LE JOURNAL DE VOYAGE DE MADAME SUZANNE (Martine27)
Rappel de l’épisode précédent, défi 36, Madame Suzanne a été expédiée avec un Paquet jacasseur dans une dimension parallèle pour ceux qui veulent l’histoire en entier c’est là http://moncarnetamalices.over-blog.com/article-25265259.html .
Journal de voyage de Madame Suzanne
Voilà déjà un moment que je suis coincée dans ce monde bizarre avec Paquet le colis parlant, et pour parler, il parle, je vous jure une vraie pipelette.
Le temps passant étrangement dans ce pays et ayant retrouvé au fond de ma poche le carnet dans lequel je note mes courses et un crayon, je vais essayer de tenir un journal de bord de ce périple. Je reprends donc nos aventures du début.
1er jour - Nous avons attendu Paquet et moi au bord de la route que le Grand Facteur passe. Après une journée d’attente, ne voyant rien venir nous avons décidé d’avancer à pied, enfin à pied pour moi, Paquet lui roulait carré, logique puisqu’il est carré, je n’ai pas proposé de le prendre dans mes bras, après tout c’est en partie sa faute si nous sommes ici.
2ème jour – C’est curieux ici je n’ai jamais faim, c’est plutôt pas mal parce qu’autour de nous c’est un vrai désert, rien que des cailloux, heureusement il ne fait pas chaud.
8ème jour – Enfin je crois que c’est le 8ème. Ce désert n’a pas de fin mais nous avançons toujours vers ce qui d’après Paquet est le Dus et qui devrait nous amener dans sa ville.
9ème jour – Surprise, nous nous sommes assoupis au pied d’un gros rocher et ce matin au réveil j’ai hurlé lorsque je me suis retrouvée nez à nez avec ce que Paquet appelle un Paqéphant, c’est en fait une grosse bête carrée, comme beaucoup de choses dans ce sacré pays, et tout à fait inoffensive. Tant mieux.
11ème jour – Je commence à avoir le mal de mer le Pagéphant nous a gentiment pris sur son dos pour nous éviter de marcher, mais sa démarche me donne mal au cœur.
15ème jour – Il n’a pas de fin ce sacré désert, je suis sûre que Paquet s’est trompé de direction même si dans un flot de paroles, il m’affirme que non. Bon sang que j’ai envie de le dépiauter ce fichu sagouin.
16ème jour – Ca y est plus de désert et sans aucune transition nous nous retrouvons dans une belle plaine verte. Le Pagéphant repart dans son désert, je l’ai remercié d’une grosse caresse derrière le bolduc, il a adoré ça.
17ème jour – Mais ce n’est pas possible tout est gigantesque dans ce fichu pays on ne voit pas le bout de cette plaine et elle est survolée par de minuscules paquets qui n’arrêtent pas de bourdonner, c’est d’un fatigant. Remarquez l’intérêt c’est que je n’entends plus le flot ininterrompu de paroles de Paquet, jamais il ne se fatigue celui-là, d’autant plus surprenant qu’il n’a pas de bouche.
18ème jour – Toujours pas faim, ni soif, ni fatigue, ni rien d’autre d’ailleurs. Vraiment déroutant !
19ème jour – Ca y est nous arrivons en vue d’une ville, enfin il me semble que c’est une ville, pour tout dire je ne vois qu’un empilement de colis immenses mais Paquet est fou de joie, bien sûr il me rebat les oreilles du fait qu’il ne s’est pas égaré et gnia et gnia, il m’énerve, mais il m’énerve. Je me détends en le regardant rouler carré c’est un spectacle à mourir de rire, je ne m’en lasse pas.
20ème jour – Et voilà nous entrons dans la ville, elle est en effet constituée d’une multitude d’énormes colis percés de portes et de fenêtres par lesquelles roulent ou sautillent des paquets de toutes formes et de toutes couleurs, c’est plutôt gai comme spectacle. Paquet me traîne ébahie à travers la ville, les gens enfin les paquets me regardent avec curiosité mais je ne ressens aucune hostilité de leur part, c’est déjà ça. Paquet m’emmène à son Université pour me présenter son maître de thèse, il espère ainsi obtenir une bonne note. Je t’en fiche tiens, arriviste va !
21ème jour – Le maître de thèse de Paquet est un homme, enfin un colis, tout à fait sympathique il n’a pas l’air de me trouver effrayante, tant mieux. Il comprend bien que nous sommes devant un problème gravissime pour moi, comment me renvoyer à la maison. Il va contacter le Grand Facteur.
22ème jour – Le Grand Facteur me prend en charge, il m’enfourne dans sa besace après que j’ai fait des adieux émus à ce sacré Paquet qui m’a pourri la vie, mais je l’aime bien en fait. Toutefois, je lui fais promettre de ne pas remettre les pieds dans mon monde, ce qu’il accepte d’autant plus volontiers qu’il a réussi sa thèse haut la main grâce à moi. Le Grand Facteur arrive au Centre de tri principal de ce drôle de pays, il me glisse dans une boite aux lettres et là je me sens tournoyer, j’ai maallll au coooeeeurrrr.
C’est le matin, Madame Suzanne fait un saut de carpe dans son lit. Elle tient à la main un petit carnet qu’elle n’ose pas encore ouvrir, pour le moment elle préfère penser qu’elle a fait un rêve. Elle se prépare pour cette nouvelle journée. Elle ouvre la porte pour sortir et là, sur son paillasson, se trouve un colis qu’elle n’a pas commandé. Prudente, elle l’enjambe, il peut bien rester là autant qu’il veut, hors de question qu’elle y touche, un fois ça va bien !