Musique d’autrefois, musique d’aujourd’hui (Joe Krapov)
A
Tourner
Lentement
La manivelle
Il me revient presque
Un peu de nostalgie
De nos années parisiennes.
Là où Colette avait vécu
Quelque part au-dessus du jardin,
Quand Buren n’avait pas planté colonnes
J’y
Avais
Acheté
Ce mécanisme
De boîte à musique,
Ces cartes et la pince
Pour y poinçonner des notes.
Le Palais-Royal flamboyait,
Comme au temps de Molière et des rois,
De trésors de luxe au fil des arcades.
Il
Chantait,
Higelin,
Avec « La » Fontaine
D’étranges chansons
Que nous aimions entendre
Sortir de nos noirs vinyles :
« Cet enfant que je t’avais fait »
Ou bien « Je suis mort, qui qui dit mieux ? ».
J’ai tout conservé mais plus rien ne marche !
C’est
La crise
Aujourd’hui
Mais je n’en ai cure !
Pour rajeunissement,
Pour planter fanions au vent,
J’ai « ressorti mes vieilleries »,
Je tourne gaiement la manivelle
Et je nous revois, tous deux, à Paris !