conjugalaison définitive (Tiniak)

conjugalaison définitive

ce mot doux : je t'aime

mais non, tu me veux

et voilà qu’il traîne

alors elle s'en veut

soudain, on s'en mêle

chaque jour, nous pleurons

déjà vous raillez

quand ils se disent adieu

---

l’adieu au front sévère

passant la porte

tue

son étrange amertume

avorte et pue

s’il faut en avaler l’âpre déconfiture

dis-le moi d’autrement plus simple vérité

et je l’entendrai humble et pourrai l’accepter

en terme d’aventure

l’adieu pointe à la ligne

l’adieu terrible, signe de la fin du temps

le courrier sur la table

d’une goutte de sans, dicte l’inconsommable

et d’un trait se faisant, scelle de périssable

l’infiniment

adieu alors

adieu à l’or de tes yeux

qui regardent l’ailleurs

adieu, trésor malheureux

adieu, les contes merveilleux

une histoire se meurt

sous le vieux marocain à fleurs

Comments

[Alice]

J'aime beaucoup "l'adieu pointe à la ligne". Beaucoup.

[poupoune]

Aaaaah ben voilà.
comme ça ça va.
wouhouuuuu... adieu monde cruel.
;o)

[tiniak]

youpi, adieu la vie
youhou, adieu l'amour
wihi, adieu toutes les femmes...

;-))

[poupoune]

alors moi j'ai fait une lecture beaucoup plus simple que n'a été apparemment ton écriture (!) mais je le trouve trooooop triste ce poème. trop trop trop. je suis une petite chose sensible moi, et ça c'est trop triste pour moi.
;o)

[MAP]

Les relectures m'ont aidée également, merci !

[tiniak]

@solo-Papistache : plusieurs lectures sont évidemment possibles ; il y a bien des adieux à faire, depuis le deuil de la fusion d'avec la mère... jusqu'au dernier, l'ultime - celui qu'on vaoudrait sublime.

il y a l'adieu bien en face avec son "front sévère" - et cet aspect frontal recèle quelque injustice, voire quelque lâcheté qui force l'agressivité.

il y a l'adieu "terrible" parce qu'irréversible (quoi qu'il concerne).

l'adieu vient toujours mettre un terme où l'on voyait trois petits points "infiniment" ouverts sur l'avenir.

adieu aux merveilles de l'enfance qui meurent un peu plus quand disparaît l'ancien (le vieux marocain... archaïque nomade, de tradition orale)

l'adieu qu'on met sous pli, après l'avoir écrit ou bien une fois lu, et que l'on range, oui, sous le vieux maroQUIN à fleurs...

...

[papistache]

J'aime bien le premier (que j'ai lu deux fois !) il est un écho à celui de Captaine Lili récemment et je crois qu'on pourrait faire une consigne qui donnerait de belles conjugaison en demandant d'imiter le genre.

Le second est écrit dans une belle langue mais je le comprends mal.Et ce (M ?)marocain à fleurs ? Ce n'est pas un maroquin ?
Et lui, je l'ai relu plusieurs fois, plus de deux...
Peut-être un indice pour m'aider à comprendre ? Je suis si sot quand je suis seul.

[tiniak]

non, je veux dire, il me manque un 'm'... ça m'incommode.

[tiniak]

le pessimisme de l'intelligence ?

qu'on le réfute, le récuse ou s'en accomode...
ça vous parle, c'est déjà ça !

à + les filles, les gars.

[rsylvie]

quelle cruauté..
en arriver à un "adieu des contes merveilleux" !

[valérie]

Moi je trouve ça un peu triste, mais magnifique.

[Tiphaine]

Les chants désespérés ne sont pas toujours les plus beaux, mais celui-là est très beau. Est-il vraiment désespéré?

[Joe Krapov]

Ca a l'air d'être sans rémission, je crois. Positivons quand même : les chants désespérés sont les chants les plus beaux.
- Ca me fait des bosses", répond le chameau du Marocain.

[joye]

Moi aussi, je trouve très beau !

[Janeczka]

Tres beau.