Sophie… ou les malheurs ! (Borsolina)
Le grand jour est enfin arrivé. Sophie est toute excitée d’enfiler sa jolie robe blanche ornée de petits volants en dentelle. Elle est d’autant plus fière de pouvoir s’habiller avec sa maman qui ressemble à une princesse dans sa robe de mariée. Sa maman va enfin épouser Jérôme, le papa de François.
François qui va devenir son frère, est un petit fripon et n’a de cesse de la chahuter et la taquiner. D’ailleurs, au moment d’enfiler ses jolies chaussures vernies, Sophie pousse un grand cri et retire ses pieds qui semble-t-il se sont faits chatouiller par un petit lézard. Sophie commence à crier après François, mais très vite, sa maman, se retenant de pouffer de rire, la rassure en lui disant qu’une grande fille comme elle ne devrait pas avoir peur d’une aussi petite bête.
La grande maison familiale grouille de monde. C’est le branle-bas de combat, lorsqu’Henri, son grand-père, lance le signal : « C’est l’heure, il faut partir ! ».
Arrivée sur le parvis de l’église, Sophie rejoint sa cousine Julie qui porte la même robe qu’elle. Les deux petites demoiselles d’honneur attrapent la longue traîne de la mariée et s’apprêtent à remonter l’allée centrale. Les premières notes de Wagner emplissent la nef, les petites filles rougissent de plaisir.
La marche nuptiale est magique, Sophie, très coquette, s’imagine dans un conte de fées. Tout le monde sourit en les regardant passer, et la cérémonie débute enfin.
Les enfants sont assis au premier rang et sont ravis de voir leurs parents si heureux, même si François n’arrête pas de gigoter sur son banc.
Le moment tant attendu de l’échange des consentements arrive enfin. Les amoureux sont émus. Les invités sont attentifs et retiennent presque leur souffle avant de pouvoir faire éclater leur joie. Alors que le prêtre est prêt à donner la bénédiction, François commence à nouveau à embêter Sophie et Julie et leur fait croire que c’est maintenant qu’elles doivent se munir des petits paniers enrubannés pour aller faire la quête. Sophie ne se méfie pas, impatiente de passer entre les rangées des invités et ainsi parader, recevoir des compliments des oncles et tantes sur sa jolie coiffure, elle attrape la main de Julie et entreprend d’aller récupérer les pièces. Mais tout ne se passe pas comment elle l’espérait. Au lieu d’être félicitées, les invités leur disent de vite aller se rasseoir en leur faisant de gros yeux et en leur disant que ce n’est pas le moment. Sophie ne comprend pas mais devient toute rouge de honte quand elle croise le regard désapprobateur de sa maman. C’est alors qu’elle entend François à coté d’elle, à voix basse, lui chantonner ce petit refrain « les sœurs qui quêtent ! les sœurs qui quêtent ! les sœurs qui quêtent !!! ».