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Le défi du samedi
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18 juin 2009

Attaquer là où le bât blesse... (Caro_Carito)

Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Il dormait à côté de moi, ses longs cheveux blonds emmêlés. Je savais que si je remuais d’un millimètre, son corps brûlant se collerait à moi. Je m’étais maquée avec lui parce que c’était un aventurier, le gars qui fait le tour du monde à vélo, escalade un versant schizoïde de l’Annapurna et affronte les vagues d’Hawaï pour se déstresser. Après une soirée chez Véro, éclairés par la vodka blanche et quelques passes épicées, nous nous étions promis une balade jusqu’au-boutiste à travers l’Europe jusqu’à flirter avec les nations Baltes, la Macédoine et qui sait la Russie. Illico, j’avais mentalement préparé un bagage léger et décidé de ne pas ouvrir le moindre guide pour goûter à des horizons vierges de toute pensée.

Hier matin, il est arrivé au volant d’un vieux fourgon. Matelas à l’arrière, réchaud, mini frigo. Il y avait même des panneaux en papier de soie ornés de quelques calligrammes. Un trip feng shui. Et un abat-jour festonné. Quand il m’a proposé de faire un tour pour m’essayer à la conduite de l’engin, il ne me fallut qu’une seconde pour deviner que le plan terres dénudées était mal barré. Il avait soigneusement attaché ses mèches oxydées par le large en un catogan impeccable. Son T-Shirt noir n’était même pas froissé. Je respirais un bon coup en allumant l’embrayage. La voiture ne toussota même pas et réagit au quart de tour. Je me sentais mal. Vu sa mine tendu alors que j’enclenchais la première, les dents serrées par le mal au cœur, je lui donnais deux ans à peine avant une visite mensuelle chez le coiffeur, une amorce de cravate et un monospace diesel. Il ne pipa mot alors que je roulais quelques dizaines de mètres en oubliant sciemment le frein à main. Qu'importe, j’avais perçu la tension qui le vrillait, corps et esprit,  sur son siège parsemé de boules massantes.

Patience. Hier, j’ai repéré un plot opportunément masqué par un platane qui s’encastrerait à merveille contre le pare-choc avant droit. Ajouté à une ou deux rainures et quelques rires intempestifs pendant nos séances de bête à deux dos et je devrais en être débarrassée avant la fin de la semaine.

Juste à temps pour profiter des dégriffés solo de dernière minute de lastroutardvoyage.com.

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Commentaires
R
ben j'crois qu'tout est dit !<br /> alors simplement bravo
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C
Tilleul , c'était le but. ;o)
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T
Caro, c'est super! Pauvre mec! Il tient tellement à son vieux fourgon... j'ai bien ri en te lisant!
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C
Bât Map késako?<br /> <br /> Moon, un sourire, beau compliment <br /> <br /> Ach les terrific boules!<br /> <br /> Brigou idem que pour Moon<br /> <br /> Tiphaine de bcp, de bcp ;o) Une sorte d'inconscient collectif moderne mouarf<br /> <br /> Poupoune à défaut du chien qui hoche la tête (ça le fait pas dans ce type d'engin)<br /> <br /> Walrus, je n'ai pas bien compris la question. pourquoi elle s'attaque à la voiture?
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W
Le mec, d'accord, mais pourquoi la voiture ?
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P
hé hé, y a des réveils douloureux, hein...<br /> et y avait au moins un sapin qui pendait au rétro, non?
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T
je l'ai lu et j'ai pensé : ça sent le vécu !<br /> Je ne dis pas de qui ! :-)
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B
Très sympa ce texte Caro .. j'ai beaucoup souri en le lisant ;)
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T
ah oui, les boules massantes, c'est ready-bitoire !<br /> sobre et punchy = le meilleur de caro' !
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P
Excellent le bad trip avec amorce de cravate ! (je hais les cravates).<br /> ah ? c'est Brad Pitt ? Pas Bad Trip ?
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M
règle d'or : ne jamais partir trop vite en voyage avec un amoureux. Le huis clos est destructeur... <br /> Mais j'ai beaucoup souri (ce qui donne un air idiot devant son ordi mais tant pis, ça vaut le coup !)
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M
J'en reste bât-bât !!!!
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C
Virgibri, 50 - 50 dans les comm. La balle est au centre, au suivant.
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C
Argh Brad, non Joye, je le laisse à Angie et à Jen ;o) <br /> <br /> Papistache, c'est parce que je viens de voir Médée d'Anouilh, beau spécimen.<br /> <br /> Zigmund, un coup comme qui dirait en dessous de la ceinture<br /> <br /> Akel, c'est encore plus efficace que les baillements, les rires<br /> <br /> Stipe, raconte s't plaît<br /> <br /> Val, réaliste mouarf!<br /> <br /> Vegas, je crois que s'il enlève sa perruque, je le prends avec monospace. ;o)
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V
Pas de frayeur non plus de ma part : juste un sourire de connivence. :-)
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V
Une aventure avec Brice de Nice, ça ne s'oublie pas!<br /> Excellent, Caro_Carito
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V
Oui, chacun s'y retrouve, tout à fait.. :D .<br /> Merci, Caro. J'aime bien ce texte. <br /> Je ne trouve pas ça effrayant, mais très très réaliste....
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S
joli, et puis chacun s'y retrouve un petit en lui ou en elle. Aïe.
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A
"Ajouté à une ou deux rainures et quelques rires intempestifs pendant nos séances de bête à deux dos et je devrais en être débarrassée avant la fin de la semaine." LOL !!<br /> <br /> Trop bon, Caro_Carito...
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Z
excellent ! je vous mettrais bien le même comm que papistache ! là où le bat blesse ...ouah !
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P
Effrayant à souhait. Montrer de l'intérieur les rouages de la pensée féminine en action est insoutenable. <br /> Caro, vous êtes un maitre de l'horreur !
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J
Ah, yes, l'inconvénient de filer le parfait amour, surtout avec Brad Pitt! Sourire, caro ! Et chapeau bas, parfaitement fripé !
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