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29 novembre 2008

Mais où es-tu parti ? (Thetis)

Mon amour,

 

Mais où es-tu parti ?

Tous les jours, je scrute l’horizon brumeux de ma fenêtre triste  et espère en vain ton retour… Mais rien ! La mer reste vide de toute vie.

Le phare se dresse pourtant, serein, te montrant le chemin du retour. Ne vois-tu pas son faisceau rassurant éclairer ton naufrage… ?

De mon foyer douillet mais stérile, je ne vois plus qu’une barque esseulée qui attend, comme moi, qu’une belle âme vienne partager sa vie…

O mon amour, voilà trois jours, trois semaines, trois ans déjà que tu as disparu. Mais je ne t’oublie pas. Tu as quitté ma vie un matin pour une simple promenade. Et depuis, je suis devenue une de ces femmes de marin qui erre sans but, dans l’espoir vain de ne pas avoir perdu l’être aimé.

Ce matin, quelques fleurs ensoleillées me cachent l’horizon. Est-ce le signe d’un renouveau ? D’un printemps plus heureux ? D’une renaissance pour moi ? Pour toi ? Pour nous ? Je n’ose espérer. Mon  cœur se soulève, toujours prompt à lire des signes d’un destin plus …

Mais au loin, une épave surgit, traînée par une remorque rouillée qui rentre au port. Je reconnais au premier coup d’œil la proue de ton navire disloqué et m’écroule face à cette vérité si longtemps repoussée.

Si renaissance  il doit y avoir, ce sera sans toi, malgré toi…

Alors je t’écris cette dernière lettre pour sceller un adieu qui patiente depuis trop longtemps. Adieu, mon amour. Nos routes se séparent à jamais dans les profondeurs de ton océan.  Adieu…  Tu es parti, je le sais maintenant, mais pour des cieux où je ne pourrai te rejoindre… Pas si tôt…  Adieu mon amour…

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Commentaires
P
Je relis mon commentaire et je m'aperçois qu'il ne traduit pas exactement ma pensée. D'abord, si je disais que je voyais des invraisemblances, ce n'était pas dans l'écriture mais dans le cheminement de la pensée de l'héroïne : ses repères dans le temps (3 j, 3s, 3a) cette épave improbable, épave mais toujours à flot...<br /> Je me suis plu à imaginer cette femme en proie à des mirages et j'ai voulu douter de sa "guérison". Mais, c'est le privilège des lecteurs de suivre un autre chemin que celui qu'a voulu l'auteur.<br /> J'ai bien compris, maintenant, que vous souhaitiez lui offrir une autre chance.<br /> Vous avez bien fait de souligner votre intention.
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J
Voici ce dont je parlais ;)<br /> <br /> http://uk.youtube.com/watch?v=cI_nkXUpvJk
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T
Joe, la Bretagne je la connais bien, même si ce n'est pas autant de l'intérieur que vous... J'avoue que les paysages gris et brumeux ont souvent bercé mon enfance... mais le ciel bleu finissait toujours par montrer le bout de son nez comme pour cette femme...<br /> <br /> Papistache, j'ai relu cette lettre pour y trouver des invraisemblances. Seule l'utilisation du présent me semble créer une étrangeté. Effectivement, cette lettre semble s'écrire hors du temps présent, hors de toute réalité 'préhensible' si je puis dire. Mais j'imaginais bien cette femme se réveiller un jour, enfin, en ayant le courage de tourner une page - sans en effacer les lignes parcourues.<br /> <br /> Janeczka, nous avons eu la même veine d'inspiration face à cette image...La force d'un amour perdu est un fantasme qui plaît à l'écrivain semble-t-il... Oh et il faut que j'aille découvrir le texte dont tu me parles...<br /> <br /> Bien d'accord Teb,le nouveau départ qui s'annonce laisse présager de nouveaux jours heureux...<br /> <br /> MAP, Martine27, Pandora, Joye, Poupoune, contente que çà vous ait plu ! <br /> <br /> <br /> Val et Alice, dur ce texte, oui, mais pas tant que çà à mes yeux. Seule la lecture de cette lettre avec en arrière plan le spectre de la perte de l'amour de ma vie peut me faire souffrir. Est-ce le cas pour vous ? Pour moi, non, car là mes mots n'ont fait que décrire une situation que je regardais très extérieure, protégée.<br /> <br /> Tilleul, j'ai l'impression que son travail de deuil s'est achevé... Une nouvelle vie va commencer, le plus dur était de se laisser cette chance...<br /> <br /> <br /> Caro Carito, ah ! L'amour à tous les temps !<br /> <br /> Walrus, pas d'hésitation dans la renaissance, le refus de vivre étant bien loin de ma philosophie... Mais l'amour rend la maîtrise de soi parfois bien difficile...<br /> <br /> @ très vite...
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W
Renaissez, Thétis, il ne vous en voudra pas...
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C
J'aime ceux qui aiment à nouveau sans désaimer le passé.
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J
Poignant !
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T
Très belle lettre. La fin laisse deviner le commencement d'une nouvelle vie... si elle parvient à oublier son marin...
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T
Enfin, elle ve revivre ...
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A
Cet adieu est insupportable. Je ne crois pas qu'on puisse dire adieu à quelqu'un qu'on aime. C'est ce qui rend cette lettre d'autant plus émouvante.
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P
Un dur métier que celui de femme de marin...<br /> Une très belle lettre.
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V
Dur et beau. Beau. Mais dur!
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M
Une très belle lettre pleine d'amour
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J
Magnifique!!<br /> Les veuves de marins, j'y pense. Les perdus en mer, j'y pense aussi. Tu as bien exprimer tout cela.<br /> Le 'O mon amour, voila trois jours' m'a fait penser au Desert d'Emilie Simon.
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M
Je reste en silence à la suite de ce texte si émouvant !
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P
Superbe.<br /> (c'est un peu court, je sais, mais les mots me manquent!)
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P
Je lis quelques invraisemblances dans cette lettre qui éclairent ma lecture. <br /> <br /> Cette lettre, j'imagine que c'est celle du jour, que demain elle en écrira une autre, qu'hier elle en a également rédigé une différente. J'imagine que chaque jour qui passe, pour tromper sa douleur, elle s'invente une nouvelle version. Aujourd'hui, l'épave tirée par le remorqueur, demain, un souvenir remonté dans un filet, hier le témoignage fragile d'un marin au long cours rentré au port...<br /> <br /> "Tous les jours..." c'est ainsi que débute la lettre, c'est ainsi que je veux la clore.
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J
C'est très beau mais c'est très triste. Ici, en Bretagne, on échappe à ce genre de sentiments : le ciel n'est jamais blanc comme ça, toujours bleu avec du soleil et, très rarement, des nuages.<br /> <br /> P.S. Non, je n'ai pas forcé sur le whisky breton avec Walrus ! Ni sur le Médoc. Juste un peu forcé sur les médocs, peut-être ?
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