Il n’y a qu’au mois de juin…(Joe Krapov)
Voici le mois de juin !
C’est le mois où tout change.
Le soleil vient enfin
Et l’on sourit aux anges.
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Des théâtreux et des fanfares
S’en viennent charmer les pinsons
Et les badauds de Saint-Grégoire.
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
A la Fête du jeu, place du Parlement,
Le jeu d’échecs à l’infini
Vient déposer sur le tapis
Sa dramaturgie noir et blanc.
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Les clowns ont envahi la Maison de quartier :
Villejean a donné un « Renc’art » aux acteurs.
Chacun présente ici ses travaux d’atelier
Et j’ai passé ailleurs de plus mauvais quarts d’heure !
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Qui ne va pas fêter ce mois-ci une union,
Un mariage de sœur, de nièce ou de voisin ?
La voiture emballée dans le tulle à foison
On klaxonne et le roi n’est pas notre cousin !
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Puis c’est le 21 et l’on sort sa guitare
Les résidents du centre adorent cette liesse :
Ils rient de voir ces décibels en ce miroir
De la variété des sons… et des ivresses !
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Il y aura aussi d’autres festivités,
Quelques pots de départ, un repas d’inventaire,
Des parts de kouign-amann plus ou moins feuilleté
Pour célébrer l’été et des anniversaires
Il n’y a qu’au mois de juin
Que l’on vit bien
Dans ce putain de patelin !
Et si aigri, ronchon, jouant le misanthrope,
Tu préfères marcher loin des fêtes humaines
Seul parmi des senteurs de sève ou d’héliotrope,
Les roses du Thabor alors seront tes reines.
C’est qu’on vit vraiment bien
Au mois de juin
A Rennes !
Quant aux onze autres mois
Merci, ça va.
C’était pas mal non plus
Et j’ai bien survécu !