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Le défi du samedi
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14 novembre 2009

Suite de Virgibri (Vegas sur sarthe)

Chapitre LXVII

Pamela était allongée sur sa natte en osier. Elle demanda à John de lui remettre de la crème solaire. Lui, ne sachant s’il devait faire de ce geste une banalité ou bien le tourner en moment sensuel, hésita un instant.

_ Johhhhhn ?, roucoula-t-elle.

_ Oui, oui, j’attrape la bouteille au fond de votre sac, Pamela.

_ Merci…, et elle soupira d’aise, replongeant son visage au ras du col.

Il faisait si chaud que des gouttes de sueur perlaient à leur front, le long du dos, sur le nez, et au-dessus des lèvres… Il mourait d’envie de les lui sécher.

Mais il étala un peu de crème dans ses mains, et, au moment où il pensa à retirer sa chevalière pour glisser langoureusement sur la peau de Pam, entendit une voix perçante :

_ Oh my God ! John, c’est toi ?

Ses mains pleines de crème solaire se suspendirent en plein élan. Il avait toujours détesté sa façon sèche d’attaquer les dentales.

Pamela releva la tête et abaissa ses lunettes noires sur le bout de son nez aquilin.

******************* Suite  (vegas sur sarthe) *******************

Vingt ans qu'il avait cessé de se crever à lui faire arrondir les dentales, surtout les voisées propres à ses racines espagnoles, et la voilà qui revenait le relancer sur cette plage des Marquises.

Plus noir que ses lunettes, le regard de Pamela fusille l'intruse: "John, tu ne nous présentes pas?"
John à Pamela: "Dolorès...", puis John à Dolorès: "Pamela...".
Difficile de faire plus concis en deux mots! Il sent comme une sueur chaude et abondante perler de son front et couler sur ses pieds, mais en y regardant de plus près ce n'est que la crème solaire de ses mains.
Il a prononcé "Dolorès...Pamela" comme aurait dit le speaker sur le ring du Hilton-Las Vegas "Tyson... Holmes!"; d'ailleurs Pamela est prête à bondir de sa natte d'osier tout comme Dolorès serre les poings à s'en briser les phalanges.
John a horreur de ses dentales sèches, mais encore plus quand elle est muette... la crème solaire de ses mains a sêché sur ses orteils ensablés et l'atmosphère devient irrespirable.
Alors, avant que les deux panthères ne s'étripent, il doit s'enfuir coûte que coûte... John pique un démarrage fulgurant en direction de l'hôtel, sans même se retourner; il ne se serait jamais cru capable de courir aussi vite.
Dans son dos, ça doit déjà saigner et il a horreur du sang! Avec un peu de chance et si Lucy, la petite conne de la réception n'est pas rancunière, il attrapera l'avion du soir...

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Commentaires
M
C'est ce qui s'appelle tirer sa révérence aux Marquises !!!
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R
tiens il passe les feux de l'amour sur ce blog !<br /> (et on a les classiques qu'on peut !)
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C
Avec le bonus de Papistache, ce texte est parfait !
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J
Tu as continué grâcieusement le texte qui t'a été loti.<br /> <br /> :-)
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V
Fuir... ou risquer de se faire arrondir les dentales
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W
Courageux mais pas téméraire, le John. Un homme quoi !
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J
Je préfère les scénarios de Végas à ceux de Woody Allen (J'ai trouvé "Vicky Cristina Barcelona" un poil nul !). Encore qu'on eût aimé assister à la confrontation-corrida !
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Z
très drôle... ne jamais se placer entre une ex et une future ex ! et quite à accumuler les ennuis autant faire du gringue à lucy avant de sauter dans le premier avion...
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V
Je ne pensais que l'on choisirait mon épisode de Dallas. Merci, Vegas !<br /> Et hihi !, Papistache. Vous êtes un filou !
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P
— Enfin seules, mon amour !<br /> — On l'a jouée fine, embrassons-nous !
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