en son honneur, nous raconter sa vie d’étudiante nantaise tout en riant sous cape d’entendre que Rennes ou Nantes, c’est un peu la même chose : comme je l’ai chanté samedi dernier au café des Champs libres avec mon amie madame Elle « Quand y’ a d’l’alcoole, wah qu’est-ce qu’on picole !».
Le jeudi 24 décembre, vous savez tous comment ça marche ! On fait la queue dès neuf heures à l’hyper pour acheter le poisson du repas du lendemain chez les beaux-parents, on enchaîne sur une dernière tournée de cadeaux au magasin Odyssée, on va à la poste envoyer le calendrier 2010 à sa maman, on se trompe et on envoie le dévédé 1 au lieu du dévédé 2 à son frère, ce qui fait que le soir, monsieur Jibhaine, frère de mademoiselle Zell se retrouve avec deux dévédés n° 1, on coupe ses légumes pour la tagine de cabillaud au cumin et au curcuma, on met les bouteilles de Crémant de Bourgogne au frais, on emballe les cadeaux, on va se raser, on prépare les toasts, on se trompe en mettant du nuoc-mam dans le canard aux ananas alors que la recette n’en prévoit pas et les invités vous disent, sans même être hypocrites parce que, faisant partie de votre famille, ils ne vous ratent jamais, que c’est meilleur encore que d’habitude, on déballe les cadeaux et on va se coucher un peu beaucoup crevé mais heureux de tout le beau cinéma sous forme de dévédés que l’on vient de s’échanger.
Le vendredi, je ne vous en parle pas ! Chez les Bourgeoizovitch tout s’est très bien passé mais on a baffré comme c’est pas permis ! Et puis ce soir, pour digérer, Louis XV le bien-haï et le château de Versailles se sont installés sur mon écran préféré en même temps que les ripatons de Marina sur ma cuisse gauche toujours virile mais accueillante. Mesdames, sachez-le, je suis votre humble paillasson ! Ris donc, Paillasson !
Voilà pourquoi, surprise ultime de l’année pour vous amis défiants, je n’apparais pas dans la liste des participants à ce défi n° 86 alors que j’ai été assidu tout au long de cette année. Incroyable, non ? Et je m’aperçois que je ne suis pas le seul à créer la surprise puisque le Jacques Anquetil de l’Iowa, Mrs « Ludivine Dieu est partout, Dieu voit tout et Dieu cuisine des pâtisseries pas caloriques du tout en mangeant des chocolats dans le dos d’Iowaboy » est absente aussi ce vendredi à 23 heures 17 de la liste des contributeurs alors qu’elle a envoyé sa contribution dès le dimanche d’habitude !
Je vous prie donc d’excuser mon absence… mais pas la sienne ! En effet, je suis un homme d’habitudes et j’ai horreur qu’on me surprenne !
P.S. Voici la fin de la nouvelle dont je parlais au début : il y en avait trois, d’ailleurs, pas drôles du tout pour une fois :
1) Barychnikov charge Sacha de rechercher ce qu’est devenue cette prisonnière et de lui faire parvenir la cassette au fin fond de ce qui reste de son goulag en Sibérie s’il en reste quelque chose.
2) Le colonel balance la cassette dans la poubelle et s’envoie une vodka avec Sacha en souvenir de leur grande époque.
3) Le colonel se souvient que l’espionne a été ensuite échangée dans le plus grand secret et que la CIA l’a exilée dans un de ces pays du Middle West proches du Canada où il neige, verglace et fait si froid l’hiver que la Sibérie semble tropicale à ses autochtones. Comme quoi, même en ayant disparu, le communisme fait preuve de sa supériorité sur le capitalisme dont tout le monde admet désormais qu’il mène l’humanité à sa perte, surtout depuis que la petite sirène de Copenhague a accouché d’un sommet en queue de poisson.
Etonnant, non ?