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Le défi du samedi
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4 octobre 2008

Les aventures d'Anthelme Poustabosse : Épisode 537 (Papistache)

Résumé du précédent épisode : Anthelme Poustabosse, après s’être rendu au repaire de l’ignoble Dugommoi, savant fou, est lâchement assommé alors qu’il s’apprêtait à mettre la main sur le maroquin du professeur.

 

Un feu d’enfer incendiait littéralement la cheminée. Dos au foyer, Anthelme Poustabosse, chroniqueur au Petit XXIe et présentement ligoté sur sa chaise, sentait arder les flammes qui menaçaient à tout moment de faire exploser la bouteille de gaz que son ennemi juré, le professeur  Dugommoi, avait trainée en face de l’âtre.

 

Nu sur son siège, exposé au feu des buches amoncelées et comprimé par les cordes qui le liaient au dossier et à l’assise, Anthelme frissonnait. Sur ses cuisses, reposait une vipère du Gabon encore engourdie, que le professeur avait sortie d’un bac réfrigéré dans lequel somnolait le venimeux animal. Cependant, Anthelme devinait, aux légères ondulations du reptile, que la chaleur commençait à tirer le serpent de sa torpeur. Quand la vipère aurait recouvré ses esprits, il savait qu’un simple tremblement de sa part provoquerait l’attaque mortelle. Il respirait à petites lampées. La vipère reposait sur son bas-ventre et l’ignoble Dugommoi n’avait pas omis de glisser un DVD pornographique dans la fente idoine du lecteur avant de s’éclipser. Anthleme, les yeux clos, luttait pour ne pas entendre les gémissements des protagonistes ni les bruits humides des corps affrontés. La plus petite érection de sa part exciterait le serpent et lui serait fatale.

 

Sa chaise, dont les pieds de devant  reposaient sur deux gros dictionnaires, menaçait à tout moment de basculer en arrière. Tourner la tête lui aurait été funeste, il aurait entrainé dans sa chute la vipère à la morsure irrémédiablement mortelle et, la corde de piano, nouée d’un bout autour de ses parties génitales  et de l’autre à un vicieux mécanisme installé au plafond, se serait tendue, le soulevant du sol, précipitant sa gorge à la rencontre d’une lourde lame en acier de Tolède, tranchante comme un rasoir.

 

Il avait vraiment contrarié Dugommoi.  D’ailleurs celui-ci, n’avait pu s’empêcher d’injecter un poison à effet retard dans les veines du jeune reporter. Si l’antidote n’était pas administré dans la demi-heure, le cœur d’Anthelme se serrait définitivement et Dugommoi, jamais pris à dépourvu, avait pris soin, au moyen d’un fil de coton, avant de quitter son antre, de coincer l’ampoule salvatrice sous la porte. Ainsi, le premier qui la pousserait écraserait le précieux flacon.

 

Entrer par la fenêtre exposerait notre aventureux ami à une mort certaine. A peine le volet, soigneusement clos, serait-il ouvert, qu’une corde tendue et reliée à la détente d’un fusil au canon scié enverrait une décharge de chevrotines en pleine poitrine du malheureux journaliste trop entreprenant.

 

La vipère ondulait imperceptiblement. Anthelme s’attendait à tout moment à l’explosion de la bouteille de gaz. Les jeunes gens, sur l’écran à plasma dont le son avait été poussé au maximum, s’agitaient à l’unisson. La vipère ne devait pas être provoquée, sinon sa réaction fulgurante abrègerait et la vie de notre héros et ce récit. La chaise, en équilibre précaire, menaçait de précipiter la gorge du pantelant jeune homme à la rencontre de la lame acérée et un poison mortel roulait dans ses veines. À ce moment précis, la gueule noire du fusil lui paraissait un bien futile péril.

 

Dugommoi avait certainement alerté la commissaire Suzy Laguibolle. Connaissant la gaucherie de celle qu’il avait maintes fois  croisée au cours de sa tumultueuse — mais courte — vie à la recherche de la vérité quant aux agissements du monstrueux savant fou, Anthelme ne pouvait s’empêcher d’imaginer le craquement de l’ampoule contenant l’antidote sous la semelle des escarpins de l’officier de police. Son bâillon, fermement noué, l’empêcherait de proférer le moindre avertissement et le bruit du téléviseur allait couvrir ses gémissements.

 

Dehors, les crissements des pneus d’un véhicule équipé d’une sirène polytonale se firent entendre. Des talons hauts et effilés claquèrent sur le perron...

 

La semaine prochaine.
Comment le reporter du Petit XXIe réussira-t-il à se sortir du guêpier dans lequel il s'est fourvoyé ? Vous le saurez, en lisant le cinq-cent-trente-huitième épisode des Aventures d'Anthelme Poustabosse, un feuilleton rocambolesque co-écrit par le Papistache du Défi du Samedi et son prédécesseur  pour la consigne #29 du 4 octobre 2008.

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Commentaires
J
Un joli melting- pot, je veux la suite!!
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A
Ah qu'il me tarde de lire la suite.
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J
Vous pouvez au moins essayer! :P
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P
536 épisodes, ça ne se résume pas en deux secondes, Janeczka !
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J
Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est comment il en est arrive la en premier lieu!!
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C
Vous disiez quoi à propos de l'univers perso de Joe. Mouarf.
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C
Ben je crois que si je devais écrire la suite je me ferai une cure de James Bond...<br /> <br /> Au fati Hollywoude va bientôt nous contacter pour élaborer une nouvelle saga ou un rendez-vous de soirée dominical qui va enfoncer les experts, cold case, 24...
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P
Si Anthelme a l'ingéniosité de Macgiver, l'audace d'Indiana Jones, les gadgets de James Bond, la force de Superman, les amis de fantômette, un peu de bol et une bonne étoile, moi je dis qu'il peut s'en sortir... Bonne chance à lui et au boulot, Val!
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R
"Nu sur son siège"... " à petites lampées." <br /> en plus de la chaleur de la cheminée <br /> je sens cette aventure <br /> un tantinée toRRRRide !<br /> "heureusement qu'un peu d'instruction<br /> "les pieds de devant reposaient sur deux gros dictionnaires,"<br /> remet cette histoire sur le droit chemin.... <br /> a moins que le prochain co-auteur n'en veuille faire autrement ????
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M
Ah, qu'Anthelme(s) charmants ces choses là sont dites !
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T
Un vrai régal ! D'une perversion délicieuse!<br /> Pour un prochain défi, je trouve que ce serait sympa de prendre un tel début et de proposer à tous d'en écrire la suite afin d'avoir des versions différentes. On pourrait aussi ne pas indiquer qui sont les auteurs des suites et essayer de deviner qui est qui, bien sûr Papistache vous participeriez également, ce serait encore plus amusant, non?!<br /> Je parcours tous ces débuts et en même temps je me dis que j'aimerais beaucoup écrire toutes les suites ! Une belle cuvée, donc!
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V
Arf, Pandora, il a tout prévu! <br /> <br /> "Comment le reporter du Petit XXIe réussira-t-il à se sortir du guêpier dans lequel il s'est fourvoyé ?"<br /> <br /> ça m'oblige à le sortir de là... J'vais en baver! Mais, c'est un bonheur ;) .
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P
Et bien c'est ce qui s'appelle être bien mal parti... j'espère que Val est à l'aise dans les descriptions de cimetière, crématorium où autres lieux destinés au repos de l'âme parce que ça sent sacrément le roussi...<br /> Ou bien...?? ;-)
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V
Cher Papistache,<br /> <br /> Valérie est souffrante. Elle a attrapé la scarlatine. De plus, ce matin, se rendant à la pharmacie pour y acheter ses médicaments, elle fut sauvagement renversée par un poids-lourd, qui lui broya les os. <br /> Malheureusement encore, l'hélicoptère du SAMU qui la conduisait vers le CHU s'est écrasé.<br /> <br /> Rassurez-vous, ses jours ne sont pas en danger, elle en a vu d'autres. En revanche, elle ne pourra pas être rentrée avant... dimanche 12! Au moins!<br /> <br /> PS: je profite de cette petite missive pour adresser un petit bonjour à votre Épouse-qu'est-trop-trop-gentille-j'la-kiffe-grave.<br /> <br /> Manu<br /> <br /> Mouarf!
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T
Pauvre Anthelme... Il est dans une situation indescriptible... mais qu'est-ce que j'ai ri!<br /> Votre prédécesseur rira peut-être moins... Pas facile de dénouer cette intrigue...
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