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Le défi du samedi
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6 décembre 2008

Quand j’avais 4 ans - Vanina



Ils sont à table assis l’un à côté de l’autre ; la petite fille de 4 ans et l’homme de la cinquantaine, ami de la famille.
Vigilent, l’homme entreprend de converser avec elle, pour qu’elle ne s’ennuie pas dans cette grande tablée familiale.
« Dans quelle classe es-tu BaieDangereuse ? »
Ce surnom à lui tout seule vaudrait un petit texte, là n’est pas le lieu de son développement.
« Bâ, répond-t-elle, quand j’avais 2 ans, j’étais en petite section avec un instituteur qui nous faisait faire du coloriage ; je n’aime pas colorier ! Puis à 3 ans, j’ai changé de classe. J’étais en moyenne section... Maintenant j’ai grandi, j’ai 4 ans, j’apprends à lire et à écrire et je suis en grande section, la maîtresse… » La petite bavarde s’applique, détaille, l’homme respectueux écoute bien qu’il s’impatiente un peu.
Autour de la table, tout le monde s’est mis à écouter le récit de BaieDangereuse.
Son récit fini, l’homme prend la parole : « Bâ moi, quand j’avais 2 ans j’étais encore à la maison. A trois ans aussi, car on commençait à aller à l’école plut tard qu’aujourd’hui. Mais quand j’ai eu 4 ans je suis allée à la maternelle, ma maîtresse… »
Le récit ne faisait que commencer ! Un éclat de rire unanime secoue la tablée au grand étonnement de la petite fille qui prêtait l’oreille candide et fort attentive de celle qui ne sait pas encore compter jusqu’à 50...


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6 décembre 2008

Et c'est comme ça tous les soirs (Pivoine)

 
Sa conscience: 5 heures: tu vas au cours ?
Sa paresse: 5 heures en novembre ! Tu as vu le temps qu'il fait ?
Sa conscience: 6 heures, si tu mettais tes chaussures ?
Son fatalisme: 6 heures, elle cherche ses chaussures
Son impatience: 6 heures 5 minutes: pourquoi faut-il faire et défaire
des lacets ?
Son esprit logique: 6 heures 5 minutes 1 seconde: non, tu dénoues et tu
renoues tes lacets
Sa frilosité: 6 heures 10: il est temps de me dépêcher:
manteau, écharpes, gants, gsm dans la poche, clefs dans l'autre poche,
et en avant
Sa corvée quotidienne: 6 heures 15: le plastique dans les poubelles
bleues, le papier dans les poubelles jaunes,
la litière des chats dans la poubelle grise
Sa promenade nocturne dans les avenues: 6 heures 30: arrivée à l'atelier
Sa paresse à nouveau: 6 heures 30, 40, 50, 7 heures, se promener, dire
bonjour, admirer l'évolution des travaux, chouette, Yvane est là
Sa méfiance: 6 heures - et je ne compte plus - j'entends la voix du
prof, que va-t-il encore dire?
Son ouïe: 6, 7, 8 heures: ne bouchez pas votre peinture! Ne vous arrêtez
pas là! Pas de ligne! Pas de dessin! Pas de Dieu!
Son retour: 9 heures, elle n'a plus envie de s'en aller, elle peindrait
jusqu'à la fin des temps
Son écroulement: 9 heures 1/2, sauter dans le canapé pour apaiser son dos
Sa faim: 10 heures: un plat, une soupe à se réchauffer et se faire des
croûtons
Son addiction: 10 heures 30, 11 heures: ouvrir l'ordinateur, écrire,
lire, imailer, jouer à la guerre des gangs...
Son addiction - bis: 11, minuit, 1 heure... Se dire qu'il est temps
d'éteindre et d'aller dormir
Son addiction - fin: 1 heure, le chat vient s'accrocher à son pantalon
et miauler parce que, vraiment, il est temps d'aller dormir
Son angoisse nocturne: 1 heure, 2 heures, médicaments pris, oreillers
installés, livre sur les genoux,

Quand donc va-t-elle s'endormir ?
6 décembre 2008

Et s'il n'en reste qu'un... (Sebarjo)

 

Ses derniers jours étaient comptés... Il le savait.

 

Lorsqu'il additionnait toutes ces années passées, vécues follement, il se rendait compte qu'il ne s'était pas soustrait à grand-chose. Et pourtant, dans une heure, une semaine tout au plus, il allait devoir payer l'addition. Elle était plutôt salée.

 

La mort a un goût amer. Forcément, à force de prendre un dernier p'tit an pour la route... Toutes ces années ont fini par baigner au fond de la bouteille et même si elles ne manquent pas de culot, elles ne sont plus que mauvaise lie. Levures mortes.

 

Et lui n'était plus que la trace balbutiante, prête à s'évanouir d'un instant à l'autre, le rond à peine humide laissé par le dessous d'un bock sur le formica du comptoir. Et bientôt il passera dans le cendrier qui se trouve à côté. Des cendres pour monter au ciel...

 

On dit que quand la mort est toute proche, on voit défiler toute sa vie en quelques secondes. Pas lui. Il bloquait sur ces 2 ans. Cette époque dorée où il essayait encore laborieusement de compter jusqu'à 2... Comme l'horizon lui paraissait grand alors ! Quelle ouverture vers l'infini de la vie ! Il pouvait encore compter sur beaucoup de choses tant il avait à apprendre.

 

Et toute son enfance a filé comme l'éclair... Il en arrive alors à ses vingt ans, bien loin également. Ses vingt ans... noyé dans un mauvais vin de messe, un « bleu lourd de menaces », un gros rouge pour requiem de banlieue. Le début de la fin, de sa dérive. Le jour de ses vingt ans, un jour qui dévie...

 

Maintenant, il n'avait plus qu'à compter les ploc du goutte à goutte qui le nourrissait, allongé sur cet étroit lit d'hôpital. Encore quelques milliers de ploc tout au plus, et on n'en parlerait plus.

 

Il ne regrettait pas sa vie. Car Il était fier d'avoir toujours su rester entier.

 

Un.

 

Voilà ce qu'il avait été. Un. Comme s'il n'avait pas accepté de dépasser l'horizon de ses 2 ans. Rien ne l'avait jamais divisé. Un et toujours un. Et chez lui, l'unité faisait la force. Grâce à cela, sa vigueur se multipliait d'annnées en années, jusqu'au jour où... l'UNdicible, l'UNcroyable, l'UNpossible, l'UNcompréhensible maladie avait raviné son corps et l'avait complètement lessivé. Rincé, essoré à plus de deux mille tours minute... Une vraie lavette. Il était propre, le regard perdu vers le plafond sale de cet hôpital sinistre !

 

Séropositif... Voilà ce qu'on avait chiffré pour lui. Un drôle de diagnostic. Mielleusement positif... car en vérité Tout était si négatif, si désespérément en dessous de zéro...

 

moins Un.

 

La maladie pernicieuse lui avait fait perdre sa belle unité classique. Il chutait.

 

Mais malgré tout, il avait aimé sa vie. Aucun remords, juste la mort.

Il avait simplement un petit regret. Ne pas avoir été centenaire comme son père. Ne pas pouvoir ajouter deux zéros à l'unité qu'il fut. La vie est si courte...

 

Et c'était pourtant bien son père qui veillait à son chevet, fier et droit comme un chêne, prêt à entonner un Pater...

et non l'inverse logique comptable.

6 décembre 2008

Le Conte n'est pas bon! - Janeczka

Il etait 1 fois
1 fille haute comme 3 pommes...
Mais pourquoi vous raconter une vie
Qui n'est meme pas encore finie?
En plus, c'est loin d'etre un conte de fee...
Alors pourquoi compter?

6 décembre 2008

Decompte - Kloelle

12- Elle me l’a dit un soir, comme ça, dans la conversation.
« Quand tu es né, je n’ai pas voulu te voir. Tu comprends, j’avais tellement, tellement souffert, tellement plus que pour tes sœurs. Je t’en voulais, du fond de mon ventre je t’en voulais »
Elle a rajouté en riant, qu’heureusement, ça n’avait pas duré. J’ai eu envie de lui dire que si, ça durait toujours mais les mots ne sont pas sortis de ma bouche. C’est étrange comme je regrette maintenant de ne pas avoir eu ce courage.


11- Ma grand-mère faisait des tartes tatins formidables. Je me noyais dans ses odeurs de caramel. Je la regardais réveiller le sucre depuis ma petite chaise en paille du coin de la cuisine, près du fourneau . C’est moi qui plaçais les pommes. J’avais l’impression d’être un grand. C’était quelque chose, à trois ans, que de placer les pommes. Ensuite à table, de ma petite voix aiguë, je disais « c’est moi qui l’ai faite »


10- Paul triche aux billes. Les autres ne disent rien parce qu’il a deux têtes de plus que nous et des bras plus gros que nos cuisses. Mais je n’ai pas du tout l’intention de le laisser partir avec mon Agathe, pas du tout.
Maman a hurlé quand elle m’a vu revenir le nez en sang. Pas tant pour le nez : mon paletot était rouge de sang lui aussi. Elle a crié : quand on a une âme de redresseur de torts il faut avoir les bras qui vont avec !


9- J’ai envie de mettre mes mains dans ses cheveux blonds mais je n’ose pas. Le matin, en cours d’histoire, le soleil les enflamme et ils sont encore plus beaux.


8- La robe d’Odile était affreuse. Tout ce que je n’aime pas. « Frou-Frouteuse »,orgueilleuse, bouffie. Cette tradition qui consiste à cacher la robe au futur marié est d’une idiotie sans nom. Et ma belle-mère qui a passé la journée à me répéter « Elle est magnifique n’est ce pas ? ». Magnifique belle-maman, absolument magnifique…..


7- Je n’aime pas l’ordre. Je n’aime pas ranger mes vêtements, bien pliés au pied de mon lit le soir. Je n’aime pas remettre les pots gigognes de la cuisine en bon ordre croissant. Je n’aime pas poser ma brosse à dent dans le verre bleu.

6- La voisine du dessous a les plus magnifiques cheveux bruns que soient. Ils distillent des arômes de vanille, ou de tiaré, ou les deux à la fois.

5- Manon pleure des nuits entières. J’aime les moments où je suis seule avec elle. Elle sent la crème d’amande douce. Avec moi elle ne pleure jamais. Nous nous installons dans le fauteuil du salon, je lui donne son biberon et nous goûtons, béats, au bonheur simple. Nous deux, c’est comme une évidence.

4- Le café est chaud et je me suis brûlé les lèvres. Je la regarde et elle me regarde. Dans ce silence de mots j’écris le désir en lettres brûlantes. Je ne suis que soubresauts gênés et palpitations étouffées. Je la regarde, elle me regarde et je suis à nouveau vivant.

3- J’ai choisi sa robe de mariée avec Laura. Longue, sobre et voiles d’organdi. Manon sera notre demoiselle d’honneur. Elle a déjà choisi sa couronne de fleurs.

2- Les macarons, j’ai toujours aimé les macarons. J’aime les manger en cachette, lentement, en fermant les yeux.

1- L’ultimatum était de 12 heures. C’est ce qu’ils m’ont fait dire dans le message que j’ai enregistré. Je n’ai pas vraiment compris qu’elles étaient leurs revendications, je crois qu’il s’agit essentiellement d’une question d’argent. Ils ont sortis John de la pièce d’à côté et j’ai entendu les mitraillettes faire leur office. C’est mon tour.J’entends leurs pas.

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6 décembre 2008

-5°, on a eu chaud ! (Papistache)

Papistache est né en hiver, 1 des 4 saisons de l’année, en 1927.  Non, pas en 1927, c’est son père qui a 81 ans (en sa 82e année) qui est né en hiver, lui aussi, à 3 jours du printemps, la 2e saison de l’année si on veut considérer que l’hiver n’ayant que 10 jours au 1er janvier commence bien l’année.

Le Papistache est né en hiver parce que ses parents — à supposer que la grossesse ait été menée à terme et elle dut l’être avec un bébé de 9 livres (9 livres, pour un bibliophage, c’est une bonne mesure, non ?)— l’ont conçu aux beaux jours de mai, le 5e mois de l’année. Au milieu du printemps.

De ses premières années, on ne sait plus rien, sinon qu’il a failli se noyer à l’âge de 2 ans. En hiver ! Il gelait. Les annales n’ont pas retenu combien de degrés au-dessous de 0 le mercure indiquait.

A 4 ans, il entre à l’école maternelle. Il y reste 2 ans. 1 jour, il oublie de découper 1 patte à 1 cheval de papier. C’est son 1er souvenir de l’école.

Il entre au CP. La maîtresse l’installe au 1er rang de la rangée du milieu. C’est de cette place qu’il découvre les chiffres, les nombres et les 4 opérations : addition, soustraction, multiplication et division. Au cours de cette année de CP, les espaces libres entre les méandres de ses circonvolutions cérébrales se sont emplis de ces chiffres et nombres au point de se substituer au liquide céphalorachidien.

Plus tard, il pondra 1 consigne un peu absconse : Comptez-nous 1 vie !
On est en droit de s’interroger : Pour ses 2 ans, s’il avait gelé plus fort et si la glace s’était refermée sur son corps, aurait-on jamais entendu parler de lui hors du cercle familial ?

Tout ça ne constitue pas 1 compte de vie, pas même 1 vie ! A tout prendre, si c’était à refaire, il couperait les 4 pattes du cheval, s’installerait au fond de la classe et prierait de toutes ses forces pour que les murs de l’école redeviennent sable.

Profitez de cette consigne, ce sera la seule fois de son existence où  le Papistache dira l'entière vérité sur son passé. Foi de menteur !

6 décembre 2008

Les colores (comptes familiaux) - Teb

une plus un font trois… J

Trois moins un font deux… L

Mais… pas longtemps…, parce que :

(une +une) + (un +une +une) font cinq… J

Puis (une + un +une +une+une) + une + une font sept… J J

Et puis… petit à petit.. les oiseaux quittent le nid …

Sept moins une font six

Six moins une font cinq

Cinq moins une font quatre

Quatre moins une font trois…

Restent une + un +une….

Mais c’est souvent beaucoup plus !!! J J J J

Vous n’avez rien compris ??? Tant pis !!!

6 décembre 2008

Votre vie compte, Madame la Marquise - Poupoune

Par une belle journée de l’an deux du troisième millénaire, quatre frères et sœurs nés de cinq parents différents devinrent six à la naissance de jolis jumeaux.

 

L’heureuse maman de cette nombreuse progéniture avait, après sept ans de réflexion largement mis à profit pour s’essayer à la vie de couple avec huit partenaires successifs, jeté finalement son dévolu sur un sémillant séminariste fraîchement revenu à une spiritualité moins divine, tout neuf dans la vie civile, la lie si vive et le lit si vil. Dix années de séminaire lui avaient appris qu’être bonze, c’est bien, mais être onze, c’est mieux, alors il se mit au football et, conséquemment, à la bière et aux copains, rendant notre héroïne à sa solitude d’antan.

 

Luttant contre l’ennui et le désespoir, celle-ci fit contre mauvaise fortune bon cœur et décida de profiter des soirs de match pour vivre pleinement sa joyeuse jeunesse.

 

Son aîné naquit ainsi des suites d’une partouze à douze, dont une bonne moitié d’hommes qui ne comprenaient pas plus la théologie qu’ils ne prenaient le thé au logis. Malgré l’évident manque de ressemblance entre l’enfant et le séminariste – notamment l’absence de cette tare congénitale, transmise de père en fils depuis des générations et qui affublait chaque nouveau-né de sa lignée de treize orteils – notre ex-adorateur de dieu converti au culte du ballon rond ne chercha pas midi à quatorze heures et convint qu’il s’agissait là d’une contrepartie acceptable pour son manque d’entrain et de participation à la vie du couple.

 

Après quinze années de cette vie quelque peu dissolue parsemée de grossesses naquit donc finalement une paire d’enfants, issue de la rencontre avec un inconnu lors de la projection d’un film interdit aux moins de seize ans. C’est pendant son séjour à la maternité que notre prolifique maman lut avec horreur, en page dix-sept de son magazine préféré, qu’à partir de l’âge dix-huit ans chaque année qui passe aggrave les effets d’une grossesse sur le corps de la femme… Elle eut un regard indulgent pour son ventre autrefois plat, sa peau autrefois ferme et ses seins autrefois arrogants et convint à regrets qu’il était temps en effet de penser à cesser d’enfanter… Ce jour là, à dix-neuf heures tapantes, elle se dit qu’elle n’avait plus vingt ans et décida de commencer une nouvelle vie.

 

Elle quitta son séminariste et sa mine à risque. Malgré les dix-neuf kilos qu’il avait pris il croyait avoir l’élégance et la distinction d’un dix-huit trous et apposa donc sans chipoter dix-sept fois sa signature sur les papiers du divorce, sûr de pouvoir épouser une jeunette de seize ans sa cadette pour remplacer sa volubile ex-épouse.

 

Elle aménagea ensuite avec goût les quinze pièces d’un petit château Louis Quatorze qu’elle avait reçu en héritage d’un vague cousin au treizième degré du coté de son père et s’y installa avec sa demi-douzaine d’enfants. Le onze de chaque mois, elle les confiait aux bons soins d’une amie pour aller à son club de lecture des « dix petits nègres ». Au bout de neuf lectures, elle quitta le club et décida de faire toutes les choses qu’elle avait eu envie de faire un jour mais qu’elle n’avait jamais faites : c’est ainsi qu’elle fit son premier tour de grand huit, commit les sept péchés capitaux en moins d’une heure et visita la chapelle Sixtine. Dès que ses plus jeunes enfants devinrent adultes, elle voyagea pour découvrir les cinq continents et se fit ainsi des amis aux quatre coins du globe.

 

Quand finalement arriva le troisième âge, elle se dit qu’après avoir vécu pour ainsi dire deux vies bien remplies, elle méritait enfin une belle mort. 

6 décembre 2008

Toutes proportions gardées (Joe Krapov)

Isaure a posé son antique magnétophone à cassettes devant le patriarche à barbe blanche. Elle a enfoncé les deux touches, sorti un carnet à spirales, un crayon et posé une photocopie de recette de cuisine à côté du livre de ce « Monsieur Max » dont le titre est : « … et je t’emmerde, petit con ! ».

- Votre roman s’inscrit dans le mouvement de l’autofiction, non ? »
- Sauf que tout est vrai. D’Hun, j’ai réellement connu 406 Attila. Je lui ai conseillé d’utiliser le feu pour faire cuire sa viande mais ce barbare n’a jamais voulu passer au régime sans selle. Résultat il est tombé sur une vache folle, viande avariée, septicémie galopante plus rapide que le cheval, il est tombé raide mort, ce petit con ! C’est bien fait ! Il n’avait qu’à m’écouter ! De deux… »
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Ingrédients d’un fondant à l'orange pour 4 personnes :
1 grosse orange juteuse ; 120 g. de beurre + 1 noix pour beurrer le moule ; 2 œufs ; 120 g. de sucre en poudre ; 120 g. de farine ; 1 cuillère à dessert rase de levure chimique
Pour le glaçage: 1 orange juteuse ; 160 g. de sucre glace

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-… -771 Rémus et Romulus ! C’est moi qui leur ai amené la louve qui les a nourris. Sans moi, pas de forum, pas de vraie Rome, pas de Cinecitta et pas de 1920 Fellini Roma ! Je leur avais bien dit pourtant de se méfier de celui de leurs descendants qui franchirait le Rubicon ! Ils m’ont répondu : « Papy, on ne peut empêcher personne de carburer au gros rouge ! ». Quelles taches, ces deux-là ! Le déclin de l’Empire romain, après, je ne vous raconte pas ! Si on m’avait écouté, mais non ! A l’époque, ils étaient tous rendus au forum à faire des commentaires sur tout et n’importe quoi. Comme aujourd’hui, du reste ! Quels petits cons, quand j’y repense. De trois… »

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Râpez le zeste d’une orange avant d’en extraire le jus.
Allumez le four thermostat 6 (environ 200°).
Plongez une terrine quelques minutes dans de l’eau très chaude.
Coupez 120 g. de beurre en petits morceaux.
Essuyez la terrine et mettez-y le beurre puis 120 g. de sucre et travaillez longuement le mélange jusqu'à obtenir une sorte de crème.
Incorporez à cette crème 2 oeufs entiers, un par un, sans cesser de remuer.
Ajoutez ensuite les 120 g. de farine, le zeste de l'orange finement râpé et, enfin, son jus.
Terminez en incorporant une cuillère à dessert de levure.
Beurrez un moule à manqué (carré de préférence).
Versez-y la préparation et glissez-le dans le four pour environ 35 minutes.

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- La guerre de Troie, j'ai tout fait pour qu'elle n'ait pas lieu mais n'hélas... »
- …On ne vous a pas écouté !. Les histoires de poire Belle Hélène, ca ne va pas trop intéresser les lectrices du « Défi du samedi ». Vous pourriez avancer un peu plus vite dans la chronologie ? »
- 800, ça vous va ? C’est comme ce sacré Charlemagne ! Il avait raflé la mise, lui, reconstitué l’empire à son profit. Je lui ai dit de se méfier de ses petits-fils. Au lieu de cela, monsieur se plantait des fleurs dans la barbe et écoutait de la musique pope ! Le Flower Power avant l’heure ! Il aurait pu vivre sur un grand pied comme sa mère, mais non, débranche tout ! Limite pédophile, le mec, à distribuer des cachous, des sucettes à l’anis et des poupées de cire aux petites filles à la sortie des écoles. Bref, comme disait 715 Pépin, en 843, ce fut Verdun ! »

ciseaux_et_pointill_s

Pendant la cuisson du gâteau, préparez le glaçage : pressez l'orange, mettez les 160 g. de sucre glace dans un bol et versez le jus peu à peu en remuant de façon à obtenir une crème coulante mais assez épaisse. Dès qu'il est cuit, démoulez le gâteau et arrosez-le immédiatement avec la moitié du glaçage. Cette opération va le rendre moelleux. Lorsque le gâteau est totalement refroidi, étalez le reste de glaçage qui, cette fois-ci, va rester en surface et lui donner son aspect «glacé».

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- Vous n’avez rien de plus glamour, de plus « people » que ces règlements de comptes entre politiques pour nos lectrices ? »
- Vous voulez que je vous raconte les débuts de 1492 Line Renaud à la cour d’Anchois Pommier ? »
- Vous voulez dire 1494 François Premier ? »
- C’est le même ! Les surnoms étaient à la mode à l’époque. Elle n’a pas fait long feu la Marie-Line en 1515 ! Marie Gnangnan on l’a appelée, elle, à cause de sa chanson sur le petit chien dans la vitrine ! Je lui ai conseillé d’attendre jusqu’au 20e siècle. Elle m’a écouté, elle au moins, la demoiselle from Avant-hier ! »
- Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour publier vos carnets à spirales ? Vous avez été le conseiller secret de tous les grands de ce monde… »
- Les grands ? Des nains, oui ! Regardez 1769 Napoléon ! Toujours les yeux plus grand que le ventre ! Il roulait en Volvo Marengo, il est allé faire le plein de Benrézina en Russie, il n’a pas surveillé le niveau de son Waterloo, résultat il a coulé une bielle à Sainte-Hélène ! Ils m’énervent tous, ces petits cons, à pas m’entendre ! Du coup j’ai décidé de prendre ma retraite. Ca fait quand même 5000 ans que je cotise, il est temps de laisser la place aux jeunes ! Et comme ce genre de ragots ça marche bien en librairie, j’essaie d’arrondir mes fins de mois. Mais je le vois bien que personne ne m’écoute plus. Même vous, depuis le début, vous recopiez votre recette ! »
- Plus personne n’écoute plus personne de nos jours. We are whistling in the dark ! »
- Pissing in the wind, oui ! Vous savez que le premier homme à avoir pissé dans un violon, c’était 1737 Stradivarius ? »
- Eh oui, c’est fou ! Victime d’un diurétique, peut-être ? »
- Il était en pleine crise de 1782 paganinisme, comme cette société ! »
- Le secret de votre longévité c’est quoi ? »
- Comme 1874 Churchill. Le sport. Jamais de sport ! Et vous, mademoiselle Chassériau, comment se fait-il que vous soyez née en 1818, portraiturée par votre oncle pour obtenir un prix au Salon de 1838, que vous reparaissiez en 1966 pour diriger l’Agence de Flânerie Amoureuse de Rennes, puis vous quittez votre tableau du Musée des Beaux-Arts en 1999 et on vous retrouve journaliste au « Défi du samedi » en 2008 ? Sans compter que je vous ai déjà vue à Alexandrie où vous avez aidé à la rencontre de Cléopâtre de 5 à 7 avec ce pitre de César, que vous avez été demoiselle de compagnie de Catherine de Médicis et que vous nous avez joué un tour de Cauchon à Rouen en 1431 en nous subtilisant Jeanne d’Arc ? C’est quoi, le secret de votre jeunesse éternelle, à vous ? » 

Isaure appuie sur la touche « stop » du magnéto et range son matériel dans sa sacoche. 

- Quand on aime, on a toujours vingt ans ! »
- Tss ! Tss ! On me l’a déjà sortie, celle-là. Je n’y crois pas ! »
- Le secret, c’est de partager la recette du fondant à l’orange avec le maximum de gourmandes de connaissance, monsieur Mathusalem ! Maintenant qu’on est « off the record », vous pouvez m’expliquer pourquoi vous êtes aussi aigri ? »
- Mon petit-fils -2970 Noé m’a beaucoup déçu. Son côté 1710 Louis XV, « après moi le déluge » ! Vous trouvez normal, vous, qu’il ait embarqué les moustiques du chikungunya dans son arche et pas son grand père ? Les jeunes sont en train de perdre le sens de la famille ! Mais allez, je me suis bien vengé quand je l’ai fait engager par Coca-Cola ! Vous ne trouvez pas qu’il a l’air ridicule avec son costume rouge, son pompon blanc, son traineau tiré par des rennes et sa tournée des popotes du 24 décembre pour laquelle il doit bosser plus toute l’année pour gagner moins que rien tandis que je me la coule douce désormais ? »
- Ca se discute. Tout peut se discuter de nos jours. » 

***

 - … y compris l’intérêt de publier une pareille interview dans notre journal !», commente Janeczka, la rédac’ chef un peu fâchée.
- Allez, mon Bijou ! Si tu découpes suivant les pointillés, tu récupères la recette de ce gâteau succulent !. Tu vas bien nous trouver deux pages de pub à mettre au verso ? Comme dit Iowagirl, « quand on aime, on ne compte pas » ! Reprends en une part de ce fondant ! » 

Mais, de fait, le plat est déjà vide. Toutes proportions gardées, en voilà un qui n’a pas fait long feu !

6 décembre 2008

Nous comptons … (MAP)


Linda, Betty, Juliette, Roxane, Odile et moi

nous ne nous ennuyons pas …

Postées à la fenêtre, tout le jour nous comptons :

les passants

les voitures

les livreurs

les rêveurs

les chiens

les chats,

les papillons.

Jamais nous ne nous ennuyons !

Les moineaux

les pigeons

les petits écoliers

les camions

les cyclistes

les fleurs de la fleuriste

les tout gros autobus

les gens sous l’abri bus

…………….

Ah que la vie est belle

pour qui aime compter !

Jamais nous ne nous arrêtons :

postées à la fenêtre, tout le jour nous comptons !


Autoportrait

M A P 

6 décembre 2008

Bon, on va pas en faire une (s)cène, non plus ! (Walrus)

En quittant le pensionnat, les uns marchaient par deux, d'autres par trois. C'était le maximum car le trottoir était trop étroit que pour l'emprunter à quatre de front.

Après cinq minutes de marche, nous fûmes en vue de la gare de Mons. L'horloge indiquait six heures sept (on s'était levés tôt). Sur la voie huit, un train nous attendait, il semblait flambant neuf.
Nous embarquâmes et à dix, le train s'ébranla.

Onze minutes plus tard, nous descendions à Obourg. Nous étions douze, l'avais-je précisé ?

 Enfin, treize en comptant le pion qui nous accompagnait, le regard suspicieux. Treize, pour visiter cette cimenterie de malheur !


Obourg

6 décembre 2008

Une vie comptée (Joye)

Joye

6 décembre 2008

Règlement des comptes au paradis (Martine27)

REGLEMENT DES COMPTES AU PARADIS

Il se sent bien fatigué ce matin Saint Matthieu (NDLR : Pour bien comprendre la suite de l'histoire et pour les ignorants en hagiographie, sachez que Saint Matthieu est le saint patron des comptables, des banquiers et des changeurs). Il faut dire q'uil vient de consulter le planning et il a un sacré boulot qui l'attend aujourd'hui.

Il entasse sur son diable (NDLR : Je n'y suis pour rien si ça s'appelle comme ça) les dossiers du jour et se dirige en soupirant vers son bureau.

Il s'installe au milieu de son capharnaüm (NDLR : C'est au poste de douane de Capharnaüm que Matthieu exerçait son boulot et c'est là que Jésus l'a recruté. Et si ce mot désigne aussi un gros bazar c'est qu'il doit y avoir une raison), il allume son ordinateur, se branche sur sa session et appuie sur le bouton d'appel des clients.

Le panneau d'affichage de la salle d'attente indique "n° 53 bureau SM" (NDLR : Non pas pour sado-maso, mais pour Saint Matthieu faut tout vous expliquer).

Arrive une pétillante vieille dame, elle présente ses papiers et décroche à Saint Matthieu un sourire radieux bien qu'édenté.

"Alors voyons : un mari mort à la guerre, a élevé seule ses 4 enfants, n'a jamais baissé les bras, à la retraite a fait du bénévolat. Bon, quelques petits larcins dans les magasins pour nourrir ses enfants, on ne va pas chicaner pour ça. Allez sur 100 je vous donne 90, voilà votre ticket pour l'entrée au Paradis, suivez les flèches dorées marquées au sol".

Remerciements émus de la première cliente.

Ensuite trois cas pas au top, de la lâcheté, de l'égoïsme, tout ça ce sont des points en moins et avec seulement 50 points un petit stage au purgatoire ne sera pas superflu.

"n° 1007" (NDLR : Eh oui, déjà faut pas croire ça dépote là-haut, même s'ils ont l'éternité devant eux).

Arrive un homme un peu rondouillard et une bonne bouille, il présente ses papiers.

Saint Matthieu épluche "Eh dites, il manque la fiche de l'année 1942, pas normal ça !"

Le monsieur pâlit un peu.

"Bon je contrôle sur ma base de données. Oh, oh, 1942 rafle du Vel d'hiv. Dites, non seulement vous avez raflé, mais vous avez drôlement fouillé pour que personne ne vous échappe. Désolé mais là vous perdez 80 points d'un coup".

"Mais" balbutie le monsieur "j'ai fait un bon mariage, j'ai bien éduqué mes enfants".

"Exact c'est par ça qu'il vous reste 20 points, mais les objets volés aux juifs et les enfants envoyés au massacre, ça se paye".

"Pourtant je n'ai pas été le seul à les emballer, et puis c'était les ordres, et j'ai vu que vous aviez laissé passer un collègue".

"Oui, mais lui il s'est arrangé pour laisser filer des enfants, ça lui a valu des points en plus. Désolé en ce qui vous concerne c'est le ticket direct pour les pays chauds".

Saint Matthieu appuie sur un bouton et une trappe s'ouvre sous les pieds du bonhomme.

"Chaud devant" rigole Saint Matthieu "amusez-vous bien avec celui-là".

"Merci Matt" lui répond-on.

Débarque ensuite une femme adultère qui n'en mène pas large.

"Je sais, je sais, je n'aurais pas du tromper mon mari".

"Bof, il vous délaissait et puis vos amants vous les choisissiez par amour. Vous savez ça, Jésus il apprécie et n'oubliez pas que Marie Madeleine est une bonne copine. Pour le reste on dira passable 60 points ça passe juste".

"Et mon mari ?" s'inquiète la dame "il a eu des maîtresses aussi, il est passé alors ?"

"Ah lui, non direct au sous-sol".

"Mais pourquoi ? Il a fait comme moi".

"Si on veut, mais lui pas d'amour là-dedans et des pratiques franchement ignobles notamment avec des enfants, alors ça n'a pas fait un pli, il est parti bronzer et comme en plus il vous maltraitait, ça lui a fait un paquet de points en moins".

Ensuite une petite pause autour de la machine à café où les Saintes et les Saints échangent potins et souvenirs.

"La tête à Torquemada quant on l'a envoyé se faire rôtir, trop drôle".

"Et Simon de Monfort quant il a croisé en descendant les Cathares qui montaient à mourir de rire".

Ils taillent aussi des bavettes avec les confrères des autres religions.

"Vous devez avoir du boulot avec tous ces attentats !"

"M'en parlez pas, ces sacrés fanatiques croient se retrouver nez à nez, enfin je me comprends, avec des houris et zou direct avec vos dingues à vous à la trappe. Et vous avec la crise financière pas trop de banquiers ?"

"Tu parles, on est plus en 1929, ils filent avec des parachutes dorés plutôt qu'avec une balle dans la tête, mais on les attend au virage".

Et la journée reprend.

Saint Matthieu voit passer un douanier. Bon, il n'est pas blanc-bleu, limite des 49, mais comme c'est un collègue il lui accorde un point de plus assorti quand même d'un long passage au purgatoire, on a ses faiblesses mais faut quand même pas exagérer.

Il accueille ensuite un jeune homme décédé suite à une longue maladie qui râle qu'il n'a pas fait tout ce qu'il voulait sur terre.

"Vous savez vous pouvez aller directement là-haut. Vous prenez un risque en redescendant".

Mais non, le jeune homme est prêt à tenter le coup.

Saint Matthieu l'adresse donc au chef de service Saint Pierre qui est seul habilité à traiter les cas complexes de réincarnation.

Et voilà des prêtres.

Celui-là a passé sa vie à se reprocher ses fantasmes vis-à-vis de ses belles paroissiennes, à s'infliger pénitence sur pénitence et à se venger sur ses ouailles en oubliant la simple charité. 25 malheureux points pour ses jeunes années et ouverture de la trappe.

Celui-ci en revanche, bien qu'ayant vécu dans le "péché" avec une femme a fait rayonner la joie et le bonheur autour de lui, 98 points et direct chez Saint Pierre pour des félicitations.

Le gros spéculateur mort sur un matelas de billet en laissant derrière lui malheur et désolation essaye bien d'acheter notre Saint Matthieu, mais inflexible il lui attribue zéro et direction le barbecue.

Cette femme malheureuse qui avoue avoir euthanasié son enfant qui souffrait, est consolée et envoyée par l'ascenseur express rejoindre celui qui lui a tant manqué.

La journée se termine enfin. Les chiffres de toutes ces vies qu'il a vu défiler jouent la sarabande dans la tête de Saint Matthieu.

"Mais quand comprendront-ils qu'un peu d'amour fait gagner un maximum de points et qu'on s'en fiche de presque tout le reste" se dit-il désabusé. Il baille, éteint son ordinateur et s'en va goûter un repos bien mérité dans son NLH (NDLR : Nuage à Loyer Modéré, mais vous aviez deviné), mais peut-être avant une petite sortie avec les collègues pour se boire un petit coup d'hydromel au bar du coin.

6 décembre 2008

Saison d’hiver (Brigou)

-       Dis, Maman tu nous racontes encore… tu sais quand t’es venue dans les alpes et que tu faisais des petits boulots…

 

- AAh ! mes premiers jobs saisonniers ..

Eh bien mon premier emploi était  préposée aux remontées mécaniques, jolie formule n’est-ce-pas ! je devais contrôler les billets et faire monter ou descendre les skieurs des télésièges. Je peux vous dire que je m’ennuyais dans ce travail et qu’en plus je me gelais les pieds à piétiner dans la neige toute la journée. Quant aux touristes, ils ne me voyaient pas, ni de bonjours, ni de mercis, à croire que j’étais transparente.

 

Pour mon deuxième job, je suis devenue fée du logis ! J’assurais le nettoyage des locations en un temps record. Dès que le locataire avait quitté l’appartement, je devenais la ménagère aux gants mapa et j’entrais en action. Je ne croisais jamais les occupants mais je trouvais des traces de leur passage. Le frigo contenait quelques restes de nourriture, la poubelle débordait… Régulièrement sous le lit ou sous le canapé se nichait une chaussette ou une moufle ou des mouchoirs en papier ou même quelques pièces  !

 

Puis, pour mon troisième poste, je me suis transformée en animatrice dans un jardin d’enfants. Il se nommait le club des « Diablotins ». Tous les après-midis je retrouvais des petits bouts de trois à cinq ans pour les premiers apprentissages du ski et pour les jeux de neige. Les glissades s’effectuaient sans bâtons, histoire pour eux de trouver l’équilibre sur les planches. Ce n’était pas triste. Certains se percutaient et boum, badaboum ! …. ils s’écroulaient sur la neige, les skis emmêlés avec ceux des autres. Ils éclataient de rire au même moment ou éclataient de pleurs. Et puis, ils adoraient manger la neige malgré nos mises en garde d’avoir mal à la gorge.

 

Et pour finir la saison, j’ai travaillé en restauration rapide au pied des pistes. On servait des hamburgers, paninis, salades, crêpes… L’ennemi numéro 1 c’était le client, celui-ci est roi, tout le monde le sait. Mais une fois de l’autre côté du comptoir, j’assistais à différentes catégories de clients :

- l’ hésitant : « euh je vais prendre une salade… sur place… oh tiens, vous avez des sandwichs au thon ?… je vais en prendre un plutôt.. avec un jus de fruit. Et puis finalement vous pouvez me le mettre dans un sac ? »

- le radin : «  c’est quoi ça la formule goûter ? et si je prends une canette en plus ça fait combien ? »

- le pointilleux «  vous avez vu ce panini ? le fromage déborde de partout.. y’a pas beaucoup de rondelles de tomates ! .. vous n’avez pas une eau plus fraiche ? »

 

- EEt dis Maman … c’est là que t’as rencontré Papa hein ?…..

 

6 décembre 2008

Petit mensonge (Tilleul)

Un, deux, trois, il était une fois… quatre, cinq, six, une dame exquise… J …qui pour compter sa vie, rencontre beaucoup de difficultés… Les mots, les idées s’emmêlent dans sa pauvre tête… Va-t-elle participer à ce défi ?

Elle écrira donc un résumé :

Un : comme un seul mariage… Il y a bien longtemps…

Deux : j’ai la grande joie d’avoir deux fils, deux belles-filles, dont l’une attend deux bébés…

Trois : comme les trois cerveaux dont j’aurais parfois besoin… parce que je cherche et ne trouve rien dans ma vie avec ce nombre…

Quatre : pour l’instant, j’ai quatre petits-enfants que je chéris…

Cinq : le nombre de voitures qui ont été miennes… Fiat, Peugeot, Renault, Mitsubishi et la petite dernière, une coréenne, que Word refuse…

Six : j’ai habité six maisons… dans deux villages, un bourg, un appartement en ville, puis retour à la campagne dans un hameau de dix-neuf habitations et maintenant, dans une localité de deux-cents âmes…

Sept, huit, neuf, elle adore les teufs… dix, onze, douze, elle sait être si douce… J

Je préfèrerais vous conter mon existence comptée,

En faisant rimer une de mes mille qualités,

Avec chaque chiffre nommé…

Tenez, avec trente, je dirais charmante…

Quarante, souriante…

Cinquante, avenante…

Soixante, intelligente… (Si, si, je vous assure ! En plus, il n’existe aucun nombre qui rime avec menteuse!)

6 décembre 2008

Règlement de comptes (Tiphaine)



06 heures 00. La porte à double battants est déverrouillée.
06 heures 01. La télévision de la chambre 35 entre en marche.
06 heures 02. Je voudrais me rendormir sans entendre la une ni la deux ni aucune de ces chaînes.
07 heures 00. L’infirmière n° 1 me demande si j’ai bien  dormi.
07 heures 30.  Sur le pas de la porte, j’avale sous l’œil aguerri de l’infirmière mes 75 milligrammes d’effexor.
08 heures 00. Un petit pain ou deux petits pains ?
08 heures 30. Contre 90 centimes, la machine me délivre un café.
08 heures 35.  Première Fine 120, dans la cour.
08 heures 40. Trois tours de parc, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre, comme tous les autres.
09 heures 30. Un nouveau psychiatre, une nouvelle ordonnance, une nouvelle histoire.
10 heures 15. Deuxième Fine 120, sur un banc rouillé.
10 heures 30. 120 pages tournées.
11 heures 30. Sur le pas de la porte, l’infirmière n° 2, les médicaments…
11 heures 45. Cinq tranches de tomates, trois boulettes de viande, 134 petits pois, quatre morceaux de carottes, un sachet de vinaigrette, un morceau de fromage, un petit pain, un verre d’eau et un beignet fourré au chocolat.
12 heures 15. La fenêtre peut s’ouvrir sur huit centimètres. 32 camions, 3 motos, 67 voitures dont 45 blanches par minute défilent sur la quatre voies.
12 heures 25. Contre 90 centimes, la machine me délivre un café.
12 heures 30. Troisième et quatrième Fine 120, dans la cour.
13 heures 00. Il est 13 heures…
14 heures 00. Sur la une, les feux de l’amour chassent les chiffres pendant 45 minutes.
14 heures 45. L’aide soignante n° 1 vient faire la chambre.
14 heures 46. 20 mètres de couloir, quatre ailes, quatre étages. Le même jeune homme qu’hier vient me taxer 50 centimes qu’il promet de me rembourser demain. Comme hier…
15 heures 00. Le téléphone de la chambre 37 sonne 12 fois avant que son occupant ne décroche.
15 heures 30. Vingt mille mots, cinquante photos.
16 heures 00. Contre 90 centimes, la machine me délivre un café.
16 heures 05. Cinquième Fine 120, dans la cour. 18 fumeurs répartis en groupes de 2, 3 ou 4.
16 heures 10. Deux enfants dans le parc, insouciants. Mes enfants…
17 heures 00. Sixième Fine 120, dans la cour.
17 heures 30. 24 images par seconde.
18 heures 00. Sur le pas de la porte, l’infirmière n° 3, les médicaments…
18 heures 15. Un bol de soupe, 254 grains de riz, une tomate farcie, une portion de fromage aux noix, à la noix, un petit pain, une poire pas mure.
18 heures 45. Contre 90 centimes, la machine me délivre un café.
18 heures 50. Septième puis huitième Fine 120 dans la cour avec les autres drogués.
19 heures 00. Fermeture des deux portes qui mènent à la cour et au parc. L’espace se réduit. 200 mètres carrés.
19 heures 05. Je voudrais pouvoir compter les étoiles mais je ne les vois pas.
19 heures 10.  Combien de caresses, combien de baisers, combien de battements de cœur, est-ce que l’amour se mesure ?
19 heures 19. Combien de secrets, combien de peurs, combien de refus, est-ce que l’amour peut survivre à l’ordre social ?
19 heures 30. Fermeture de la cafétéria. L’espace se réduit d’avantage. 100 mètres carrés.
20 heures 00. Journal de 20 heures dans toutes les télés du couloir.
21 heures 00. Heure des tranquillisants et des somnifères. Chacun tend  la main.
21 heures 30. Fermeture de la porte à double battants du couloir. L’espace est confiné. Trente mètres carrés.
22 heures 30. Extinction des feux et des télévisions.
23 heures 00. Quelqu’un n’arrive pas à dormir.
23 heures 30. Quelqu’un pleure.
00 heure 00. Première visite de l’infirmier de nuit. Il vérifie que je dors. Ou pas.
00 heure 30. Quelqu’un parle.
01 heure 01. Passage du train de 1 heure 1.
03 heures 30. Deuxième visite de l’infirmier de nuit. Je fais semblant de dormir.
05 heures 00. Troisième visite de l’infirmier de nuit. Je fais semblant de dormir.
06 heures 00. La porte à double battants est déverrouillée.
06 heures 01. La télévision de la chambre 35 entre en marche.
06 heures 02. Je voudrais me rendormir sans entendre la une ni la deux ni aucune de ces chaînes.
07 heures 00. L’infirmière n° 1 me demande si j’ai bien  dormi.

2 décembre 2008

Le compte est bon pour :

calculatrice_t8196 Teb, Poupoune, Joe Krapov, MAP, Walrus, Joye, Martine27, Brigou, Tilleul, Tiphaine, Papistache, Caro Carito, Vanina, Pivoine, Sebarjo, Janeczka

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