La cabine du photomaton est exigüe mais il y fait bon...
Où en sommes-nous ?
Walrus,Vegas sur sarthe, Joye, Sebarjo, PHIL, Brigou, Virgibri, Zigmund, MAP, Papistache
Ils étaient dix et vingt et cent et mille, ils étaient une armée, ils étaient cent mille, un million, un milliard, plus encore
— PAPISTACHE ! TON TEXTE ?
— Quoi, mon texte ?
— TA RÉPONSE AU DÉFI DE VALÉRIE !
— Oui ?
— TU LE LIVRES QUAND, TON TEXTE ?
— Mais arrête de crier. Je n’y arrive pas... je n’y arrive plus... pas le temps... fatigué... mort... tari... sec...
STOP !
HALTE AU FEU !
Le Papistache se débine...
il est cuit l’ancêtre,
élimé,
rétamé,
annihilé,
décrépit,
pulvérisé,
anesthésié...
Panne de courant
NOIR
Panne de courant
NOIR
Panne de courant
NOIR
Courant ?
Chien ?
Cours en chien ? L’anchien ? La camarde lui court aux basques.
Il a vécu, Myrtho, le jeune Tarentin.
Myrtho ? Mytho.
Mi-tôt, mi-tard.
Au mitard, au rancard, feu l’espoir enkysté.
En qui,
en qui,
en qui-qui,
enquiquiné l’apôtre.
PANNE DE COURANT !
Pas nœud : deux courent. Han !
Pas nœud. Alors si pas nœud, corde lisse.
Six mètres.
Haut la poutre.
Grimpe,
grimpe,
pas corde à nœuds :
corps de lis.
Lis ?
Lisses lis troués,
mangés,
épluchés,
hachés,
souillés.
N’a rien vu la marionnette.
Oooooooooooh !
Désolation.
POTENCE
CORDE LISSE
TIGE NUE DES LIS
AH, L’INGÉNU CENTENAIRE
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Douze rangs de douze
Attaquent au jardinet
Criocères, douze rangs de douze
Cent-quarante-quatre fois deux mandibules
Mâchouillent,
chient,
mâchent,
chiquent,
mastiquent :
chiasse verte en tige.
COURS
COURT LE BONHOMME
TROP COURT
TROP TARD
Las,
trop,
si las,
se traine...
Tergiverse,
hésite,
s’affaisse
mol
BON CHIEN CHASSE DE RACE
Il a tardé, l’apôtre
Il a tardé, l’ancêtre
Il a tardé, l’enkysté
Lui ont boulotté ses lis, les criocères
Lui ont chié dessus ses lis, les criocères
Lui ont tiré les larmes, à l’élimé
Sa main tremble
Son nez suinte
Son œil s’opacifie
Il n’a rien vu
Rien vu
Ils ont ri, les criocères
Lui ont bouffé ses lis, au décrépit
La noce en habit bronze a défilé devant son lit :
les criocères lui ont sucé les yeux, au vieux
Ne les verra pas ses lis
en plein jour
au soleil
ne les verra pas
les a laissés seuls
face aux ogres bronze,
se sont régalés
le jardinier
qui se voulait poète
a abandonné ses fleurs
aux entrailles de chiasse remplies
des coléoptères
en habit rouge
PANNE DE COURANT
Mis au défi par Valérie
Mis au défi
Vaincu
Battu
N’a rien vu venir
N’a rien su tenir
N’a rien pu
A perdu...
Pas même fichu de placer plus que six, ou son double au carré
Le compte n’y est pas
Elle tend sa nuque au bourreau
la marionnette
Et la hache tombe
et roule la tête au jardinier déchu
au pied des lis
qui ne fleuriront pas
qui ne fleuriront plus
c’est fini
Improvisation (MAP)
Peinture en bleu N° 15
Avant la panne de
courant – qui arrive toujours à la nuit tombée, comme par hasard- j’étais en
train de mettre au point un nouveau mélange de couleurs (au moins le 7ème) dans la lumière
puissante d’un spot « high tech » (que je venais d’acquérir pour la modeste somme de 55 €). Je l’avais choisi pour être
exactement dans les conditions où mon tableau serait éclairé à la prochaine
exposition de peinture du 23 au 28 octobre prochain. J’étais inscrit
pour présenter une quinzaine de toiles sur le thème « BLEU ».
Quand toutes les
lumières du quartier s’éteignirent d’un coup cela me donna –paradoxalement- une
idée lumineuse. Une ou deux secondes suffirent pour me décider
à tenter une expérience.
Comme je savais
exactement où se trouvaient ma palette, mes pinceaux et ma toile je décidai de travailler à l’aveuglette.
Il est heureux que
personne n’ait pu me voir car je lançai à grands coups ma peinture dans tous les sens et
dédaignant mes pinceaux j’utilisai simplement mes dix doigts en mouvements amples et ondulants. Au moment où ma pendule sonna 22 H 30 la lumière fut tout à coup rétablie !
Je pus alors fignoler à l’aise mon « œuvre » en ajoutant quelques autres couleurs pour faire ressortir l’ensemble obtenu. Je vous laisse juge :
MAP
travail en milieu hostile (zigmund)
Dans mon boulot, tous mes appareils fonctionnent à l'électricité.
-commençons
par l'optotype, mais oui, c'est le mot barbare qui désigne le tableau
lumineux avec des lettres, des chiffres, des dessins ou des E tournés
dans tous les sens pour les analphabètes.
le plus gros chiffre qui correspond à un vingtième de vision c'est le 3. carrément énorme, si vous ne le voyez pas, vous avez bien fait de venir me voir...(enfin quand je dis voir...)
pour évacuer la contrainte je vous réciterais bien une partie de mon tableau par coeur(chiffres à lire séparément bien sûr)
3 0 4 7
4 9 2 6
7 2 0 9
(mine de rien, çà en ferait sept de casés ! mais ce serait abuser...)
-
on passe à l'examen des yeux, à la lampe à fente (électrique bien sûr
mais sur support mécanique)là aussi, difficile de faire çà à la
bougie, cependant, si la panne survient en plein jour, on ouvre tous
les rideaux pour utiliser le soleil qu'on détourne sur l'oeil, via un
jeu de miroirs pifométrique, c'est galère mais le tour est joué. Avec
ce stratagème et un colorant on peut même mesurer la tension de l'oeil
qui normalement est inférieure à 21.
-on termine par l'examen du fond d'oeil visible par un petit appareil à piles, lequel tombe pile poil en cas de panne.
-Depuis 25
ans que je sévis dans le secteur, j'ai étudié les moyens de travailler
en conditions "extrèmes" sans électricité en cas de grève ou de panne.
Avec les quatorze mois d'attente pour obtenir un rendez vous avec moi, pas question que je déclare forfait sous prétexte d'absence des 220 volt alimentaires(mon cher Watson). La patience des patients a des limites.
-Et l'ordi me rétorquerez vous ? aucun problème : le vieux clou qui tourne encore sous" fenêtres 98"(çà y est je crois que j'ai les 10 nombres) (de
Guillaume Portail) n'est là que pour mon agrément perso,car je reste
attaché à mes stylo plume dont je remplis le réservoir à la seringue 20cc en me tachant les doigts. (qui a dit vieux crouton rétrograde ?) dame sécu-vitale apprécie peu, mais tant pis.
-résumé : qu'ils y viennent avec leurs coupures de courant ! je peux gèrer ...
mais ...
Une
seule fois, un soir d'hiver, je me trouvai pris au dépourvu, la bise
venue, une grève d'édéeffe était annoncée ; croyant à ma bonne étoile,
je n'avais reporté aucune consultation, et je terminais ma journée avec
le dernier patient, un gamin venu de loin quand
couic!!! noir total et intégral (et blanc dans la conversation)
ben oui, dehors faisait drolement nuit. (et mon cabinet est assez isolé).
au
téléphone (ne jamais se séparer des moches téléphones avec fil)j'ai
appellé une voisine à la rescousse et elle m'a apporté des bougies et 2 lampes de poche. Ce gosse a eu un examen complet à
la bougie et lampe de poche(pour éclairer les chiffres sur tableau
papier) Consultation prototype ( gratuite car pas osé facturer) avec
prescription de lunettes...
C'est peu après,
que Betty, une jeune paonne égarée, a demandé et obtenu asile dans
notre jardin, nous permettant de ressasser le piètre calembour "on a
une pa(o)nne dans le secteur..."
PS samedi défiants, soyez indulgents, ma seule défense pour me faire pardonner ce texte est que tout est vrai (sauf windows 98)