Défi de Berthoise
Au Musée des Beaux-Arts de Lyon, je voulais revoir les tableaux de fleurs de 19 siècle.
A cause du commerce de la soie, Lyon avait privilégié les artistes qui donnaient dans les motifs floraux, car ils étaient repris dans les ateliers d'impression.
Je suis retournée sur la Place des Terreaux, je suis passée sous le porche . Mon amie qui connait toujours quelqu'un, avait prévenu et je devais me présenter aux caisses de la part de Mickey. On me donna un billet gratuit et je commençais mon exploration. A l'envers, ou à contre-sens, enfin je commençais par la période contemporaine et remontais le temps.
Je parcourus quelques salles pour arriver enfin devant le tableau que je voulais revoir.
Il était bien tel qu'il s'était fixé dans ma mémoire.
Grand, clair, avec ces femmes mêlées aux fleurs. Dans cette salle, il y avait une toile que je ne me rappelais pas avoir vu là. Aussi, quand on m'annonça que grâce à ce billet que je n'avais pas payé et qui était toutefois numéroté, j'avais gagné le droit de partir avec l'œuvre de mon choix, je n'ai pas hésité.
Je veux celui-là, les amants heureux de Courbet, que je pourrai renommer les amants comblés. C'est celui-là que je veux.
Pour le cou blanc et gras de la femme, pour sa pose alanguie, ses paupières mi-closes et l'esquisse de son sourire.
Pour les pommettes rosées de l'homme, ses cheveux en bataille, son épaule solide.
Pour les mains qui s'étreignent.
Pour leur contentement tangible, et leur quiétude devant un ciel plombé.
Voilà pourquoi à la tombola du Musée des Beaux-Arts de Lyon, j'ai choisi cette toile.
J'aime l'amour qu'elle évoque.