Tir’ eul’ bobinett’ eul’ ch’villett’ cherra (Papistache)
M’l’avait dit la mèr’, faut pas, faut pas, jamais, i’faut pas jamais s’mêler d's affair’s aux z’aut’. C’que l’pèr’ toujours i’y’répétait, eul’père,
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
du temps qu’i suçait pas ’cor’ eul’ pissenlits par la racin’.
Eul soir, les gens i’disaient comm’ ça, qu’derrièr” la port’ à Mathurin, à des fois, comm’ ça, b’en, paraît — moi j’chais pas, jamais j’y suis-t-allé toquer à la port’ à Mathurin — paraît, à des fois, qu’y’avait des cris qu’on les z’entendait si qu’on collait s’n’oreill’ à la serrur’ à la port’ à Mathurin. Jamais r’en entendu. B’en trop peur qu’la mèr’ é’m’file un’ roust’ avec eul nerf eud‘ bœu’. Mathurin l’était pas l’genr’ qu’on fréquentait, nous autres, à c’tt’époqu’. Mathurin,
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Un’ fois, un’ fois seul’ment, j’lai poussée la porte à Mathurin. La mèr’ l’était ret’nue à la m’son rapport à sa phlébit’ qu’avait tourné façon manièr’ à des ulcèr’s. J’y’a collé mon nœil à c’tt’ foutue bon sang d’tabernac’ ed’serrur‘.
C’te porte è’ m’a chu
‘acristi’ bordel d’ hasard
Tout drêt su’ la goul’
B’en les voisins, l’en ont eu des cris, c’tt’ fois, c’taient les miens. I’m’aiment pas les voisins. I’disent
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
B’en
m’croyez pas ou b’en m’croyez pas, y’en a pas un qu’est v’nu m’aider à
m’rel’ver, j’m’en su’s traîné tout seul jusqu’au gourbi où qu’là mèr’
è’ braillait rapport à sa phlébit’ qu’avait tourné manièr’ d’ulcèr’s...
et p’is l’lend’main, b’en... la port’, l’était r’mise tout’ drête comm’
si que r’en n’eud’ r’en s’avait passé.
Comm’
j’vous dis, c’t un mystèr qu’est mystérieux, c’tt’ affair’. J’en sais
pas p’us que c’qu’j’en dis et pourtant j’y ai tout dit ce qu’j’en
savais.
Le commentaire de Valérie me fait songer que j'ai oublié de citer la source à laquelle j'ai puisé les paroles. Je suis allé écouter la version de Noir Désir, je l'ai aimée. Moi, bien sûr, vu mon âge, c'est Jacques Brel qui m'avait touché le premier. Je ne résiste pas à l'envie d'insérer une vidéo.