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Le défi du samedi
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2 août 2008

Loreille et Lardu pénuriegologogues - Joe Krapov

Les deux célèbres farfelus malgré eux, Stanislas Loreille et Olivier Lardu, tiennent une conférence publique sur le thème « un futur sans essence » .

 

- Un monde sans essence, bien sûr qu’on survivra !

- Tout le monde sait bien qu’en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. On s’adaptera !

- Un monde sans essence, ce sera un monde sans effervescence, un monde où cessera l’absence de sens qui nous fait courir en tous sens. On arrêtera tout, on réfléchira.

- Car en fait, ça induit quoi, l’absence d’essence ?

- Ce sera la fin des pompistes dans les stations-service.

- Mais il n’y en a déjà plus !

- La fin de la guerre en Irak

- Mais euh… C’était pas à cause des armes de destruction massive, ça ?

- T’as pas tout compris, là encore, toi, hein ?

- La fin de la Françafrique !

- Mais il n’y en a déjà plus… J’ai rien dit, je sors.

- Plus d’essence pour les voitures, ça veut dire : marcher, courir, pédaler.

- Le retour des diligences, des carrioles, des pousse-pousse, des omnibus, du train de 8 h 47, de la longue marche, du facteur Cheval !

- Nous referons l’éloge de la bicyclette bleue, du grand bi, du fardier de Cugnot.

- Et du théâtre boulefardier de Gérard Cugnot !

- On raccourcira les distances entre le domicile et le lieu de travail.

- Vivre et travailler au pays ! Gardarem lou Larzac !

- Plus d’essence ce sera un grand malheur pour les poupées Barbie !

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Plus de kérosène = zéro Ken !

- Ce sera la fin du briquet qui tangue dans les concerts de Francis Cabrel et des autres néo-babas !

- Ou alors le retour de la pierre à briquet en silex !

- De Lapierre et Collins ! Des Pierrafeu !

- Terminées les agences de voyage ! Visitez votre ville plutôt que d’aller à l’étranger embêter les autochtones !

- Sans compter qu’on embête aussi les gens qui habitent là !

- Je ne sais pas pourquoi on y va, d’ailleurs, à l’étranger. Je ne sais pas si tu as remarqué mais les gens ne parlent jamais la même langue que nous, là-bas !

- Ils sont bien plus pauvres aussi ! A Santorin, en Grèce, on chemine à dos d’âne plutôt qu’en quatre-quatre dans les escaliers.

- A Venise, pas une seule voiture ! Rien que des barcasses toutes noires ! Et pourtant le barcassier chante et rit tout le temps !

- Pourquoi eusses-tu voulu qu’il ne se gondolât point ? Vu le prix qu’il fait payer pour la course !

- On mettra des bateaux pop pop géants partout !

- Des pédalos ! Des bateaux mouches !

- Des hommes grenouilles !

- A force de se dépenser, les femmes auront des tailles de guêpes.

- Et nous des poignées d’amour et le bourdon en prime !

- Mais non, on courra aussi ! Surtout ce sera la fin des gros culs sur les autoroutes !

- Ah oui, ça c’est bien ! Les routiers sont sympas mais j’aime pas leurs camions !

- Quel bonheur pour les hérissons ! Traverser les routes la nuit sans risque de se faire écraser !

- On reviendra aux romans fleuves : on fera transporter les marchandises sur des canaux par des péniches, comme autrefois.

- Les chemins de halage serviront à autre chose qu’à la bronzette !

- Je comprends pas là ?

- Halage ! Creuse, un peu ! Et l’éclusier éclusera autant que Maigret dans les romans de Simenon !

- Ce sera Paris-Plage sur toute la longueur de la Seine !

- La voie expresse rive droite réservée aux lézards et aux escargots !

- L’Eloge de la lenteur sera une lecture obligatoire au programme de toutes les écoles.

- Ah oui, ce sera bien, un monde sans essence !

 – Dis, Stan , tu veux bien continuer sans moi et m’excuser, j’ai une course urgente à faire !

 – Oh, c’était pas prévu ! Où tu vas comme ça ?

- Le prix du baril vient encore de chuter et ça a été répercuté à la pompe. Je vais faire le plein de ma bagnole et de ma baignoire avant qu’il ne se mette à remonter.

 

Il sort. Stanislas reste seul face au public, le gratifie d’un large sourire un peu niais puis conclut, fort désappointé :

 

- Ce qui ne risque jamais d’arriver, malgré tout, c’est bien ceci : un monde sans indécence !

 

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Commentaires
M
Joyeusement délirant, un petit quelque chose des Frères ennemis, incroyable le nombre de choses dans lequel l'essence glisse son nez
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V
Sympa comme tout. Belle idée! <br /> <br /> T'es sûr? Qu'on ne peut pas imaginer un monde sans indécence?
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J
Merci à vous ! Ca fait du bien de rire et de faire rire, même à distance !
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P
Merci pour ce très bon moment Joe,<br /> <br /> Je ne sais pas si tu as du pétrole dans ton jardin, mais en tout cas tu ne manques pas d'idées ;-))
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T
J'adore la chute ! Le reste aussi m'a bien amusée! merci!
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J
Merveilleux !<br /> <br /> Tout de suite, j'ai pensé à mon sketch favori, celui où ils ont juste assez d'argent pour un seul verre de citron pressé, donc ils se mettent d'accord qu'ils partageront, mais une fois la consommation arrivée, Stanley (le mince) boit tout le verre d'un seul trait. Quand Oliver proteste, Stan commence à pleurer en disant "Oui, mais ma moitié se trouvait au fond du verre !"
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M
Ah, ce que j'ai pu rire ! Un grand, grand bravo !<br /> C'est excellent !
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J
Decoiffant!! j'adore. Devos lui-meme n'aurait sans doute pas dit mieux!
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P
Bel exercice, on n'a plus de pétrole mais on peut encore s'marrer.
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A
J'ai bien ri Joe en lisant ton texte.
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