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Le défi du samedi
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14 novembre 2009

Suite de Vegas sur sarthe (Moon)

Chapitre LXVII : "Chef! je bronze..." par Vegas sur Sarthe

"Marylin..."
"Comment Chef?"
"Je disais Marylin... mon p'tit Mangin, on dirait le corps de Marylin, là! le cumulus à droite, tout rose et sinueux"
Minute de silence... on n'entendit même pas le "pou pou pi dou" dans la tête du Chef.
Mangin rompit le charme, il n'avait pas son pareil pour faire ça:
"Chef, je dirais plutôt madame Poitevin, celle du 3ième à la compta"
"Pff! Mangin, je vous conjure de ne pas parler boulot ici! 8200 kilomètres, ça devrait vous permettre de déconnecter, non?  Et puis Poitevin a des fesses beaucoup plus larges, croyez-moi"
Il se retint d'ajouter que c'était son métier de bien connaitre ses employés.
Minute de silence... nécessaire à Mangin pour un savant calcul comparatif des volumes fessiers, Monroe contre Poitevin.
"Je sais pas Chef, en tout cas le p'tit nuage tout rond à gauche, c'est la tête de Francine tout craché!"
"P..... Mangin! je ne sais pas c'qui m'retient de vous refoutre dans le prochain avion, et je vous interdit de faire la plus p'tite allusion à Francine; songez qu'à cet instant, ma plus proche collaboratrice tient les rênes de la société avec brio et ne souffrirait None of your bloody comments, Understand?" Il switchait toujours en anglais dans ces cas-là!

Mangin se retourne sur la natte, mi-vexé mi-cuit pour faire rissoler sa face jusqu'alors cachée; ça cogne dur aux Maldives et toutes ces questions qu'il n'ose pas poser lui échauffent la tête.
A cet instant, quelle heure est-il à Arpajon?
Qui c'est ce Brio qui se permet de tenir les rênes avec Francine en absence du Chef?
Et si ce Brio était un espion de la concurrence, sournoisement introduit au sein de la société comme un ver immonde et malfaisant?
Et cet énorme trou dans les comptes, qu'il a découvert juste avant de partir?
Mais puisque le Chef l'exigeait, il ne parlerait pas de tout ça; non, juste profiter de l'instant, de la chaude caresse du soleil et d'une Marylin éclatante sur le ciel d'un bleu indescriptible.
Mangin lorgne vers son chef, assoupi sur sa natte et déjà bien cuit côté face.
Il n'a pas son pareil pour détendre l'atmosphère: "Vous avez une sacrée zigounette, Chef!"
"Humm?"
"Euh! Chef, je disais que vous avez un sacré cumulus erectus"
"Hein?"
"Non, rien Chef... je m'demandais si on aurait encore du poisson pour le diner?"

Minute de silence... Mangin ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'on lui avait confisqué en débarquant, son whisky et surtout sa collection de Play-boy. Il se demandait si le Chef ne pourrait pas user de son influence et des ses formidables qualités de négociateur pour récupérer son bien.
Il se promit d'en parler au dîner; il amènerait le sujet discrètement, après le deuxième cocktail, et il jurerait de ne rien dire à propos de Francine et de Brio...
Visiblement au top de sa cuisson, le chef se retourna à son tour "Si vous alliez nous chercher deux cocktails, mon p'tit Mangin?"
Il avait toujours adoré qu'il l'appelle son p'tit Mangin, surtout devant les autres, les jaloux, ceux qu'on n’emmènera jamais aux séminaires en Asie.
Comme Mangin se dirigeait vers le bar, un employé de la réception lui fit un grand signe de la main... si c'était une bonne nouvelle de l'aéroport au sujet de ses objets confisqués?
C'était un message pour le Chef; après tout le p'tit Mangin pouvait bien en prendre connaissance; une cure de soleil aux Maldives ça créée des liens.
Il vérifia bien que le Chef n'avait pas bougé sur sa natte et, s'abritant derrière un énorme éléphant en albâtre, il ouvrit l'enveloppe...

*************************************************************************
Le message téléphonique avait été transcrit par la réception de l’hôtel :

« M FLAVAND,
TOUT VA BIENICI . JE M’OCCUPE DE TOUT . J’AI ETUDIE LES BILANS DE L’EXPORT AVEC BONNEFOI ET JE VOIS QUE LES COMMORES CE N’ESTPAS BRILLANT DEPUIS VOTRE DERNIER VOYAGE. BRAHIM SALLAH N’A PAS RENOUVELESES COMMANDES. IL A DIT AU TELEPHONE QUE LA BLAGUE DE LA CREPE AU GRAND MARNIER DE MANGINNE L’AVAIT PAS FAIT RIRE.
NOUS AVONS AUSSI UN LEGER DEFICIT DANS LABRANCHE AEROSOL MAIS CA NE DEVRAIT PAS POSER PROBLEME.
PROFITEZ BIEN DE VOTRE SEJOUR ET DITES A MANGIN DE NE PAS RACONTER DE BLAGUES AUX CLIENTS.
FRANCINE »

Mangin rougit alors comme s’il avait vu les fesses de Mme Poitevin devant le distributeur de café. Elle était pourtant amusante cette blague de la prostituée et des crêpes. Bon, Salah avait eu du mal à comprendre, forcément, les traditions bretonnes, c’était pas son truc !
Et puis, un petit vent de colère souffla sa honte. Ah un léger déficit dans la branche aérosol ? C’est comme ça qu’elle appelait le trou de 256 312 € inexplicable ? Et il s’appelait donc Bonnefoi ce Brio de malheur avec lequel elle s’amusait à vider les branches aérosols ? Mais pourquoi n’en avait-il jamais entendu parler avant ? C’était peut-être un cabinet d’audit que son patron avait fait venir pendant l’été ?
Elle allait voir si ses blagues étaient si mauvaises, cette Francine de malheur !

Mangin fila au bar, commanda deux jus de papaye tout en pensant langoureusement à son whisky entre les mains des douaniers, mais avant de prendre le plateau, il froissa le message de Francine et le jeta derrière un palmier où une poubelle pleine d’eau accepta de hâter sa destruction, puis il retourna vers son chef, prêt à en découdre avec son nouvel ennemi de l’au-delà des mers : Francine.
« Chef, je voulais vous dire, l’autre jour dans le bilan comptable, j’ai trouvé un petit problème… »
« Bon Mangin, donnez moi ce verre et parlez d’autre chose, vous n’avez pas envie de vous baigner ? » coupa le Chef avec un ton à la fois mielleux et énervé.
Mangin ne put pas remarquer, sous le coup de soleil, le changement de couleur du visage qui lui faisait face.
Le chef se leva brusquement et fila vers l’eau, il avançait avec une allure de jeune homme pressé d’accomplir un exploit sportif que Mangin, médusé, ne lui avait jamais vue.
Il lui emboita le pas, bien décidé à revenir à la charge au sortir de l’eau.
C’est alors qu’un employé de l’hôtel l’interpela :
« Mister Mangin ? Un chauffeur de l’ambassade a apporté un colis pour vous. »
Et il lui tendit un paquet mal fait, recouvert de papier marron d’épicerie. Mangin déchira le papier, découvrit un petit carton et, au fond du carton, sous une bouteille, aperçut un sein arrogant d’une play-mate exotique. Il rabattit le papier précipitamment et  remercia d’un air idiot. Il allait devoir appeler l’ambassade…

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Commentaires
M
Bon j'arrive encore une fois après la bataille !!!<br /> Végas (et les autres merci), j'avais tellement peur de plomber ton ambiance que je trouve effectivement assez "filmique".<br /> Mais par "voire plus", qu'entends-tu ? ;-)<br /> Voilà un défi qui en était vraiment un !
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M
C'est vrai que l'on verrait bien des images style B.D. sur ces deux textes qui n'en font plus qu'un.
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V
J'espère qu'on aura d'autres occasions d'écrire à deux mains... voire plus
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C
Un deuxième épisode qui colle bien.
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R
manque plus que les images !<br /> et l'on est dans une BD de tous les risques
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W
Bon, ben Vegas, c'est à toi maintenant !<br /> Je me demande combien d'épisodes elle va pondre cette paire...
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J
marrant, oblatif, odoriférant, nickel
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Z
est ce qu'on peut avoir la blague de la prostituée et des crèpes ?<br /> bon la crèpe au grand marnier pour le sieur salah on comprend que çà ait posé pb<br /> la suite ! la suite !
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J
C'est entre OSS 117 et les "révélations" de Charles Pasqua. En tout cas on ne devine pas que c'est écrit par deux scénaristes différents. C'est aussi drôle en bas qu'en haut !
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P
Pas mal, Moon, vous avez su enfiler les charentaises de l'auteur et vous glisser dans son style. On s'abonnerait volontiers.
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V
Bravo! Moon a su capter l'esprit de Mangin dans toute sa complexité, et ce sein arrogant est un point d'orgue qui me ravit... une suite, une suite, une suite
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