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Le défi du samedi
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3 juin 2009

City trotteuse (Virgibri)

Affiche_oeil

Je suis de tous les voyages, quand je le désire. Je vogue dans l’espace et dans le temps.

Ce matin, j’ai commencé par l’Espagne avec un jus d’orange, puis saut de puce vers les Caraïbes, avec un yaourt citron vert coco. Et l’Italie, comme tous les jours, avec mes deux espresso.

Puis direction la ville lumière en scooter.

Quand j’enfourche mon fidèle destrier à moteur, je me sens comme une jeune femme outrancière du XIXème siècle qui osait monter à cheval à la cavalière. Une fois mon casque mis, je deviens pilote d’une 500cc, ou encore spationaute, peu importe.

Ma galaxie est vaste.

Place Péreire, Villiers, Malsherbes, Saint Sulpice, Madeleine, Opéra, le Louvre : quartiers chics, mais leurs pavés tape-cul qui fanfaronnent tout du long, me projettent en Inde ou en Afrique.

Le long des quais, j’ai droit à ma petite madeleine proustienne, qui me ramène des années en arrière, quand je me baladais là, à pied…. Mais quand était-ce ? Un été parmi tant d’autres, sans doute.

Le bazar de l’hôtel de ville, empli de bourgeois bohème, de vieilles dames qui cherchent un tapis d’évier, mais surtout de touristes, me rappelle où je suis. Des housses de coussins splendides m’emmènent encore en Inde, et le thé Kusmi en Russie…

L’hôtel de ville en lui-même, d’où je ressors armée de paquets, sous ce ciel divinement parfait, me fait penser à la piazza Navona, à Rome...

Je prends le temps de tout admirer avant de repartir. La tour Saint Jacques, sur le trottoir gauche de la rue de Rivoli (encore l’Italie), et c’est Breton avec sa clique. Desnos. Soupault.

Auber, Place de Clichy, boulevard du même nom : me voilà au Moyen-Orient, avec le roi du poulet hallal, les odeurs de merguez, Tati qui m’appelle. Ben J, le roi de la frite, fait ses livraisons.

Tout est parfait… Jusqu’au moment où une berline blanche se réinsère sans prévenir. Paris. Les voitures qui déboîtent, les deux roues qui défilent, qui défient la ville, qui finissent en boîte…

Tati m’offre une huile de lotus qui m’envoie en Egypte, des maillots de bain bariolés dignes de Miami, des marshmallows américains, des t-shirts faussement punks qui me ramènent à Londres, alors que je suis au milieu du quartier musulman…

Je repars, toujours chargée, avec un sac posé tant bien que mal sur le siège arrière et tenu par un tendeur : je suis sherpa à moteur.

Le temps est parfait. Ni trop chaud, ni trop frais. A peine une brise pour de temps en temps me caresser le visage. Je pourrais être à Madrid, Rome ou ailleurs. J'aurais presque envie de pleurer devant tant de beauté.

Je finis mon voyage sous le soleil de mon balcon, devant une assiette italienne. Mon petit New-York me fait face, sans un nuage pour lui donner de l’ombre. Je termine sur deux ou trois gâteaux que ma mère a rapportés d’Algérie : cornes de gazelle, pâte d’amande, fleur d’oranger… Et sur un verre de menthe et de citron, qui pourrait être un mojito… sans alcool.

Je suis en France. Je suis partout. Je suis bien : je ne vivrais nulle part ailleurs.

DSC_0009

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Commentaires
J
J'aime cette faculte de voir de l'extraordinaire dans l'ordinaire, cette imagination debordante. Bravo!!
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R
la magie de la capitale...<br /> qui nous fait voyager à tous les coins de rues.<br /> mais dites donc virgibri, c'est plus un scooter que tu as, vu le nombre de paquets que tu portes au fur et à mesure de la journée !!!<br /> c'est un s'mi remorque !!!lol<br /> j'aime bien l'originalité du texte
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P
Parisienne ET gravement autant qu'irrémédiablement amoureuse de Paris, je ne peux qu'aimer retrouver cet amour dans tes mots !
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T
qui a dit que la parisienne était nombriliste ?<br /> (moi peut-être)<br /> <br /> cette vagabonderie de l'âme au goût prononcé de liberté est une vivifiante relecture de certaine "invitation au voyage",pas de beaucoup moins intérieure, mais si tonique pour les mollets.<br /> <br /> hein ?<br /> on pédale pas en scoot ?<br /> ah bon.<br /> <br /> aussi, moi, j'ai arrêté la conduite en deux roues quand mon solex a rendu sa dernière pétarade à mi-côte, alors...
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V
Ah ben oui, en 59, ma mère avait six ans, alors forcément, j'étais loin de connaître les quais de Levallois (sans offense quant à votre âge, hein) !
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W
C'était en 59, Virgibri. Mais j'en ai encore vus déambulant sur les Champs-Elysées il y a quelques années en me rendant dans un Escrouzailles.
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V
Echangerait Madeleine de Pigalle (avec bouée) contre madeleine proustienne;en tout cas, merci pour le tour du monde
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V
Walrus, j'ai habité pendant environ 25 ans à Levallois, et je n'ai jamais rien vu de tel... ;-)
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W
Quand j'habitais (très provisoirement) Courbevoie, ce qui m'épatait surtout, c'était les flics mitraillette en bandoulière sur les quais du métro de Levallois quand je descendais de la dernière rame.<br /> Votre vision est bien sûr plus sympathique, faudra que j'y retourne...
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P
Je viens de suivre à la trace. Je vois que je ne suis pas seul à aimer Paris. Remarque j'ai une excuse, je n'y vis pas.
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B
Comme Tiphaine cette chanson me fait vibrer et elle accompagne merveilleusement ton texte :-)<br /> Merci Virgibri !
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J
Mais alors... Toi aussi tu es en vacances tous les jours ? En étrange pays dans son pays lui-même ? Toujours ailleurs en étant là ?<br /> Ca ne m'étonne pas alors que j'aime tes textes. D'ailleurs, tu n'as pas fait attention, mais quand tu es passée le long des quais, je t'ai fait un signe de la main ! Oui, oui, le type qui marchait dans tes années en arrière, comme dans un roman de Modiano !
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P
Vous êtes un fameux guide. Vous devez être très demandée.
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V
Hihihi, MAP ! Oki.
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M
Je réserve ta coquille de rechange pour mon escargot !
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M
Comme Valérie je pense que c'est une chance de savoir s'émerveiller de tout ce qui nous entoure et tu le fais épatamment bien Virgibri !
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V
Aïe, je viens de voir une coquille malgré mes relectures : il faut lire "L'hôtel de ville, d'où je ressors...", évidemment.
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Z
qq qui sait regarder sa ville tous les jours d'un oeil nouveau c'est rare.<br /> suis également fasciné par les villes, par l'atmosphère particulière à chacune, par leur aspect la nuit, par les mélanges de genres et de populations . c'est effectivement un tres beau voyage que tu rends parfaitement.
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V
Ah, ça me plait.<br /> C'est beau de s'émerveiller de ce qu'on a autour de soi.
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T
Cette chanson me donne le frisson à chaque fois, et elle va tellement bien avec ton texte...
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J
Une citoyenne du monde, quoi, c'est superbe ! Très, très, très joli parcours, Virgibri ! (je te vois bien en maillot de South Beach, waaaaaaaouh)<br /> <br /> :-)
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