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Le défi du samedi
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20 juin 2009

PANNE (Joye)

Un.

 

Il y a comme un éclair, un petit couic !

 

Deux.

 

La lumière, tenace, revient pour nous rassurer.

 

Trois.

 

Elle repart. Définitivement, cette fois-ci.

 

Quatre.

 

On attend. Un peu. Non, la lumière ne revient pas.

 

Cinq.

 

Appel chez la société d’Électrification Rurale.

 

Six.

 

Oui, ils sont – excusez l’expression – au courant.

 

Sept.

 

Allez, faut sortir la génératrice, pas question que les animaux meurent de chaleur.

 

Huit.

 

Le tracteur assure, ronron, il fait son boulot, que ce soit labourer les champs ou illuminer la ferme.

 

Neuf.

 

Tentative de rétablissement, oui, tout revient au normal, on rentre le 4020 au garage.

 

Dix.

 

Il y a comme un éclair, et puis un petit couic !

 

 

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20 juin 2009

Comment être marron même si on peut encore se farcir la dinde... (Sebarjo)

La fête battait son plein. On avait éteint toutes les lumières et chacun rigolait bêtement ou nerveusement. Seuls les chandeliers sur les tables alignées, éclairaient et faisaient vaciller nos faces plus ou moins rougeaudes et hilares, selon l'état d'avancement d'ébriété de chacun. On vivait la dernière minute de l'année et on savait que ça allait éclater dans peu de temps. Un grand « Bonne année général » comme un grand boum au coeur de la nuit allait retentir sur la terre entière. Et on tenait à faire entendre nos voix ! Car soudain, déchaîné et comme délivré, un groupe d'une trentaine de personnes en délire se bisouillera follement avant de finir le foie gras à peine entamé.

Ca yest. Jojo, qui était quand même le plus éméché de tous, avait lancé le compte à rebours :

10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...


Et voilà, bingo. Un hurlement comme une délivrance. Une ronde de bécots sous le regard éberlué des couronnes de gui. Tout ça était bien joyeux et préludait le meilleur à venir. Sauf que.

Jojo a voulu rallumer tous les spots de son living et du fumoir, transformés pour l'occasion en piste de danse. Rien. Plus de courant. Par la baie vitrée, on ne voyait même plus clignoter les guirlandes et autres appareillages électriques sensés décorer les nains de jardins et les façades des quelques maisons alentour. Panne d'électricité générale.

L'année 2050 commençait d'une drôle de façon. On avait l'air fin à se souhaiter toutes les meilleures choses du monde alors que le grille-pain ne pouvait même plus dorer les toasts pour le foie-gras ! Cela ne nous dégrisa pas pour autant. On poursuivit notre java à la lueur des bougies. Quoi de plus naturel finalement, qu'un réveillon aux chandelles ! Et puis, la dinde finissait tranquillement de rôtir au-dessus de la braise d'une gigantesque cheminée, alors... Tout allait bien.
Jojo a rangé sa collection de vieux vinyls et s'est mis à la guitare pour nous faire danser. Bon, il ne connaissait que quatre ou cinq morceaux mais c'était suffisant pour que ça parte dans tous les sens ! Et puis le vieux Léon l'a relayé avec son accordéon. Au petit matin, on en avait plein la musette. On était encore insouciant et béat.
Pourtant après avoir guinché, on a vite déchanté...

_____



C'était il y a dix ans... Un souvenir inoubliable. Mais tout ça est si loin aujourd'hui...
On a fini par apprendre que toutes les centrales nucléaires avaient pété les unes après les autres, recouvrant les ondes sonores de l'énorme « Bonne année » qui devait retentir sur la planète bleue, plutôt grise alors... L'électricité s'était envolée comme un courant d'air... A se demander ce qu'on foutait là, encore irradié de bonheur... Un drôle de réveil au lendemain d'un réveillon...

Je rêve souvent de ce temps lointain que les moins dix ans ne peuvent pas connaître, ce temps où les  vocables, volts, watts et ampères n'étaient pas désuets...

Aujourd'hui, je peux toujours rêver pour proposer ce texte à l'équipe du défi du samedi et espérer qu'elle le mette en ligne sur son blog !

J'ai quand même gardé précieusement et jalousement, mes vieux crayons, mes fusains rabougris - véritables mines de trésor ! - et je continue à griffonner des mots, puis des phrases qui donnent parfois des  histoires, dans des vieux carnets récupérés par ci par là.

Mais, même si la situation est grave, elle n'est pas désespérée ! Il faut voir le bon côté des choses...
Depuis que j'ai quatorze doigts à chaque main et que j'ai trois mains au bout de chacun de mes six bras, j'écris beaucoup plus vite !!!

20 juin 2009

Consigne #66

Panne de courant !

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Votre participation à la consigne 66 tournera autour de la panne de courant.

Ah ! Une contrainte !

Votre récit comportera au moins dix nombres.  nombres_chiffres

19 juin 2009

MAP dévoile enfin le décor du salon du défi du samedi

Pavots_Cure_d_Aircourt

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus, Moon, Poupoune, PHIL, Vegas sur sarthe, Tilleul, Brigou, Akel, Virgibri, Joe Krapov, Zigmund, MAP, Joye (jeu), Tiphaine, Stipe, Caro_Carito, rsylvie, Joye (bonus), tiniak (tardif)

19 juin 2009

texte moins triste comme a proposé Papistache‏ (Joye)

OUPTH3

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.
Thurtout parthe que en tombant du lit, je me thuis mordu la langue, et
tha fait thuper mal. Et puis, en allumant, je me suis cogné la main
droite et
maitnenantjenepeuxplusutilitherlepouthepourfairedesthépathesentapant. En
éthayant de me thouvenir de mettre lethépathes avec mon pouthe gauche, j
'ai trop penché thur mon clavier, et merde, mes lunettes thont tombées
et la lentille gauche est craquée et j3 n3 vois plus ri3n et j3 n3 thais
plus m3ttre les b0nn3s l3ttr3s, tapant comm3 j3 fais   à l'av3ugl3tt3.
Oupth3, minut3, t3l3phon3 !!  OOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooouill3 ! Mard3, m3
thuis foul3 la ch3vill3, oh noooon, j3 n3 p3ux plus march3r, jamais j3
ne pourrais mont3r dans l'avion ! allô, allô, Papithath3 ? Papithath3
thi tu p3ux m'3nt3ndr3, j3 vais devoir r3m3ttr3 mon voyag3.allô
Papithath3 ? Y a k3ku'un,oh non,oh non, th'3st un tornad3, il va y avoir
un3 coupur3 d'3l3trici
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19 juin 2009

tiniak #65‏

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Alors je me suis recouché sans avoir fait un seul bagage. Je me suis dit : "...tout compte fait, pour en profiter davantage autant rêver y être allé..."
Et, sans plus de remue-ménage, j'ai ronflé sur mon oreiller.

19 juin 2009

Consigne 65 (rsylvie)

   

            

….Innocente Nadine, qui ne sait pas que l’Homme n’est pas bon par nature. Et qu’il arrive qu’elle soit parfois, bien cruelle avec qui se joue d’elle.


Les draps à peine défaits malgré un sommeil agité,

les pieds dans le vide, assise sur le rebord du lit,

les yeux encore emplis des cauchemars de la nuit ,

Nadine est songeuse.

Elle s’habille sobrement, il ne faut pas attirer l’attention..

Le tailleur couleur taupe, que lui a porté sa mère devrait faire l’affaire.

Elle doit être irréprochable, afin de ne pas semer le trouble face au jury.

................................

...............................

Mais surtout chasser les images de la nuit.

toutes ???

oui TOUTES !


-"Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage." Répondit-elle à l’homme en noire, qui l’interrogeait depuis bientôt une heure.

« Jamais je n’aurais du me lancer dans pareille aventure.

Seulement voilà…. je l’aimais dit-elle à demi mot. Et puis

j’étais tellement contrariée de ce que j’avais appris, qu’il me fallait en avoir le cœur net.

Le prendre sur le fait.. je n’avais plus que cette obsession en tête.

Alors OUI monsieur le gendarme, je l’ai suivi. Mais je vous jure,

je n’ai participé à rien !

j’attendais le moment propice pour me montrer et devant le fait accompli, lui faire avouer sa double vie, et peut-être revenir sur le droit chemin. Quand soudain des coups de feu, et là tout est allé si vite ». 

-« Je n’en crois rien. Pas un mot ne sonne juste dans cette histoire.

Vos sont partout sur les murs

Sa complice, vous êtes tout bonnement sa complice » !

-« Mais non, monsieur l’agent, je vous jure que non. Je ne savais rien de ses affaires avant ce vendredi 19 juin où je l’ai surpris avec son acolyte, se donnant rendez-vous le lendemain pour le casse du siècle, disaient-ils.

La dame devait être seule, le mari parti jouer au bridge avec ses amis les membres du conseil municipal….

Tenez,vous n’avez qu’a consulter la presse locale. Vous y trouverez l’article de la Demoiselle Rsylvie. Elle y relate toute mon histoire. Du 1er épisode à ce jour… »

-« N’essayez pas de nous embobiner avec cette rocambolesque histoire, inventée de toute part, par cette journaliste qui n’a pas plus de crédit qu’un roman photos !

Allé ma p’tite dame, avouez et nous passerons au dossier suivant. Bien plus sérieux que celui-ci, qui ne fait que me faire perdre mon temps, que j’ai précieux d’ailleurs…

-« Mesdames… messieurs, la coure !

Accusée levez-vous !

Compte tenu des faits.

Compte tenu de votre impossibilité à justifier les faits qui vous sont reprochés,

La dénommée Nadine est reconnue coupable du cambriolage survenu au château d’0, ce samedi 20 juin 2009 ». 

Effondrée, en larmes, Nadine s’écroule et tombe à terre. Emportée par les pompiers, elle se réveille dans une

petite salle jouxtant le palais. La pièce aux murs délavés est froide. Malgré les rayons du soleil qui essaient de passer au travers du grillage, rien ne réussit à atténuer l’atmosphère lourde et froide de l’endroit.
Soudain, venant de l’extérieur un rire d’enfant brise le silence.  

Pierre, Paul Jacques et les autres ….

Nadine comme électrisée se sent revivre.

Ses enfants, cadeaux de la vie…

Pour eux, rester de marbre face aux vociférations de l’accusateur.

Ne pas céder à la pression. Etre forte et se battre pour

ne pas rester en prison à la place de celui qu’elle croyait être son double.. en qui elle avait mis toute sa confiance, et qui l'a laissé croupir là, seule, sans nouvelle de ses chers petits, alors que lui menait grande vie.

Oui c’est ça, faire éclater la vérité au grand jour. C'en était assez de l'innocence, de la naîve Nadine qui croyait tout ce qu'on lui disait. Elle allait se battre, pour ses enfants, pour elle, pour toutes celles qui n'en avaient pas la force.

Alors de sa cellule, Nadine se mit à écrire son histoire. Celle d’une Femme qui avait cru à l’amour d’un Homme, vite rattrapé par ses démons.

   

   

18 juin 2009

MAP offre sa tournée. Ne manque plus qu'une pièce pour voir le patchwork en entier

17juin

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus, Moon, Poupoune, PHIL, Vegas sur sarthe, Tilleul, Brigou, Akel, Virgibri, Joe Krapov, Zigmund, MAP, Joye (jeu), Tiphaine, Stipe, Caro_Carito

18 juin 2009

109 (Tiphaine)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage.
J’ai tendu la main. Elle était trop courte.
Et puis y’avait ces putains de barreaux…
J’aurais voulu me rendormir, mais c’était trop tard.
Dans le lit à côté, ça bougeait déjà.
Elle s’est levée la première et a éteint le réveil d’un geste nerveux. Elle s’est dirigée vers une pièce, je crois me souvenir que c’est la cuisine. J’ai entendu le café couler.
Par l’odeur alléché, il a suivi peu de temps plus tard.
J’ai voulu me redresser. Je n’ai pas réussi.
Derrière la fenêtre, le jour s’était levé.
Un de ses rayons jouait au hochet avec mon pied.
Le papier peint orange, le couvre-lit en fausse fourrure rouge, le portrait de mémé dans un cadre en perles, tout y était…
J’ai gueulé : « Bordel de merde ! J’ai faim moi aussi ! ». Mais le truc qui est sorti de ma bouche ne ressemblait pas du tout à ça. On aurait dit un clébard à l’agonie, ou une truie qu’on égorge.
Elle est arrivée. Elle m’a regardé avec un de ces sourires ! Genre Dieu : c’était moi.
Sauf que c’était juste moi.
Après, elle a ouvert la bouche, et là j’ai compris.
Elle me prenait pour un débile, pas pour un Dieu.
Il a crié de la cuisine : « Tu le prépares, faut que j’y aille bientôt, j’suis déjà en retard ! ».
Elle m’a préparé, vite fait bien fait, une experte. Ficelé en moins de deux, je risquais pas de m’échapper.
Il m’a mis dans un panier en osier, du coup je me suis demandé s’il avait pas dans l’idée de me confier au fleuve, on sait jamais, j’avais très bien pu tomber chez des mystiques ou des barjots avec la chance que j’ai…
On est monté dans sa caisse, je l’ai entendu qui disait, pour lui je crois parce que pour ce que j’en ai foutre : « on passe à la librairie, j’ai commandé des bouquins, j’en ai pas pour long ».
Il s’est garé n’importe comment, il m’a fait un signe rapide et il a disparu de mon champ de vision. Vingt minutes plus tard, il déposait son butin sur le siège arrière, juste à côté de moi.
J’ai regardé, intrigué. Qu’est-ce qu’il pouvait bien  lire, lui ?
C’est là que je suis tombé sur le bouquin de l’autre Loulou de la toile, je m’en souvenais bien, il en avait parlé deux jours avant. « La grande anthologie de la science-fiction : Histoires d’extraterrestres - Le livre de poche- N° 3763 ». Oui, je me souvenais très bien, j’ai la mémoire des chiffres. « Pages 109 à 123 » qu’il avait dit. J’ai vérifié. Il mentait pas. Une histoire de serpent, encore. Toujours des histoires de serpents, le monde change pas.
Même à rebours.
C’est toujours le même monde.
Il m’a déposé chez une femme qu’avait l’air de me prendre elle aussi pour un débile profond.
C’est une manie chez ces gens, elle m’a foutu derrière des barreaux. Je sais pas combien de temps ça a duré exactement, mais qu’est-ce que je me suis emmerdé…  A un moment, elle m’a apporté une sorte de bouillie dans une écuelle. A gerber… D’ailleurs, j’ai gerbé, rien que pour la faire chier. Elle a épongé en soupirant, puis elle est retournée asseoir son cul devant la télé.
Il est revenu tard, avec la gueule de celui qu’a bossé dans un bureau toute la journée et qu’a pas dû s’amuser. Il m’a remis dans le panier et on a tracé jusqu’à l’appart. Il disait rien. Moi,  j’essayais même plus. A chaque fois que j’avais tenté d’amorcer le dialogue avec la mégère à la gamelle, elle m’avait enfoncé un truc dans la gueule pour me faire taire. Forcément, ça calme…
Je pensais qu’à une chose : me barrer en vitesse de là… Et je voyais vraiment pas comment j’allais faire… Ils m’ont aussitôt recasé derrière les barreaux et ils m’ont souhaité bonne nuit. Comme les poules…
Même pas, faisait encore jour.
Je les ai entendus qui causaient dans la cuisine. Il se demandait où était le bouquin. Elle disait qu’il avait dû l’oublier au travail. Vu qu’ils me prenaient pour un attardé, y’avait peu de risques qu’ils viennent le chercher dans cette foutue cage…
J’ai ouvert à la page 109 et j’ai pensé « sang neuf », aussitôt.
C’est ce qu’il m’avait promis cet abruti, ce vendeur de miracle.
« Essayez mon cher monsieur, vous ne serez pas déçu du voyage ! ».
Oh, il ne perd rien pour attendre…
Dans quelques mois, je saurai marcher.
Dans quelques années, je saurai parler.
Je sais que je prendrai option Karaté au Bac.
Je sais que je finirai bien par le retrouver.
Plus que 35 ans à attendre.
Et l’autre con avec sa tronche de cake et ses allures de médecin de mes fesses, il le sentira passer son voyage vers l’enfance…

18 juin 2009

Consigne 65 (Stipe)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Faut dire aussi que présenté comme ça l'était, je ne me suis pas vraiment posé la réponse.

Ils m'ont proposé la chaise électrique ou ça. Encore, ils m'auraient proposé le fauteuil capitonné électrique, je dis pas que j'aurais pas poussé un peu la réflexion. Mais là non, on est mal assis, on vous fout un chapeau ridicule puis on vous regarde vomir la cervelle par les oreilles. J'ai donc opté pour le choix n°2, cobaye d'une expérience dont la teneur ne me serait révélée que plus tard. Une fois que j'aurais fait ce choix, par exemple…

 

Bon, je sentais bien se profiler l'entourloupe et je me doutais qu'on n'allait pas me demander d'aller regarder péter les poulpes ni de tester si le noir est soluble dans le ricard. Vu que je ne suis pas noir.

On m'a expliqué que je serai le premier à fouler le sol d'une planète hyper éloignée. Ah par exemple, rien que ça !

On a pris mes mesures et sur elles on m'a confectionné une combinaison en peau de titane. Avec un chapeau ridicule. Puis on m'a expliqué que d'après des analyses réalisées en soufflerie sur Wikipedia, cette planète semblait présenter des conditions de mort proche de la nôtre.

 

J'ai suivi un entraînement bidon pendant au moins plusieurs minutes puis le réveil a sonné mon glas.

Ils m'ont enfilé la combi de trucnaute, m'ont vissé le casque sur la tête tout en m'expliquant enfin ma mission, vu que toutefois je l'avais acceptée.

Je devais me poser sur la planète, faire quelques photos souvenirs, prélever des échantillons du parterre et me barrer. Ils m'ont avoué qu'ils n'étaient pas sûrs que ma fusée soit capable d'assurer les quelques siècles-lumière que compte l'aller-retour. Puis ils m'ont chanté l'hymne et m'ont conduit à mon véhicule.

 

Dès le début du voyage, j'ai déconnecté tout ce qui était susceptible de me donner la notion du temps. J'ai aussi débranché la radio qui m'assurait le contact avec la base.

J'ai dormi des tonnes de fois. Je serais bien incapable de dire combien de temps a duré le voyage, mais au bout de la dernière nuit j'ai commencé à apercevoir la planète par le hublot. Ils avaient été sympas de ne pas me prendre une place côté couloir.

 

Je me suis posé quelque part. J'ai ouvert la portière de ma fusée et ai posé le pied au sol. Dans une merde. Un petit pas pour l'homme, un grand pas d'au moins un mètre.

Le temps que je m'essuie la chaussure et que je prélève quelques photos du sol, et on m'avait piqué la fusée.

Puis un bonhomme en bleu s'approcha de moi et me demanda de lui présenter mes papiers.

 

J'avais donc pris double perpète, j'étais condamné à vie et ma sentence était sans rappel : j'allais passer le restant de ma mort à vivre sur Terre.

18 juin 2009

Attaquer là où le bât blesse... (Caro_Carito)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Il dormait à côté de moi, ses longs cheveux blonds emmêlés. Je savais que si je remuais d’un millimètre, son corps brûlant se collerait à moi. Je m’étais maquée avec lui parce que c’était un aventurier, le gars qui fait le tour du monde à vélo, escalade un versant schizoïde de l’Annapurna et affronte les vagues d’Hawaï pour se déstresser. Après une soirée chez Véro, éclairés par la vodka blanche et quelques passes épicées, nous nous étions promis une balade jusqu’au-boutiste à travers l’Europe jusqu’à flirter avec les nations Baltes, la Macédoine et qui sait la Russie. Illico, j’avais mentalement préparé un bagage léger et décidé de ne pas ouvrir le moindre guide pour goûter à des horizons vierges de toute pensée.

Hier matin, il est arrivé au volant d’un vieux fourgon. Matelas à l’arrière, réchaud, mini frigo. Il y avait même des panneaux en papier de soie ornés de quelques calligrammes. Un trip feng shui. Et un abat-jour festonné. Quand il m’a proposé de faire un tour pour m’essayer à la conduite de l’engin, il ne me fallut qu’une seconde pour deviner que le plan terres dénudées était mal barré. Il avait soigneusement attaché ses mèches oxydées par le large en un catogan impeccable. Son T-Shirt noir n’était même pas froissé. Je respirais un bon coup en allumant l’embrayage. La voiture ne toussota même pas et réagit au quart de tour. Je me sentais mal. Vu sa mine tendu alors que j’enclenchais la première, les dents serrées par le mal au cœur, je lui donnais deux ans à peine avant une visite mensuelle chez le coiffeur, une amorce de cravate et un monospace diesel. Il ne pipa mot alors que je roulais quelques dizaines de mètres en oubliant sciemment le frein à main. Qu'importe, j’avais perçu la tension qui le vrillait, corps et esprit,  sur son siège parsemé de boules massantes.

Patience. Hier, j’ai repéré un plot opportunément masqué par un platane qui s’encastrerait à merveille contre le pare-choc avant droit. Ajouté à une ou deux rainures et quelques rires intempestifs pendant nos séances de bête à deux dos et je devrais en être débarrassée avant la fin de la semaine.

Juste à temps pour profiter des dégriffés solo de dernière minute de lastroutardvoyage.com.

17 juin 2009

MAP offre sa tournée, le manège s'affole...

18juin

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus, Moon, Poupoune, PHIL, Vegas sur sarthe, Tilleul, Brigou, Akel, Virgibri, Joe Krapov, Zigmund, MAP

17 juin 2009

le rêve du Fol (Zigmund)

Il y a bien longtemps, quand le réveil a sonné, j’ai su que j’avais eu tort d’accepter ce voyage, et surtout que j’aurais du me méfier et lire soigneusement les petites lignes, avant de signer en bas du contrat.

 Me voilà donc sur la route, marchant, solitaire, sorte de troubadour triste ou de Juif errant.

 Je n’ai pas idée claire de ma destination, «droit devant» peut-être, c’est assez léger comme indication.

 Parfois les chiens me suivent, et je reste indifférent à leurs tentatives de morsures.

 Je n’ai pas de numéro, j’ai la valeur qu’on me donne, et, paisible, je n’influe pas vraiment sur le cours du jeu ; neutre ou indifférent, je traverse la vie ou la partie en cours.

Un bâton, me soutient dans ce voyage infini, et de mes poches peuvent s'échapper quelques pièces. Le matériel n’est pas vraiment mon problème.

Je suis pacifique. 

Fol ou Fou, Mat ou plus légèrement Excuse sont les noms qui me désignent.

Mais j’aimerais savoir ce qu’on attend de moi, et pourquoi j’ai accepté de voyager dans ce Tarot de Marseille en signant au bas du contrat.

J’ignore si le réveil sonnera à nouveau et si je me réjouirai de me réveiller, j’ai peut être eu tort d’accepter ce voyage, mais je crois bien qu’on ne m’a pas laissé

le_mat1

le choix. 

17 juin 2009

Le réveil est dur ! (MAP)

Au_moment

j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage...

P_lerinage

                                                            MAP

17 juin 2009

Petit intermède proposé par Joye

Joye vous propose une petite devinette sur le thème du voyage.
Les éventuels joueurs voudront bien s'adresser à elle pour les solutions.
Moi, il n'y a que le petit pont style "Indiana Jones" que je n'arrive pas à identifier.
Je vous laisse chercher. Bonne chance !


_Bonus

16 juin 2009

MAP offre sa tournée, notre champ de vision se rétrécit...

16juin

Où en sommes-nous ?

Joye, Papistache, Walrus, Moon, Poupoune, PHIL, Vegas sur sarthe, Tilleul, Brigou, Akel, Virgibri, Joe Krapov

16 juin 2009

Mais pourquoi je me rénerve les nerfs, encore ? Je (r)sey pas ! (Joe Krapov )

Au moment où le réveil a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce voyage que nous venions de faire. Il allait falloir reprendre le collier, regagner ma cage, côtoyer les apôtres du fonctionnalisme, retrouver la caste des reclus rationnels, ces locuteurs intarissables aux yeux comme grillagés en forme de fichiers Excel, sourds au chant et insensibles aux couleurs, les « ceusses qui travaillent plus pour avoir le plaisir de gagner plus ». Leur temps est trop précieux pour qu’on risque de les voir traîner par ici afin d’y lire ce type de récits qui venait d’emplir mes rêves :

 

« Houlà, les pieds ! Le ciel est resté couvert toute la matinée. Réticent comme moi ce matin à tâter du eggs and bacon. Pain, beurre, confiture, croissant, pamplemousse, café et jus d’orange ont suffi à mon bonheur. Et puis en route ! Nous sommes allés faire le plein de Figolu Crawfords au magasin Spar puis avons acheté des sandwiches et des pommes Pink lady, mes préférées, aux halles centrales. Ensuite direction l’Esplanade et long périple tout plat sur la jetée sous le ciel blanc vers Saint-Aubin (3 miles) au bout de la baie. A la sortie de ce village la petite route monte vers des hauteurs boisées. Marina commence à peiner à cause des ampoules attrapées hier. De mon côté je me fais « alpaguer » par une mamy anglaise à l’air « shocking » qui me trouve « very special » parce que je photographie les noms des maisons et les heurtoirs de portes.

- Pourquoi vous faites ça ?

- Parce que je suis Joe Krapov, old rouspéting lady ! Je photographie tout ce qui ne bouge pas !

 

 

Jersey_1

 

Parfois il y a des exceptions, comme cet écureuil et ce faisan sur la route de Noirmont. Après avoir croisé le chemin de Belcroute (non ce n’est pas encore l’heure de casser la) nous empruntons le chemin de randonnée qui mène à la pointe. Nous l’empruntons mais nous vous le rendrons, amis Jersiais ! Au mémorial de la guerre 39-45 nous jugeons la vue sur la baie de Portelet suffisamment agréable pour ne pas nous engager sur la petite boucle initialement prévue. Tant pis, nous ne verrons pas du coup la tour et la tombe de Janvrin. Nous retournons par le chemin de Noirmont, tournons dans Portelet Lane, le chemin du Portelet et le mont du Quaisné. Quelques gouttes de pluie nous accompagnent mais elles ne dureront pas, c’est juste du pipi de cat ! Nous arrivons à la Ouaisne Bay et nous pique-niquons là en compagnie d’un goéland effronté qui lorgne sur nos casse-croûtes. (J’aime bien les mots comme casse-croûte dont le pluriel est mystérieux. Et c’est toujours un réel plaisir que d’aller déposer un soutien-gorge dans le moteur de M. Google pour voir ce qu’il a sous le bonnet !).

 

 

Jersey_2

 

A la remise en route, la plage reste jolie avec ses couleurs de mer verte, de ciel gris, ses mouettes pataugeantes, son canard de mer et son bateau jaune. Puis nous montons au cimetière marin. De là nouvelle escalade forestière vers le belvédère au-dessus de la baie de Beauport. C’est ici que Miss Ampoule jette l’éponge ! Il faut qu’elle s’allonge sur l’herbe, mette les pattes en l’air et elle demande à retourner sur la route B45 pour choper un bus et revenir à la case départ sans toucher 20 000 £. Ca va pas la tête ? Je la menace de publier la photo de ses jambes sur Internet si elle ne change pas de discours et, superbement généreux bien que non natif du signe du lion, je lui accorde dix minutes de repos pendant lesquelles je m’esbigne pour photographier la baie de Beauport.

 

Finalement remise sur pied après cette partie de jambes en l’air [sic] Marina décide de poursuivre la route jusqu’au cromlech invisible puis jusqu’à la moche prison de l’île, bien moins hospitalière que le Norfolk lodge Hotel où nous séjournons depuis jeudi. Bien lui en a pris, elle souffre moins des pieds, ma belle plante ! Plus loin le sentier redevient côtier tout du long et surplombe de belles falaises mi-irlandaises, mi écossaises et mi-bretonnes car tapissées de genêts (ou d’ajoncs, je ne sais jamais lesquels piquent !). Quand nous arrivons au phare de Corbière, le soleil se lève enfin, le ciel se dégage et la récompense est là : nous achetons une glace à la cerise noire (black cherry) pour elle et une à la noix  de coco (coconut but with a curious saveur of fruits de la passion !) pour moi. « Beware of the seagulls ! » nous conseille le marchand qui ne fera jamais fortune puisque ces deux glaces ne nous coûtent que 2,80 £. « Les mouettes ! » Ah bon ? Elles attaquent en piqué comme celle de Gaston et vous piquent le cornet ou bien elles déposent un gateau sur la cerise ?

 

 

Jersey_3

 

Courageusement, malgré la présence toute proche d’un arrêt de bus, Epouse-courageuse-qui-marche-sur-des idées-géniales-de-bandes-dessinées m’accompagne sur la Corbière walk. Sur le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer vers Saint-Aubin il y a maintenant un joli chemin de terre bordé de pins et écrasé de soleil revigorant.

 

Nous n’irons cependant pas jusqu’au bout. Après avoir longé un terrain de golf et croisé d’étranges fleurs oranges, nous bifurquons après le Clos des sables, prenons la petite rue des Mielles et revenons à Red Houses où nous trouvons un arrêt de bus. 8 minutes après, le véhicule bleu stoppe à notre hauteur. Pour trois livres en liquide, le chauffeur nous ramène à Saint-Hélier. Il n’a pas l’air bourré comme ça mais il l’est : il roule complètement à gauche tout au long du trajet, ce fou ! Heureusement, en face, les autres ont bu aussi et font pareil ! Ca fait peur, quand même !

 

Il nous dépose devant la Frégate, nous rentrons nous écrouler et nous doucher à l’hôtel. Le soir à la pizzeria « Express », dans une ambiance « sortie en famille du samedi soir » je me régale d’une Four seasons en hommage à Antonio Vivaldi qui fut longtemps mon compositeur préféré avant que je ne devienne fan invertébré de la plus baroque encore Iowagirl. Bien que cela ne soit pas très diététique, je goûte à une Péroni Gran riserva, une bière italienne qui ressemble un peu à la Leffe et que je recommande à Walrus pour patienter pendant les pauses trilili de Madame ! Attention, les gourmand(e)s ! On ne sert pas de desserts dans les restaurants de Jersey le soir ! Même aux gens qui ont marché 22 kilomètres !»

 

Voilà ! Quand le radio-réveil a sonné, il m’a tiré de mon paradis perdu (lost paradise !) et de mes vannes à deux balles pour me faire entendre la dernière saillie de M. Heurtefoi. Hélas pour moi, il fallait que je retourne dans la réalité, chez M. Hajtyla et chez Mme Yonyon, avec, pour résister toute une sainte journée, le seul soutien solidaire de Stella Monétoile, ma voisine hypotendue chez qui je vais prendre ma pause-pomme.

 

Madame Yonyon ! C’est l’exemple type de ce que je dénonçais gentiment au début ! Elle le sait bien pourtant que je suis un fou de Venise ! Il y a des calendriers pleins de gondoles partout sur les murs de mon bureau ! Eh bien pensez-vous qu’elle aurait pris ne serait ce que trente secondes de son temps pour me raconter son séjour de cette année au carnaval de la cité des doges ? Que Tarchinenni, comme on dit chez Exbrayat !

 

Et Brice Heurtefoi ! C’est peut-être un homme exquis dans le privé bien que, je le vois d’ici, certains étrangers sans papiers parmi vous me semblent en douter. Lui, tout ce qu’il trouve à me dire ce matin c’est qu’il songe à repousser plus loin encore l’âge du départ à la retraite !

 

M’enfin Marina, explique moi ! Moi, Joe Krapov, je ne comprends pas tout ! Pour combler le déficit de l’Etat et le trou de la Sécu, on ne pourrait pas plutôt mieux partager les richesses, piocher dans les milliards à Total ou dans ceux de Carcopino qui rachète les palais de Venise pour y exposer ses croûtes ? Ils en font quoi, à part ça, de leur pognon, tous ceux qui en ont ? Tu dis ? Ils le planquent ! Où ça, que je fasse un casse ! Dans des paradis fiscaux ? Mais où ça donc ? Quoi ? A Jersey ?

 

Waooh ! A Jersey !

 

OK, je n’ai rien dit, rien écrit.

16 juin 2009

2+2=4 (Tilleul)

Au moment où le réveil a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce voyage…

Non ! Cette phrase ne termine pas un livre que j’aurais écrit… Je ne m’appelle pas John-John Smith et je n’ai pas besoin de réfléchir pour choisir entre des madeleines ou des petits LU, je prendrais les deux !

Je ne dois pas non plus rejoindre les Pyrénées et partir très tôt en prévoyant des « arrêts pipi » pour atteindre Paris avant sept heures…

Celui que j’aime depuis longtemps m’accompagne,

Celui que j’aime depuis longtemps ;

Celui que j’aime,

Bref ! Il fait partie du voyage ! Nous avions même prévu de fêter nos vingt ans de mariage en amoureux… C’était un peu comme si nous recommencions notre lune de miel…

C’est hier soir que nos beaux projets sont tombés à l’eau…

« Allo, mon chéri ? C’est maman ! J’ai une belle surprise pour vous deux… Papa et moi voulions prendre aussi des vacances… Tu ne devineras jamais ! En consultant les départs « dernières minutes »,  il restait justement deux places dans votre avion… »


16 juin 2009

Rêve (Brigou)

Au moment où le réveil a sonné j’ai regretté d’avoir accepté ce voyage et j’ai préféré me réfugier dans les reflets de mon rêve.

Les yeux entrouverts entre sommeil et conscience, entre ici et ailleurs, je me suis laissée porter. Comme s’il y avait une autre vie, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Une vie dont les contours sont redessinés, où tout est possible. Une vie tellement belle, tellement forte qu’elle déborde et inonde de couleurs.

Ce rêve si troublant et si tentant, je l’ai apprivoisé et je l’ai gardé tout contre moi…

16 juin 2009

- Début de voyage - (Akel)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Sans même jeter un regard à l'engin infernal, je devinais qu'il était déjà tôt, très tôt. Cinq heures moins dix. Super.

Je gesticule encore quelques minutes, désireux de profiter de la fraîcheur des draps. Imane a déjà dû se lever, j'entends quelques bruits provenir de la douche. Des jurons, c'est sûrement elle. Elle ne changera jamais, toujours elle, ça. Même si elle est souvent de bonne humeur, elle ne peut s'empêcher de jurer quand les objets lui échappent des mains. Paf ! Et de deux. C'est sûrement son shampoing préféré, ça, j'en suis presque sûr.

Pourvu qu'elle ne tombe pas. Elle est si maladroite, parfois...

Les minutes passent sans que je ne m'en rende compte. Les bras et les jambes en croix, je contemple le plafond en silence, me demandant ce qui va arriver, ensuite. Imane et les surprises, ça a toujours fait des étincelles. Quand je pense à toutes les catastrophes que ça a engendré par le passé, je me demande pourquoi est-ce que j'accepte encore de la suivre. Franchement, je devrais me surveiller plus.

Même si, d'un autre côté, elle sait se montrer très persuasive. Dieu, c'est une chose qu'on ne peut lui enlever !

Je jette un coup d'œil au réveil. Cinq heures et douze minutes. Je fronce les sourcils, inquiet. Déjà vingt minutes et elle n'est toujours pas sortie. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire, à la fin ? Elle a fait tomber son savon, ou quoi ? … Non, aucun bruit n'émane de la salle de bain. Alors ? Et si j'allais voir ce qui se passe, hein ? Hum, non non. Calme-toi, elle finira bien sortir.

Pour m'occuper l'esprit, je descends au rez-de-chaussée et me mets en tête de préparer le petit-déjeuner. Je suis en train de mettre les couverts lorsque j'entends des bruits de pas accompagnés d'un petit tapage à travers le plafond. Imane et la discrétion, ça fait deux. Je secoue la tête en songeant à la lointaine époque où nos voisins de tout l'immeuble se plaignaient du boucan qu'elle faisait, autant de jour comme de nuit.

Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais réussi à la calmer, j'ai à peine eu la bonne idée d'acheter une maison. Comme ça, plus de problèmes, plus de plaintes, plus d'insomnies.

La paix... Enfin, à quelques détails près.

Je l'entends faire d'autres va-et-viens et je me sens vaguement coupable. Elle a toujours pris l'habitude de faire elle-même nos bagages. Ce genre de choses ne m'a jamais vraiment dérangé. En fait, n'importe quoi ferait l'affaire, du moment que ce soit convenable. Et décontracté, surtout.

Peut-être que les voyages lui ont toujours fait cet effet-là ? Non, elle a toujours été très énergique, alors... une envie de me faire plaisir ? Hum, non, rêve pas, mon bonhomme, rêve pas.

Un silence relatif s'installe dans la cuisine. Bêtement je me demande s'il ne lui est pas arrivé quelque chose. La pluie crépite doucement contre la fenêtre, et je soupire. Drôle de temps pour faire un voyage, quand même.

Quelques minutes plus tard, c'est une toute autre ambiance qui règne dans la cuisine. Ma femme est descendu en quatrième vitesse et elle dévore à présent avec appétit le petit-déjeuner que je lui ai servi. Elle a des manières peu conventionnelles (bon, j'avoue, c'est parce qu'elle est plutôt pressée, en ce moment), mais j'adore toujours autant la regarder manger. Tout à l'heure, j'avais oublié qu'on s'était depuis longtemps mis d'accord sur la procédure. Quand on avait un voyage de prévu, comme aujourd'hui, elle se chargeait de nos bagages tandis que moi je devais préparer le petit-déjeuner, comme un célibataire le ferait. Quoique c'était toujours un petit-déjeuner pour deux – enfin, très très peu pour moi –, bien sûr.

J'avais oublié de mentionner que ma femme adorait parler et manger en même temps. Les plus conservateurs d'entre vous diront peut-être que c'est très révélateur, mais je m'en fiche. J'ai toujours adoré la regarder manger, en silence, sirotant de temps à autre mon café sans sucre. Admirateur émerveillé ? Meuh non, bien sûr que non.

Parfois, elle variait la formule, et se contentait de secouer la tête en rythme, heureuse d'écouter sa chanson préférée dès le matin, un peu comme en ce moment.

"You, you're such a big star to me
You're everything I wanna be
But you're stuck in a hole and I want you to get out
I don't know what there is to see
But I know it's time for you to leave.
" 

Shine, de Take That. C'est pas le genre de musique que j'écoute, mais j'ai fini par adorer. Un peu comme elle, tiens.

Sous la table, mon pied lui aussi, bat en rythme.

"Au fait, aujourd'hui j'ai décidé qu'on allait faire un tour à Azrou, passer par Ifrane, puis après revenir à Fès. Ça te tente ?
- Hm-hm."

Ouaip. Finalement, c'est pas plus mal, comme ça.

J'adore tes petites surprises, ma chérie.

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Le défi du samedi
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