REFLECTION... (Anthom)

Miroir, au haut de la tour de quel manoir, accroches-tu l'éclat de lune qui miroite à ta surface?
Quel minois y accroche son reflet que le tain renvoie à son admiration?
N'est-ce pas Vénus qui éparpilla ses multiples miroirs bleus dans le jardin ?
Ou une fée facétieuse qui parsema de délicates ocelles la queue du paon?
Quel ténébreux Narcisse se mire dans l'eau noire de l'étang, aspiré par son tremblant et mortel reflet?
Quelle angoisse plus aigüe peut étreindre la gorge de celui qui sonde d'un regard incrédule la surface aveugle du miroir vide?
Quelle hallucination spéculaire s'échappe du miroir vénitien pour affoler celui qui, dans sa folie, croit soudain voir son image renvoyée par le mur nu, dans un terrible face à face?

Comments

[cartoonita]

Y'a pas à dire, certains miroirs réfléchissent !

[zigmund]

suis quasi muet d'admiration
saisissant !

[Anthom]

Merci à tous!

[phil]

Il est angoissant, ce texte.

[Joe Krapov]

Ce texte qui s'arrête pile-poil au bord du fantastique ne laissera personne de glace.
Les références mythologiques m'ont ravi. Et le triangle aux ocelles aussi.

[tiniak]

7, c'est pas moins magique...
;))

[tiniak]

6
le chiffre où s'enroule la spirale d'un questionnement abyssal... avec, en perspective, une vertigineuse mise en abyme.

(il est c*n ou quoi ce correcteur orthographique !?! non, pas abîme... j'ai rien cassé, tu penses... trop d' malheur)

[Walrus]

Très beau texte Anthom. Quant à dire qu'il va nous amener de la sérénité...

[MAP]

De la légéreté à l'angoisse ! Tout est dit !

[Berthoise]

Eh bien, c'est effrayant. Pas au début, mais après...

[vegas sur sarthe]

Six questions mystérieuses ou angoissantes... il faudra qu'un jour tu nous donnes les réponses Anthom, s'il y en a jamais eu.

[Papistache]

Vous lisant, je pense à :"L'œil était dans la tombe et regardait Caïn." Nulle échappatoire.

[joye]

Ah toi aussi, ces mots qui cascadent, c'est bien des reflets des reflets des reflets...et telle que la personne perdue dans la salle des miroirs, je trouve que les sonorités dans tes vers sont délirantes.

Bravo - ovarb - bravo !