Quand j’ai parcouru votre lettre, tous mes souvenirs ont ressurgi… En effet, c’est en 1942 que maman devenue veuve décide de me placer avec mes sœurs à l’orphelinat départemental. Je me retrouve la plus jeune de l’institution. Ma sœur aînée veille sur moi mais je suis souvent malade. Je fais donc de longs séjours à l’infirmière où je retrouve Madame Mireille. Très douce avec nous, toujours souriante, elle soigne nos petits bobos et Dieu sait qu’il y en a… et s’occupe de ceux qui sont alités pour des maladies plus sérieuses. Tous les enfants la surnomment « la petite puce » ou « la pupuce » à cause de sa petite taille et de ses yeux ronds comme des billes. Madame Mireille est dévouée, toute imprégnée de son devoir, elle ne quitte jamais l’infirmerie. Elle passe et repasse maintes et une fois au cours de la nuit pour surveiller tous ces petits malades. Elle fait de l’institution sa véritable maison. Lorsque je l’évoque, je revois ce petit bout de femme, le cheveu grisonnant et légèrement ondulé, le regard indulgent. On ne savait pas lui donner d’âge. Mais dans ma tête d’enfant, je me disais qu’elle aurait pu remplacer n’importe quelle maman ! Pour finir je vous demande de ne pas brûler cette lettre et de la faire parvenir aux archives du département où elle aura sa place parmi tous les témoignages écrits par les anciens orphelins. Je vous en remercie.
Je suis au regret d'apprendre le décès de Mireille. Ma peine
est celle d'un homme qui a perdu une amie d'enfance. Toutefois, cette peine est
toute relative au regard de la joie qui est mienne, moi qui ai survécu.
Tout cela a commencé dans les années 30.
Nous étions une bande de seize amis dans l'âge de
l'adolescence. Une bande de copains comme il en existait dans les villages de
campagne à l'époque. Nous avions fait notre scolarité ensemble et nous passions
nos jeux ensemble.
Certains étaient encore aux études, d'autres travaillaient
qui aux champs, qui à l'usine.
Un dimanche d'automne, nous avons joué à cache-cache.
Toute la journée à nous courir après, à user d'ingéniosité
pour finalement toujours se planquer derrière les mêmes murets, sous les mêmes
automobiles, dans les mêmes étables.
Le village entier était notre terrain de jeu.
Le premier qui était découvert devait à son tour trouver les
autres.
Ainsi le jeu n'en finissait jamais, nul vainqueur ne
remportait la partie.
Et pourtant…
Le soir, nos parents eurent les pires difficultés à battre
le rappel. Nous étions tellement pris par le jeu qu'aucun de nous ne voulait
sortir de sa cachette. Bon gré mal gré, nous dûmes nous résoudre à abandonner
nos positions, le temps d'aller prendre sa soupe et sa trempe. La partie fut
interrompue, mais pas terminée.
Le lendemain, la vie de semaine reprit son cours : les fils
de pharmaciens à l'école, les fils de pas-grand-chose au travail.
C'était Blaise le dernier à s'y coller, aussi lorsqu'il eut
terminé sa journée il reprit le jeu là où on l'avait laissé la veille. Il me
trouva, j'avais pourtant pris soin de contourner la grand place pour rentrer
chez moi.
Malgré l'heure tardive à laquelle j'étais enfin rentré à la
maison, je n'avais pu trouver personne d'autre. Le ceinturon de mon père, lui,
trouva mes reins sans problèmes.
Les jours suivants commencèrent à nous forger une habitude.
Dès lors que nous étions plus ou moins disponibles, sans même avoir à se
concerter, nous nous cherchions à tour de rôle. Bien sûr, nous attendions
d'être en dehors de notre lieu d'occupation ou de notre chez nous pour être
découverts.
Aussi, certaines soirées prirent des tournures dramatiques
pour certains d'entre nous qui ne voulaient pas rentrer chez eux tant qu'ils
étaient cachés, ou au contraire tant qu'ils ne s'étaient pas débarrassés du
fardeau de celui-qui-s-y-colle.
Nos parents commencèrent à nous prendre pour des
délinquants, des traîne-le-soir.
Après trois mois de ce jeu sans fin, Anselme mourut sous les
coups de son père qui lui-même mourut quelques temps plus tard sous les coups
de son verre.
Le jeu marqua la pause, jusqu'à ce qu'après plusieurs
semaines Yolande me trouve à la rivière en train de pêcher au bouchon. Le jeu
avait donc repris…
Les mois défilèrent, les années. Avec irrégularité, nous
nous retrouvions cherchés ou chercheur. Le jeu se corsa lorsqu'à tour de rôle
nous nous mariâmes, eûmes des enfants, changeâmes de village. Je suis resté
deux ans sans qu'on me trouve, sans vraiment que je me cache. Mais toujours
dans la crainte de rencontrer un camarade. P'tit Louis dut se séparer de sa
femme qui ne supporta pas qu'il parte tous les soirs à la recherche de ses amis
dispersés.
La guerre nous retira quatre joueurs. On se cachait
peut-être, mais on n'était pas des planqués. C'est aussi comme ça que nous
apprîmes que Simon était juif.
Notre jeu aussi signa l'armistice.
Que l'on croyait…
Cinq ans plus tard, nous enterrions Mimile qui avait écrasé
son camion contre un arbre. Au moment de nous séparer, Line nous déclara
"C'était à mon tour. Je compte jusqu'à cent…"
Nous nous séparâmes rapidement et sans un mot. Le jeu avait
donc repris…
Impossible de vous dire combien de fois j'ai été trouvé,
combien de fois j'ai déménagé, combien de fois je suis sorti par la fenêtre des
toilettes du bistrot parce qu' une voiture me semblait suspecte sur le
trottoir…
Le jeu nous avait bouffés.
Martine se suicida en 67. Henri sombra dans l'alcoolisme et
mourut dans son vin en 71.
Jean-Jean apprit un jour que P'tit Louis s'était remarié
avec Yolande. Les accusant de tricherie, il les abattit tous deux. Il fut
condamné à mort six mois plus tard, son habileté à se cacher ayant rendu les
recherches de gendarmerie très compliquées.
En 83, Blaise croisa Laurette sur la route. Il fit demi-tour
et la prit en chasse. Laurette perdit le contrôle de son véhicule et termina sa
course à la rivière.
Après avoir engagé un détective privé et fait le tour des
mairies du département, c'est par hasard que neuf ans plus tard il finit par
trouver Mireille qui mit à peine trois jours à localiser Line.
Ayant appris quelques années auparavant que Line était
devenue schizophrène à tendance paranoïaque et qu'elle avait été internée, il
lui avait fallu moins de soixante-douze heures pour faire le tour des asiles de
la région. Line n'eut bien sûr par la possibilité de continuer le jeu.
D'abord parce que la folie est un adversaire supplémentaire
au jeu de cache-cache.
Mais surtout parce que Mireille étouffa Line avec son
oreiller, juste après lui avoir dit "Trouvée!". Elle continua donc à
s'y coller.
Mireille n'avait plus que deux personnes à trouver : Blaise
et moi-même.
La règle voulant qu'il était interdit de redonner la main à
la personne qui venait de vous trouver, sa traque se concentra sur moi.
Elle avait contacté Blaise pour lui demander son aide et
Blaise était venu ensuite me trouver pour me prévenir. Puis il me souhaita
bonne chance une dernière fois et re-disparu de ma vie.
Et aussi de la sienne, en mars 2003.
Je ne sais pas comment Mireille m'a cherché, je ne sais même
pas si elle l'a fait.
Ce que j'apprends ce jour, c'est qu'elle avait mon adresse
consignée dans son carnet. Elle savait donc où je me cache.
Y a-t-elle consacré ses derniers instants de santé, ne
devant son échec qu'à sa sénilité?
A-t-elle voulu cesser le jeu, laissant la nature choisir
elle-même son vainqueur?
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui elle est morte et moi j'ai
gagné la partie.
Je peux désormais partir en paix.
Enfin.
La paix.
Voyez-vous, Mireille a toutefois remporté une victoire sur
moi : au moins, à son enterrement il y avait une personne.
Je vous prie d'accepter, Madame, mes salutations les plus
dernières.
André Lesieur
p.s. : si vous me cherchez je suis Allée n°12, caché sous
des pots en fleur.
Pâtissier diplômé S.G.D.G Grand Lauréat de la Brioche Huppée 18, Rue des Tourtelettes 03 130 bis Pavez de Baune Zaintanssion Pavez, ce 10 Mai 2009
Chère Madame,
Suite à votre missive en date du 08 Mai 2009, je viens apporter mon témoignage quant à la rencontre que j’ai faite avec Madame Mireille Ikcx. Au risque de reprendre une expression connue, je dirais qu’il s’agissait simplement d’une brève rencontre. Les faits remontent à bientôt 14 ans.
Sans doute aurais-je oublié cette histoire depuis longtemps s’il s’était agi d’une cliente achetant l’habituelle brioche du dimanche ou l’assortiment de gâteaux choisis en fonction des goûts immuables de la famille ou des amis. Mais il en va tout autrement dans ce cas. Cette dame avait à l’époque 80 ans, je suis bien obligé de m’en souvenir car elle m’a commandé ce jour-là un gâteau tout chocolat -jusque-là, rien que de très normal- mais il fallait qu’il soit assez grand pour pouvoir y disposer 80 bougies pour son anniversaire. J’avoue que personne ne m‘a jamais fait une telle demande ! J’ai accepté car cela représentait une bonne vente pour moi mais après avoir cherché parmi tous mes moules à manqué, tourtières et autres moules à tartes je dus bien constater qu’aucun n’avait la taille souhaitée …
Etant plutôt inventif j’eu alors l’idée d’utiliser un accessoire qu’aucun pâtissier n’a sans doute été obligé d’employer jusqu’à ce jour. J’allai retirer d’une des roues de ma voiture un enjoliveur. Après l’avoir bien nettoyé j’en recouvris le fond d’une triple couche de papier aluminium et j’obtins un moule du diamètre voulu.
Le lendemain j’allai livrer moi-même « l’œuvre » sur laquelle j’avais disposé les 80 bougies … Eh bien vous me croirez si vous voulez chère Madame, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi heureux à la vue d’un gâteau d’anniversaire. J’en ai été tout retourné ! Vous auriez vu la joie de petite fille de Madame Ickx qui battait des mains, poussaient des exclamations joyeuses, pouffait de rire … Un moment inoubliable !
Mireille Ickx m’expliqua alors qu’étant d’une famille plus que pauvre on ne pensait même pas dans sa jeunesse à fêter les anniversaires, c’était donc la première fois que cela lui arrivait !!! Elle avait économisé depuis plusieurs mois l’argent nécessaire à cette dépense. Très touché par ses révélations, je mentis sur le prix réel du gâteau afin que toutes ses économies ne disparaissent pas dans cet achat festif.
- Voyez-vous me dit-elle j’ai voulu un énorme gâteau comme pour rattraper tous ceux que je n’ai jamais eus !!! Puis-je vous demander encore une chose Monsieur Hourmant ajouta-t-elle, je serais vraiment très heureuse si vous vouliez bien partager ce dessert avec moi, allez chercher votre femme, vos enfants, vos vendeuses, vos commis !!!! Dites oui s’il vous plaît, dites oui !!!
Comment résister !!! Je passai un coup de fil et quand tout le monde fut installé autour de la table j’allumai les bougies … Les yeux de Mireille Ickx brillaient, les petites flammes dansantes s’y reflétaient … Croyez moi chère Madame c’est un moment que je n’oublierai jamais ! Je n’ai plus eu de nouvelles de Madame Ickx par la suite, je sais maintenant, grâce à votre courrier qu’elle était pensionnaire dans votre Maison de Retraite.
En souvenir de cette brève rencontre, je voudrais vous demander de bien vouloir acheter une belle gerbe de roses rouges que vous disposerez sur sa tombe – vous trouverez ci-joint un chèque correspondant à cette dépense- Je vous en remercie à l’avance.
Je vous prie d’agréer, chère Madame l’expression de mes plus sincères salutations.
- Raymonde, Raymonde, y a une lettre dans le courrier ! - C’est original. - Y a une bonne femme qui nous écrit de Belgique, elle dit que la Mireille est décédée, va falloir qu’on lui réponde… - A la Mireille ? - Non. A la bonne femme. Faut lui dire comment qu’on l’a connue, la Mireille… - C’est qui, déjà, la Mireille ? - Ben tu sais bien ! La Mireille Ickx. - Mmmm… - Rappelle-toi. On était ensemble au Betterave Palace, à Péronne. - Ah ! … Péronne !.... Les douces heures de farniente…. C’est pas d’hier ! - Alors, tu la remets, la Mireille ? - Euh… - Mais si, rappelle-toi, une vieille emperlousée qui sentait la naphtaline. Elle nous bassinait tout le temps avec les histoires de son fils. Mon Jacky par ci, mon Jacky par là, et mon Jacky, c’est le meilleur, et mon Jacky, c’est le plus beau. Y faisait du vélo, le Jacky. L’a même gagné le tour de France. - Ouais, ça me revient. Eh ben moi, je me souviens surtout du nonuple. - Ah oui ! Le nonuple. C’était balèze, ce coup là. Elle était forte la Mireille. - Elle avait un cul bordé de nouilles, oui. - Ben quand même, circuits, fallait le trouver. - Pfiouuuuu. 158 points d’un coup. - 185. - 158. - NOM DE DIEU, TU SAIS PAS COMPTER ? 185 J’TE DIS. - 158. - M’ENFIN BON SANG ! C, I, R, 5 points ! C sur la case bleue, 6 points ! U, I, T, S, 4 points. Ça fait 15 points au total. Multipliés par 9 ça fait 135. Plus les 50 de bonus, 185 points, j’te dis. - 158. Y avait un joker. - Comment ça un joker ? - Y avait forcément un joker. Y avait COURT sur la ligne G. Elle a fait CIRCUITS en utilisant le T. - Et alors ? - Alors y a que 2 C dans le jeu. Y avait COURT, elle a fait CIRCUITS avec un joker à la place du premier C - COURT, CIRCUITS, moi j’aurais pété les plombs, à ta place. - Elle est fine, celle-là. Fous-toi de moi, je vais te faire bouffer ton béret. N’empêche qu’elle avait un bol de cocue. - Elle était mariée, cette vieille taupe ? - Je sais pas. Mais merde. Moi j’ai toujours une palanquée de consonne, le K, le W, le Q sans U, jamais moyen de faire un scrabble. Pi elle elle a CIIRSU et joker, c’est pas du bol, ça ? - Oui, c’est ballot. Mais quand même, fallait le trouver. - Dis donc, Robert ? - Mouais ? - Le Jacky… - Quoi, le Jacky ? - T’es sûr qu’i faisait du vélo ?
Votre lettre m’a trouvé alors que je venais mettre en ordre les affaires de ma mère. Je dois mettre en vente sa maison. La maison de mon enfance. Ma mère est morte le 8 mai 2009. Agée de 94 ans. La coïncidence vous trouble-t-elle ? Mais je n’étais pas seul à l’enterrement… nous étions cinq. Avec moi, ma femme et nos deux adorables jumelles, un très vieil homme que je ne connaissais pas. Il m’a dit être inspecteur, devenu ami – caché – de ma mère au fil d’une longue enquête jamais résolue. J’ignore jusqu’où ont été les liens entre cet homme et ma mère, mais courbé devant la tombe fraiche il semblait avoir perdu un immense pan de sa vie. Vous devez vous impatienter et vous demandez pourquoi je vous raconte tout ceci. Celle dont vous avez pris soin, c’est Mireille Icks. Pas Mathilde Germaine, ma mère, dont je sais si peu de choses. Le très vieil homme n’a pas voulu me raconter de quelle enquête il s’agissait. Il m’a seulement dit qu’elle était son échec, et qu’il fallait que je reprenne les choses à zéro, qu’ainsi, non influencé par ce qu’il avait cru trouver et ce qu’il avait manqué, je verrai peut-être d’autres pistes. D’autres pistes pour quoi, mystère ! Je ne sais pas ce que je cherche. Ma mère était-elle soupçonnée ? Ma mère était-elle victime ? J’ai trié la maison. Ouvert les placards, les tiroirs. Tous ceux que je n’ouvrais plus depuis longtemps. Et ceux que je n’avais jamais ouverts. Je n’ai jamais osé fouiller du vivant de ma mère malgré toutes mes questions sur ses origines. Nos origines. J’ignore tout de la famille de ma mère. Mon père est moins qu’un fantôme. La seule réponse de ma mère était le silence, larmes dans les yeux et mâchoire crispée. J’ai trié la maison et trouvé des carnets. Ma mère y écrit à une sœur jumelle qu’elle appelle Mireille. Auriez-vous l’obligeance de me partager vos découvertes ? Peut-être y aura-t-il parmi toutes ces adresses celle qui fait le lien entre leurs destinées ? Accepteriez-vous de me rencontrer ?
Bien cordialement,
Olivier Caplin
Ci-joint ma carte avec toutes mes coordonnées. Je vous en prie, j’aimerais tellement en savoir plus… Votre madame Mireille ressemblait-elle à Mathilde Germaine, ma mère ?
Madame je la conné pas la madame mirielle ksce _________________________________________________________
Madame la soignante mon grand il est mort j’avais 2 ans. jen no j’en naur le 14 j’auré 35 ans. Jamais il a parlé a personne de. Si c’é pour touché du je veux bien hérité a sa palce vu que je m’apelle Denis comme lui.
Si c’é pour payé une courone a la madame mirielle morte je suis aux As et Dik et j’é ma femme et mes enfants a mangé tous les jour alors faut pas tropiconté.
Mon grand père il a jamais écris ou dit a personne si comment il auré connu la madame mirielle. mon grand il été mécanissien rue St Maur a Paris, c'été un pas un bavard vu qu’il cosé pas beaucoup.
Ma mère elle m’a bien dit que quant il es mort le vieux elle a trouvé des lettres des tas de lettres dans une boite a amortisseurs Schnell que c’été de la fabrikassion allmende con n’en fé plus des comme sa mais ma mère elle a di qu’elle avé brulé les lettres et la boite et c’é domage parce qu’une belle boite comme sa avec des timbre allmens collés dessus j’auré bien voulu les gardé.
Les scendres elle les a pas gardé, elle a pas pensé a les collé sur la tombe au vieux. Je crois même qu’a Paris on a pas le droit a cose des voisins du mort qui pourré se faché.
Ma mère elle ma dit qu’elle a bien gardé une photo d’une femme qui été dans le portefeuil du vieux mais elle sé plus ce qu’elle en na fé du portefeuil c’été un en cuir qu’on auré dis du lézard ou du crocodile d’autruche mais il été décousu et sec comme une rondelle de sausison qui est resté lontemp au soliel. La photo j’été même pas je les même pas vu vu que j’avé 2 ans.
Pour touché vous me tené au cou rang, mais si sa vaut le cou je veux bien decendre chez les bouseuxa la campagne dans le 28 pour touché si c’é possible, il faudra juste m’avancé le billet du train.
Si vous avé des joli timbre collé sur les envlopes que les gens vont vous envoillé si vous voulé je veux bien que vous me les envoillé.
Madame la soignante je vous salue mes salutation
Denis
Ps Madame excusé les ratures mais j’é demandé a mon ainée elle est en 6e sport mme Virgibri prof prince ipale elle veut pas recopié au propre.
Madame Katia, je rajoute une ligne pour vous demandé si il vous reste pas des sucreries a la diafoirine pour mes petis frère. S’il vous plait merci j’é cherché le portefeuil au grand père de mon père mais j’é pas beaucoup de temp, je dois faire une rédacsion pour la prof prince ipale, elle est sévaire.
De quel droit vous allez-vous fouiller dans les affaires d’une défunte et vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? Je suis un honnête homme, moi ! Je ne veux pas savoir ce que faisait mon nom dans le répertoire de cette mauvaise chanteuse de cabaret mais ma femme, elle, m’assomme de questions et ne cesse de me houspiller depuis que cette lettre est arrivée chez nous. Elle a 88 ans et n’en est pas moins jalouse ! Depuis le temps, il y a pourtant prescription ! Mes pauvres yeux ne me laissent pas le loisir de vous en écrire davantage... mais un conseil : jetez ce carnet aux ordures ! Je ne vous dis pas merci !
Jean De Lamacrelle
Madame,
C’est mon aide-soignante, Ghislaine, qui me prête sa main pour rédiger cette lettre. Je suis vieux moi aussi, mes yeux sont fatigués, ma main tremble mais j’ai toujours ma tête et mes souvenirs. Je m’interroge depuis plusieurs jours au sujet de votre lettre et de votre louable requête. Ce sont les petits jeunes qui ont acheté notre maison qui ont fait suivre votre courrier. Cela fait 4 ans que ma femme n’est plus de ce monde et que j’ai quitté l’adresse où votre lettre est arrivée. Mes enfants ont préféré me placer dans cette maison. J’y serais mieux, disaient-ils...Ce n’est pas faux, Ghislaine et ses collègues s’occupent bien de moi...
Mireille Icks (ne s’est-elle donc jamais mariée ?) je l’ai connue il y a bien longtemps mais je n’ai jamais oublié son nom, bien qu’elle soit restée pour moi, « La belle Lou ».
J’étais alors instituteur dans une petite ville du Nord. Elle était chanteuse dans un cabaret minable, terne et sale mais qui était très fréquenté...Les hommes venaient de loin pour la voir. Lou, la belle. Un ange en dentelle noire. Un ange au purgatoire... Sa voix enchanteresse, je l’entends encore. J’étais timide, je n’osais trop lui parler. Elle était entourée d’hommes, de ces bons bourgeois pleins aux as. Attention, ne vous méprenez pas ! C’était une femme respectable ! Elégante, ensorcelante, souvent. Joyeuse et... colorée, parfois mais jamais vulgaire ! Son parfum de violette la suivait entre les tables du cabaret... Je choisissais toujours une place dans un coin pour être discret. (Un instituteur doit prendre garde à sa réputation, mais n’en est pas moins un homme.) Nos regards se sont croisés plusieurs fois, nous avions même échangé quelques paroles. Une fois, je me souviens, après son spectacle, elle s’était racontée... Mireille, bien moins scintillante que Lou, mais tout aussi touchante... Je l’aimais secrètement... J’étais bête, timoré, je n’avais pas l’audace que donne un portefeuille bien rempli pour le lui dire vraiment. Un soir, j’avais même acheté un bouquet de roses jaune pâle. Après les avoir cachées toute la soirée sous la table, je les ai finalement jetées. J’en ai gardé une, entre les pages d’un recueil d’Apollinaire.
C’est ridicule, ne trouvez-vous pas ? Je vois bien le regard amusé de Ghislaine qui couche mes paroles sur le papier. Elle s’en défend poliment, elle a du tact, mais tout de même, je le sais...
Puis la guerre est arrivée. Je suis parti, il a bien fallu. Quand je suis revenu, elle avait disparu. Ensuite, j’ai rencontré mon épouse, une honnête femme, travailleuse et aimante. Nous avons eu trois enfants, nous avons emménagé dans ce petit village où nous avons fait notre vie et où j’ai effectué toute ma carrière d’instituteur. J’ai été heureux mais j’ai souvent relu ce poème d’Apollinaire en pensant à elle : « Je t’écris ô mon Lou... » Le connaissez-vous ?
Comment a-t-elle retrouvé mon adresse ? Et pourquoi ? Ces questions ne cessent de me troubler depuis que votre lettre m’est parvenue. Je ne puis m’empêcher de penser que peut-être...
Je ne sais ...et puis, je suis bien vieux pour me tourmenter ainsi.
Je vais demander à Ghislaine de joindre à cette feuille la rose séchée que les poèmes d’Apollinaire ont conservé si longtemps. Vous la lui offrirez pour moi...
Merci, Sincèrement vôtre.
Jean Lamoureux
PS : Monsieur Jean nous a quitté la nuit qui a suivi l’écriture de cette lettre. C’était un gentil monsieur.
Vous me demandez si j'ai connu Mireille, Madame Laipouls-Scière? Et
comment, et mon père aussi... non pas qu'il ait eu besoin de ses
services mais rapport à la rouste qu'il m'a filée ce jour-là. Il
faut dire que je venais juste d'avoir mes 13 ans et Lucien, c'était le
balèze de la classe, tenait absolument à ce que je "perde ma petite
peau de bébé" comme il disait ! Alors il a fait une quête dans la
cour des grands et il m'a traîné à saint Lazare... c'était un jeudi
après-midi, rue de la bienfaisance si vous connaissez Madame
Laipouls-Scière; Lucien, lui il connaissait une vendeuse de bonheur
mais à l'époque elle se faisait appeler Greta. Il faisait un temps de
chien et je ne l'ai pas bien vue ni elle non plus dans la cage
d'escalier, mais j'ai remarqué qu'elle boitait un peu en montant et je
serais redescendu si Lucien ne m'avait pas poussé aux fesses. Elle
n'était pas toute jeune et moi, je devais faire peine à voir avec mes
chaussures trempées et mon billet de 20 francs à la main... alors elle
a éclaté de rire en se tournant vers la petite table: "Viens voir là
mon biquet, ce que j'ai à t'offrir". Elle m'a demandé où j'habitais
et m'a tartiné trois belles grosses tranches de pain avec du Nutella
que j'ai dû commencer à manger devant elle; elle souriait et moi comme
un con de biquet avec mon Nutella, je la trouvais moins vieille ! Elle
souriait et moi je ruminais...Lucien en serait mort de honte. Je
suis redescendu trop vite sur les fesses, la dernière tartine à la main
et je n'ai rien eu à dire à Lucien; on est rentrés daredare chez nous
avec les 20 francs. J'entends encore mon père en passant la porte: "D'où tu sors à cette heure?" "Ben... J'suis allé avec Lucien voir les
dames sur le trottoir..." "Hein? Explique toi bon sang! " Expliquer! Quand on a encore du Nutella sur la bouche, ça parait dérisoire. "Ben, avec les deux premières ça a été, mais pour la troisième je n'en pouvais plus..." "Hein?" "Alors je l'ai juste léchée" Mon père a hésité un instant entre la syncope et la rouste, mais la syncope c'était pas son style.
Beaucoup
plus tard je suis retourné voir Greta; j'avais vieilli et elle aussi...
elle a bien voulu que je l'appelle Mireille et m'a gardé toute la nuit
avec elle; mais ça je ne l'ai jamais dit à mon père même si c'est des
histoires d'homme. Alors si vous ne comprenez pas, Madame Laipouls-Scière ce n'est pas grave; j'espère que vous aurez lu ma lettre jusqu'au bout.
Vous n'imaginez pas le soulagement
qu'a été pour moi la lecture de votre lettre. Si vous étiez seule à
l'enterrement de Mireille, ne croyez pas pour autant que personne ne voulait la
voir morte : c'est elle qui avait choisi de disparaître... sans quoi il y a bien
longtemps que je serais venue la tuer moi-même de mes propres mains.
Cette femme était le diable, Madame.
Si vous aviez seulement idée du mal qu'elle a fait à notre famille! Ce monstre
était ma soeur. Je ne pourrai jamais comprendre ce qui lui a pris de nous
détruire ainsi.
Papa n'était qu'amour et tendresse
avec nous. Maman était une femme comme savaient être les femmes à l'époque,
discrète et dévouée. Moi j'étais une petite fille réservée. Mais elle... De huit
ans mon aînée, elle n'a d'évidence jamais supporté les attentions de Papa à mon
égard, elle était d'une jalousie maladive et dès le retour de Papa le soir, elle
usait de mille ruses pour le détourner de moi et s'assurer ses faveurs. Que de
soirées j'ai pu passer à sangloter à cause d'elle!
Quand il allait se coucher, elle
avait le toupet de venir me consoler... en dénigrant Papa qu'elle s'était donné
tant de mal à éloigner de moi! Et si vous l'aviez entendue parler de Maman...
elle qui s'effaçait si gentiment pour nous laisser pleinement profiter de Papa.
Mireille lui a même un jour craché au visage! Pouvez-vous seulement imaginer
ça?
Son adolescence a été une douleur
pour toute la famille... moi qui n'était qu'une enfant, elle cherchait sans
cesse à me convaincre de la suivre. Elle voulait que je complote avec elle pour
que nous puissions nous enfuir toutes les deux. Quitter ce foyer pourtant si
plein d'amour... Une fois elle m'a même obligée à partir avec elle et quand Papa
nous a retrouvées il nous a punies toutes les deux! Alors chaque fois qu'elle a
voulu m'entraîner dans ses fugues par la suite, je l'ai dit à Papa. Je ne
comprends pas pourquoi elle ne voulait pas partir sans moi... tout aurait été
tellement plus simple!
Et il y a eu ce jour horrible, dont
le seul souvenir me fait encore aujourd'hui froid dans le dos. La police, les
médecins, les dames de l'assistance... Les cris de maman, le regard résigné et
tellement triste de Papa. C'est Mireille qui avait provoqué toute cette
agitation, cette panique... Elle avait... Oh mon dieu, quelle horreur, cette
seule pensée... elle était enceinte et s'était enfuie pour tuer cet enfant de
l'amour. Cet enfant de Papa. Croyez-le ou non, elle s'est planté un couteau dans
le ventre! Mais ça, elle a survécu, elle...
Papa a été enfermé. Il s'est pendu
deux semaines plus tard. Maman est morte le mois suivant, de honte ou de chagrin
sans doute. Pour moi la vie s'est arrêtée là. Mireille est venue me voir... elle
a eu le culot de me dire que tout irait bien maintenant, qu'on allait être
ensemble. Ce jour-là j'ai essayé de la tuer, mais j'étais trop petite. J'ai
demandé à ce qu'on ne la laisse plus jamais m'approcher. Plus tard j'ai voulu la
retrouver pour lui faire payer le mal qu'elle nous a fait, mais elle avait
disparu. Les seules nouvelles que j'espérais d'elle depuis lors sont celles que
vous venez de me donner et je vous en remercie.
Au lieu de brûler cette lettre,
brûlez un cierge en priant que son âme pervertie n'ait pas corrompu la vôtre et
pissez plutôt sur sa tombe.
Madame Katerine Dumon 8, rue des pivoines 17000 La Rochelle
Dimanche 17 mai 2009
Chère Katia,
J’ai appris le décès de Mireille et j’allais vous contacter. Vous m’avez devancée. Maintenant qu’elle n’est plus, l’heure est venue pour moi de prendre contact avec vous et de tout vous révéler.
Je suis la fille de Mireille. Je n’ai pas assisté à ses obsèques selon ses dernières volontés, que le notaire m'a énoncées par téléphone juste après son décès. Elle y souhaitait votre seule présence.
Parmi ces ultimes volontés, figure celle que vous connaissiez toute la vérité juste après sa mort. J’ai donc pour mission de vous raconter toute l’histoire.
J’avais quinze ans lorsque j’ai connu Jean, mon premier amour. Nous étions très amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva, et je suis très vite tombée enceinte. Je n’avais pas encore seize ans. Jean n’a plus voulu entendre parler de moi, et ma mère –Mireille- était folle de rage et de honte. Je suis restée enfermée à la maison durant neuf mois. Maintes fois elle m’a battue durant ma grossesse dans l’espoir que le bébé disparaisse…
Elle n’y est pas parvenue. C’est seule dans ma chambre qu’une nuit de juin j’ai donné naissance, dans les cris et les larmes, à une petite fille. Mireille, cette nuit-là, conseillée par la honte, n’a même pas daigné faire venir un médecin.
Au matin, elle m’a arraché l’enfant des mains et a entrepris de « s’en débarrasser ». Souffrante, épuisée, terrifiée, je n’ai pu la retenir. Elle a quitté la maison à l’aube avec le bébé dans les bras. Elle est revenue quelques heures plus tard en me précisant que c'était "réglé". Je n’ai plus jamais revu l’enfant.
Après ce jour, je n’ai jamais plus reparlé à ma mère, et ai fui la maison à la première occasion. Je me suis mariée jeune, et suis partie loin avec mon époux, pour ne plus jamais revoir cette « tueuse d’enfant ». Je ne lui ai jamais pardonné.
Nous ne nous plus sommes jamais revues, Mireille et moi. Mon mari et moi avons fait notre vie loin, sans jamais prendre de ses nouvelles.
Il y a quelques années, après quarante ans de silence, Mireille m’a écrit. Elle venait d’apprendre la mort d’une amie et craignait de mourir avec son secret. Dans sa lettre, elle m’a tout dit.
J’avais toujours cru qu’elle avait supprimé mon bébé, cette nuit-là. Il n’en était rien. Elle l’avait conduit chez un couple du village en mal d’enfant, leur faisant promettre de ne jamais rien dévoiler à quiconque en échange de la petite.
Peu après, le couple a quitté le village avec le bébé, pour ne pas éveiller les soupçons. Il se sont installés dans l’Eure et Loir. Mireille m’a avoué avoir reçu, pendant toute ces années, des nouvelles régulières de ma fille, et les avoir brulées aussitôt lues, pour que son secret soit préservé.
Elle me disait aussi, dans sa lettre, que la mère adoptive de l’enfant, déjà veuve depuis quelques années, venait de mourir, et que plus jamais elle ne recevrait de nouvelles.
Elle m’informait que, par conséquent, bien qu’encore autonome, elle quittait sa maison pour partir vivre auprès de sa petite-fille dans l’Eure et Loir.
Prise de remords sur le tard, elle avait souhaité connaître cette enfant et tout mettre en œuvre pour que mes retrouvailles avec mon premier bébé puissent se faire après son décès.
Quel ne fut
pas mon étonnement, ce matin en recevant votre missive… Je me demandais qui
pouvait être cette Madame Mireille qui avait pris la peine d’inscrire mon nom
sur son carnet… Maintenant, je me souviens… Madame Mireille ! J’avais huit
ans, elle en avait cinquante. Dans ma tête de petite fille, elle était vieille…
toujours vêtue de gris et de noir. Etait-elle ridée ? Je ne sais plus,
quand j’y repense, je vois seulement ses yeux qui souriaient…
Elle habitait
dans une toute petite maison, seule. Elle avait un chat qu’elle appelait
Minoussi. Un jour, je l’avais
caressé et c’est grâce à lui que nous étions devenues amies.
En revenant de
l’école, je m’arrêtais devant sa porte et elle me donnait un bonbon, parce que
j’étais gentille disait-elle. Elle était un peu comme une grand-mère pour moi
qui n’avait pas de mamy… Si je me plaignais des trop nombreux devoirs ou des
leçons à étudier, elle m’expliquait la chance de pouvoir fréquenter l’école…
Elle avait du travailler très jeune, sa famille n’étant pas bien riche…
Quand le
soleil brillait, elle était assise à l’ombre d’un vieux pommier, je m’installais
quelques minutes sur le banc à côté d’elle et nous bavardions… Elle me racontait
ce qu’elle faisait à mon âge… A huit ans, elle avait brodé un abécédaire…
Un jour, elle
m’avait accueillie en me disant « j’ai un cadeau pour toi ». Dans le
grand placard en chêne qui trônait dans sa cuisine, elle avait pris un paquet enveloppé de papier gris
et m’avait offert cet abécédaire…
Je l’ai toujours, il est encadré et suspendu au-dessus de la cheminée, dans mon
salon…
Voilà les
seuls souvenirs qu’il me reste…
Veuillez
agréer Madame Katia, l’expression de mes sentiments les plus
distingués…
Tilleul
P.S. Vous
dites qu’elle s’appelait Mireille ? C’est bizarre, maintenant que j’y
pense… je l’ai toujours appelée
Mariette…
Chers défiants, notre bébé a grandi, il s’adapte au succès.
Après un échange au sommet, conclu à l’unanimité, voici en quoi consiste la métamorphose :
Tous les samedis, 9 h 00, un nouveau défi sera lancé à la terre entière.
Les participations seront mises en ligne, chaque jour, à partir du dimanche, 17 h 01, en fonction de leur envoi.Trente textes le même jour (voire plus) cela devenait difficile à gérer.
De temps en temps des défis spéciaux (comme le #50) seront encore organisés en direct, le samedi(voire un autre jour : des bouleversements professionnels s’annoncent chez certains co-administrateurs).
Et tenez-vous bien : la révolution est déjà commencée :
Mme Katia Laipouls-Scière Vendredi 15 mai 2009 Aide-soignante de jour à la Résidence des Écureuils 28*** Berdoncière
Madame, Mademoiselle ou Monsieur,
Madame Mireille Icks vient de décéder, à l’âge de 94 ans, le 8 mai 2009, à la maison de retraite des Écureuils de Berdoncière.
Avant de mourir, elle m’avait confié un petit agenda très usagé. J’y ai trouvé toutes les adresses notées au cours de sa longue vie. Certaines semblaient très anciennes. La vôtre y figurait.
Quels étaient vos liens avec Madame Mireille ? A quelle époque de sa vie l’aviez-vous fréquentée ? Quels souvenirs avez-vous conservés d’elle ?
Je ne l’ai connue que fort âgée. Elle se livrait peu. Je voudrais que vous m’aidiez à me faire une idée de son passé. J’ai entrepris d’écrire à toutes les personnes dont je suis parvenue à déchiffrer les adresses.
Je lirai toutes les réponses et, au cimetière, je brûlerai votre lettre et laisserai tomber les cendres sur la modeste tombe de Madame Mireille. J’étais seule à suivre son enterrement.
Vous serez aimable de m’envoyer votre lettre à l’adresse suivante : samedidefi@hotmail.fr, vous prendrez la précaution de préciser : “Tentative d'esquisser le portrait d'une inconnue.”
Je vous prie d’agréer, Madame, Mademoiselle ou Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
Katia L.-S.
P.S. : Ne vous étonnez pas qu’une aide-soignante d’une maison de retraite de campagne sache rédiger une lettre sans trop de fautes d’orthographe, j’ai profité d’un des rares moments de lucidité hebdomadaire d’un gentil vieux monsieur de la résidence qui a accepté de relire mon brouillon en échange d’une sucrerie proscrite par la faculté “diafoirine”.
pH : Walrus imitant Walrus ions H3O+ : Tilleul imitant Walrus 1966! : Tiniak imitant Vegas sur sarthe La balance à péache: Vegas sur Sarthe imitant Vegas sur Sarthe? Le vide : Brigou Perrier : Virgibri L'amertume: Janeczka imitant Kloelle (ou souhaitant imiter!) Acidité, etc : rsylvie Petit rébus : MAP imitant Joe Krapov Une bonne leçon : MAP Acide comme: Laura Pl'acide : Poupoune Camélia : PHI La Clémence est la fille de la félicité et de la pl-acidité... : Sebarjo Alcide : Zigmund Consigne 60 : titmuchou Acid Ulrik : shivaya-warduspor Acidité : Joye L'acidité met la Reine Divine aigre : Papistache Acidité: Martine27 Effet d'optique: Caro Carito Aciduité: Joe Krapov imitant MAP Acidité I , II , III : Berthoise Conversation basique autour d’un jus de citron: Tiphaine La surdité : Val Oh ! : Tilu En rentrant de l'école : Adi [Acidité, nom féminin. Qualité de ce qui est acide, acerbe. Causticité.]: Stipe Drôle de chimie: Pandora
Petit ajout de P. (pour agrandir, cliquer sur l'image)
L'action se
déroule dans le salon de la famille Hitté. Le père, Placide (Hitté), lit le
journal installé dans son fauteuil, avec son chien Al (Hitté) couché à ses
pieds. La porte d'entrée qui donne directement sur la salle de séjour s'ouvre.
C'est la mère, qui rentre, Félice (Hitté).
Félice : Bonsoir !
Placide : Bonsoir,
chérie.
Félice : Clémence
n'est pas rentrée ?
Placide : Ah non
elle n'est pas là ce soir. Elle va à un concert avec un copain... Eric Khol je
crois...
Félice : Khol Eric
??? Ce petit nerveux ? J'parie qu'il ne l'a pas emmené à la salle Pleyel !
Placide : C'est sûr
! Je crois qu'ils sont allé au Blaff' Hard
Félice : Je vois !
Et ils vont voir quoi ? Roll over Beethoven ?
Placide : Ah ah !!!
Ouais un groupe de rock dans le style certainement... Acidité qu'elle
m'a dit... Tu sais ceux qui chantent (il se met à chanter un peu à la
Guetary) Ah ouais t'es belle... quelque chose comme ça...
Félice : En un peu
plus rock à mon avis...
Placide : Ca... il
y a des chances ! Chacun son style hein ! L'accordéon est resté au placard et
je suis au placard...
La
porte d'entrée s'ouvre. Entre Clémence.
Félice : Tiens
Clémence c'est toi ? Je croyais que tu allais au concert...
Clémence : Pfff...
j'suis véner' ils l'ont annulé au dernier moment...
Placide : Bon c'est
pas grave, ne sois pas si amère même si tu as raté Acidité (il éclate de
rire tout seul)
Clémence, effarée
et regardant sa mère : Il est ouf' le pater ! Il a fumé quoi là ??? J''comprends
rien d'c'qu'il dit...
Félice : Il
essayait de faire une blague...
Placide : Ben oui
quoi... l'amertume... Comme tu devais voir le groupe Acidité... Ceux qui
chantent Ah ouais t'es belle..., ben voilà quoi... Tu vois...jeux de
mots...
Clémence : Acidité
!!! Nan mais n'importe nawaq ! C'est pas Acidité c'est AC/DC ! Et
c'est Highway to hell qu'ils chantent. L'autre eh ! Faut arrêter de
croire que tout le monde chante des niaiseries dans le style de ton Luis Parano
ou de ton Dario Moribond... Ouah l'autre eh, comment qu'il confond tout...
Grav' le dad'...
Sur
ces bonnes paroles, Clémence monte les escaliers pour se rendre dans sa
chambre.
Placide, admiratif
: Ouah ! Comme elle est Goethique ma fille !
Félice : Et surtout
un peut trop hardie-rock à mon goût.
Placide : Oui
bon... Je ne sais pas ce que ça donne au niveau du QI, mais côté PH c'est clair
que c'est pas neutre !
Félice : c'est
clair...
Placide : Grav'...
Le rideau tombe
sur les rires en cascade de Placide Hitté et de Félice Hitté
Alcide était décidément une buse en orthographe. Tout
le reste tenait la route honorablement, mais, malgré un entrainement intensif,
il lui était impossible de descendre en dessous des cinq fautes fatidiques qui
lui plomberaient sa note au brevet. C’est donc avec aigreur qu’il
répétait : « las ! Si dictée n’était comptée ! »
Plus tard, nul ne sait ce qui poussa Alcide, à se
lancer dans la fabrication d’un alcool à partir de sa vigne. Ceux qui avaient
essayé avant lui, n’obtenaient qu’une chose innommable, imbuvable, sucrée,
pétillante et rigoureusement invendable. Mais Alcide était du genre obstiné, et
faisant fi des conseils de ses copains écolos, il s’enferma dans son labo, pour
ajouter divers produits chimiques, issus de flacons marqués d’une tête de mort,
et ne lésina pas sur les acides variés, dans l’espoir de fabriquer un alcool
intéressant. Prudent, il chercha un cobaye, pour goûter la chose encore
fumante, et fit appel à Igor, russe exilé, et grand buveur. Il lui remit donc
sa première bouteille prototype, en lui demandant de tester avec ses compatriotes.
Quelques jours plus tard, Igor rendit son verdict : « intérrressant,
trrrès forrt, mais il y a petit
prrroblème : quand moi pisser, çà trrrouer bottes ! »