Le chat (Walrus)
C'est l'été, il fait chaud.
Chaud et soif.
Un homme entre par la porte grande ouverte du bistro.
Il se dirige d'un pas plus qu'hésitant vers le comptoir et s'y accoude, de guingois.
— Garçon, une bière !
— Désolé, Monsieur, la loi nous interdit de servir des personnes déjà manifestement ivres. Une boisson non alcoolisée, peut-être ?
— Ivre ? Vous voulez dire saoul, garçon ?
— Si vous préférez, Monsieur.
— Saoul, moi, garçon ! C'est la meilleure ! Je nnne sssuis pas ssaoul ! Une bière, une bière !
— Désolé, Monsieur, mais vous l'êtes et je ne vous servirai pas.
— Sssaoul, qu'est-ce qui faut pas entendre... Dites, garçon ?
— Monsieur ?
— La preuve que je ne suis pas sssaoul : vous voyez le chat qui entre ? Ben je lui vois deux yeux, comme tout le monde! Alors, hein ? Hein ?
— Monsieur, il n'entre pas le chat, il sort !