….Innocente
Nadine, qui ne sait pas que l’Homme n’est pas bon par nature. Et qu’il
arrive qu’elle soit parfois, bien cruelle avec qui se joue d’elle.
Les draps à peine défaits malgré un sommeil agité,
les pieds dans le vide, assise sur le rebord du lit,
les yeux encore emplis des cauchemars de la nuit ,
Nadine est songeuse.
Elle s’habille sobrement, il ne faut pas attirer l’attention..
Le tailleur couleur taupe, que lui a porté sa mère devrait faire l’affaire.
Elle doit être irréprochable, afin de ne pas semer le trouble face au jury.
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Mais surtout chasser les images de la nuit.
toutes ???
oui TOUTES !
-"Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage." Répondit-elle à l’homme en noire, qui l’interrogeait depuis bientôt une heure.
« Jamais je n’aurais du me lancer dans pareille aventure.
Seulement voilà…. je l’aimais dit-elle à demi mot. Et puis
j’étais tellement contrariée de ce que j’avais appris, qu’il me fallait en avoir le cœur net.
Le prendre sur le fait.. je n’avais plus que cette obsession en tête.
Alors OUI monsieur le gendarme, je l’ai suivi. Mais je vous jure,
je n’ai participé à rien !
j’attendais
le moment propice pour me montrer et devant le fait accompli, lui faire
avouer sa double vie, et peut-être revenir sur le droit chemin. Quand
soudain des coups de feu, et là tout est allé si vite ».
-« Je n’en crois rien. Pas un mot ne sonne juste dans cette histoire.
Vos sont partout sur les murs
Sa complice, vous êtes tout bonnement sa complice » !
-« Mais non, monsieur l’agent, je vous jure que non.
Je ne savais rien de ses affaires avant ce vendredi 19 juin où je l’ai
surpris avec son acolyte, se donnant rendez-vous le lendemain pour le
casse du siècle, disaient-ils.
La dame devait être seule, le mari parti jouer au bridge avec ses amis les membres du conseil municipal….
Tenez,vous
n’avez qu’a consulter la presse locale. Vous y trouverez l’article de
la Demoiselle Rsylvie. Elle y relate toute mon histoire. Du 1er épisode à ce jour… »
-«
N’essayez pas de nous embobiner avec cette rocambolesque histoire,
inventée de toute part, par cette journaliste qui n’a pas plus de
crédit qu’un roman photos !
Allé ma p’tite dame, avouez
et nous passerons au dossier suivant. Bien plus sérieux que celui-ci,
qui ne fait que me faire perdre mon temps, que j’ai précieux
d’ailleurs…
-« Mesdames… messieurs, la coure !
Accusée levez-vous !
Compte tenu des faits.
Compte tenu de votre impossibilité à justifier les faits qui vous sont reprochés,
La dénommée Nadine est reconnue coupable du cambriolage survenu au château d’0, ce samedi 20 juin 2009 ».
Effondrée, en larmes, Nadine s’écroule et tombe à terre. Emportée par les pompiers, elle se réveille dans une
petite
salle jouxtant le palais. La pièce aux murs délavés est froide. Malgré
les rayons du soleil qui essaient de passer au travers du grillage,
rien ne réussit à atténuer l’atmosphère lourde et froide de l’endroit.
Soudain, venant de l’extérieur un rire d’enfant brise le silence.
Pierre, Paul Jacques et les autres ….
Nadine comme électrisée se sent revivre.
Ses enfants, cadeaux de la vie…
Pour eux, rester de marbre face aux vociférations de l’accusateur.
Ne pas céder à la pression. Etre forte et se battre pour
ne
pas rester en prison à la place de celui qu’elle croyait être son
double.. en qui elle avait mis toute sa confiance, et qui l'a laissé
croupir là, seule, sans nouvelle de ses chers petits, alors que lui
menait grande vie.
Oui
c’est ça, faire éclater la vérité au grand jour. C'en était assez de
l'innocence, de la naîve Nadine qui croyait tout ce qu'on lui disait.
Elle allait se battre, pour ses enfants, pour elle, pour toutes celles
qui n'en avaient pas la force.
Alors
de sa cellule, Nadine se mit à écrire son histoire. Celle d’une Femme
qui avait cru à l’amour d’un Homme, vite rattrapé par ses démons.