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Le défi du samedi
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24 mai 2008

Hyppolite (Kloelle)

Bleu. Bleu c’est étrange. C’est une couleur que je n’ai jamais aimée. Le jour est doux. Je le sens à travers la fenêtre entre-ouverte. Je suis chez moi, mon odeur et plus encore inonde chaque réalité de cette pièce et pourtant ce bleu, ce bleu que je ne m’approprie pas.

Il y a cette douleur imprécise derrière ma tête et cette sensation d’étourdissement quand j’avance. J’aimerai atteindre la fenêtre pour voir mais je n’y parviens pas.

Les murs sont jaunes. Des murs jaunes, un sol bleu et pas un souvenir qui viendrait me parler de cette association de couleur hasardeuse.

J’entends les bruits de la rue, avec netteté. Fracas de freins et vrombissements de moteurs, voix claires et aiguë, entrelacement de conversations, nous sommes en ville. C’est ça, la ville et ses odeurs qui m’encombrent.

Je regarde autour de moi, je cherche des repères, des objets qui me parleraient de moi. Il y a bien ces grosses chaussures beiges devant la porte mais je suis persuadé n’avoir jamais eu à les porter. C’est comme cette veste qui pend sur la chaise, je la connais bien et pourtant je ne me vois pas épouser ses formes.

La table basse est encombrée de mille choses, un reste d’apéritif, deux rondelles de saucisson, quelques biscuits soufflés : ça tombe bien, je ne sais pas qui je suis mais je sais que j’ai faim.

Il y a des bandages aussi, et des onguents aux odeurs fortes. Voilà qui explique sans doute ce mal de crâne.

J’entends une clé qui tourne dans la serrure, et une voix veloutée qui vient vers moi.

-          Hyppolite ?

Si c’est mon nom, je n’aime pas. Il faut espérer qu’elle ne s’adresse pas à moi. ..Raté… C’est vers moi qu’elle a tourné ses grands yeux bleus, bleus comme ce plastique mou au sol. Elle a du le choisir pour s’harmoniser avec son intérieur. Elle a une tête à avoir ce genre d’idées.

-          Hyppolite…Tu es réveillé. Ne bouge pas. Mon pauvre tu es dans un sale état. Elle ne t’a pas raté cette voiture. Allez, couché mon chien., le vétérinaire viendra ce soir refaire tes bandages.

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24 mai 2008

Un moment de doute (Tilu)

Quelle est cette fille qui me regarde ?

Un air étonné dans les yeux,

Interdite en face de moi ?


Son allure me dit quelque chose…

Une ancienne connaissance ?

Inconnue, qui es tu donc ?

Silencieuse et immobile…


Je te le demanderais bien, pour savoir…

Et je rangerais mon miroir

?

24 mai 2008

Oubli du samedi (J.)

Si un jour je me levais en oubliant qui je suis, j’inventerais ma vie.

J’aurais parcouru les terres armé d’un bâton et mes sens, parlerais vingts dialectes assit en croix sur les sofas des rois, en Chine, en Souabe, aux lèvres d’un diamant conquit sur les sommets d’Afrique.

Mon équipage et moi sur nos bateaux en Caraïbes serions devenus riches d’un trésors enterré, adulés, aimés des femmes et des joies.

J’aurais conquit la lune il y a peu, et salué le monde suspendu à ma voix.

On auraient crains mes chars et les bombes que j’aurais inventées - parti d’une pomme tombée j’aurais expliqué les planètes et les forces.

Et les foules en masse à chacune de mes scènes et devant l’Olympia.

Et on criera mon nom.

J’aurais écrit des livres comme des fleuves, décrit les arts et l’histoire, aimé des papes et des rois.

Ce matin là je serais vibrant, brillant, fou, géant, intraitable, aimant, immense et infernal.

Puis verrais ton visage

Emmitouflé de draps

La douceur de ton corps

Et puis un cheveux d’or

Et le souffle à tes lèvres

Rappellerait ta voix

Et tout me reviendra

Et je serai heureux

24 mai 2008

Container (Majic)

Claude aime beaucoup faire la sieste ! Claude travaille depuis bientôt vingt trois ans dans une société d’import-export et il est passé par tous les services administratifs : gestion du personnel, formation, moyens généraux et  aussi par les autres services tels que le dédouanement, les finances !

Tout récemment il a été affecté au service maintenance qui s’occupe des transports mais aussi du stockage sous douane des containers qui servent à importer les marchandises les plus variées (pneus, denrées alimentaires, produits surgelés mis dans des containers spéciaux) . Dans son nouveau service, il avait largement le temps de vaquer à d’autres occupations et il ne se prive pas de surfer sur Internet, de sortir faire un tour en dehors du port : il était bien plus libre qu’avant !

De temps à autre il venait au travail le matin dans sa propre voiture et il garait son véhicule dans le parc à containers  avant de rejoindre son bureau ! Ce jour là son meilleur ami, Yvan a décidé de lui faire une belle blague : il lui prit le matin même, à leur arrivée au bureau les clés de la voiture (une Clio) et  profitant du faite que Claude était absorbé (pour une fois) par le travail, il sortit du bureau, mit la voiture en marche et….la fit entrer dans un des containers déchargés !

Yvan se frottait les mains, il allait bien rigoler lorsque  Claude se rendrait compte que sa voiture n’était pas à l’endroit ou il l’avait stationnée !

Claude finalement était tellement occupé qu’il passa la matinée à éplucher des dossiers sans avoir le temps de sortir ! Au moment du déjeuner il n’eut que le temps de manger son casse-croûte dans son bureau avant de mettre en place (comme d’habitude) les fauteuils sur lesquels il allait piquer son sommeil réparateur de la mi-journée !

Le sort pourtant en a décidé autrement !

Yvan, en effet, avait du remords entre temps et décida de parler à Claude de sa blague, mais il fallait qu’il le fasse avant que son ami ne commence sa sieste et il se rendit  d’un pas rapide au bureau ! D’abord courroucé en apprenant la « mauvaise blague », Claude  devint plus conciliant envers son ami et tous les deux décidèrent de rejoindre la voiture pour voir !!

La voiture était vraiment bien garée dans le container et Claude libéra son ami en riant un peu tout en pénétrant dans le container ! Claude entra dans sa voiture et ajusta le siège aussitôt pour ne pas rater sa sieste ! Y  comprit que son ami ne lésinait pas, il le laissa donc à son aise ! En sortant du container, il n’oublia pas de …..refermer la porte !

Comble de malheur le fameux container de monsieur Claude était sur la liste de ceux à rapatrier sur le bateau de ce matin même, l’opération  devait se faire rapidement pour éviter les surestaries et Claude en voiture dans un container fermé faisait de beaux rêves !

Le container fut soustrait au sol discrètement par un grand chariot élévateur et alla prendre place dans la grande soute du bateau ! D’autres containers suivirent, puis d’autres, puis d’autres !!!

A son réveil, nuit noire ! Monsieur Claude ne se rappelle plus de rien ! Un heureux mouvement de ressac l’incitait à se rendormir !

C’est Yvan qui donna l’alarme bien après !

24 mai 2008

J’oublie tout... (MAP)

map

J’oublie tout ce matin

et ça m’est bien égal !

……………….

Je suis une herbe fraîche

balancée par le vent,

un attrape soleil,

un « encercleur » de ciel

et quand le vent s’engouffre

dedans mes vêtements

je deviens cerf-volant,

aucun lien ne m’attache

je pars au gré du vent.

…………….

Au lever de la lune

je redescends sur terre

tout doux, tout doucement.

Ma mémoire endormie

peu à peu se réveille :

………………….

je redeviens enfant !

* * *

 MAP

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24 mai 2008

Je crie (Val)

Je me suis réveillé. J’ai ouvert les yeux lentement.

Pouah ! Elle est forte ! La lumière ! Ça me pique !

J’aimerais bien me frotter les yeux. J’arrive pas à les atteindre avec mes poings fermés. Dommage !

J’ai faim. J’ai froid. J’ai soif. Je suis tout seul. J’aime pas être tout seul. Je ne reconnais rien alentour. C’est quoi, ces couleurs ? Ça flash !

Y’a personne ! Je le sens bien, que je suis tout seul ! C’est pas parce que j’ai du mal à voir que mes autres sens ne sont pas en éveil.

Je suis tout seul . Je m’ennuie. Je suis mouillé. Et pis surtout j’ai faim. Mais alors… j’ai très faim !

Si personne ne vient je vais être obligé de crier.

Personne ne vient ?

Je crie !

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Ah ! Ben voilà ! J’entend un bruit ! On vient me chercher. C’est pas trop tôt, dis donc !

Mais ? C’est quoi ce Bazard ? On se moque de moi ? C’est qui, celui-là, qui penche sa tête ? Non, mais moi, j’en veux pas ! Moi, je la veux elle, ou alors je crie encore !

Pourquoi il me prends, lui ? Mais ça va pas, la tête !

Ahhhh ! Ahhh ! Ahhhhh !

Pourquoi il me déshabille ? J’ai froid, moi ! ahhhh ! ahhh ! ahhhh ! Je crie ! 

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Non je ne vais pas me calmer ! Je la veux ou alors je crie ! C’est comme ça ! Je ne sais pas qui je suis ni ce que je fais là, mais je sais déjà ce que je veux !

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !

Ah ! Enfin ! Je la sens… elle est pas loin.  Bon, en attendant qu’elle me prenne, faut quand même que je continue à crier, au cas ou…

Ahhh ! Ahhh ! Ahhh ! Ahhh !

Y’en a mare, d’attendre !  Moi, j’ai faim ! Et pis j’ai froid. Et je veux un câlin.

Ah ! Ouf ! Elle se rapproche enfin. Je reconnais son ombre et son parfum. Oui ! C’est elle ! J’en suis sûr !

Bon, ben alors là, je me tais ! Là, d’accord !

Je vais déjà mieux maintenant qu’elle me tient…

Enfin, faudrait quand même se dépêcher, hein ! Parce que c’est pas le tout, mais j’ai sacrément faim, moi !

Allez ! Vite, vite ! Enlève-moi tout ça ! J’ai la dalle !

Regarde ! Ma bouche est grande ouverte ! C’est signe que j’ai vraiment très faim !

Ah, ben ça va mieux, là ! J’me sens mieux, moi, maintenant. Je commençais à avoir très soif et très peur. Elle me rassure… ça fait du bien !

Je ne sais pas qui je suis ni ce que je fais là, mais toujours est-il que ma vie prend tout son sens, quand  ma bouche se colle à son sein. Le reste n’a pas d’importance. Ça me fait oublier les insupportables minutes d’attente qui précèdent le casse-croute. D’ailleurs, je les ai déjà oubliées…

Je suis bien. J’ai chauds. Elle sent bon. J’ai à boire et à manger. Je suis collé contre elle. On est tout chauds, tous les deux… Qu’est ce qu’on est bien, là…

Je… je commence à… à être rass… rassasié, moi.  J’ai comme…un… léger…coup … coup de barre. Mes paupières sont lourde. J’ai de plus en plus de mal à résister…

Je ne vois plus rien. Je n’entend plus rien…

Je dors …

24 mai 2008

La Môm' Confitur' (Papistache)

Han ! I’ fait déjà jour ? J’ai l’impression d’avoir dormi sur un’ planche. Où c'que j'’ai passé la nuit ?  J’étais si fatiguée, si fatiguée, hier. J’me souviens plus comment j’suis arrivée là. J’ai faim ! J’AI FAIM !
J’entends du bruit... des voix...

“Bon, ma petite Ginette, tu sers Madame Brouet, tu t’occupes de Madame Verdon et après tu fais la chambre numéro 6.
Oui, Madame Serge !”

Hum ! Ça sent bon  ! La Ginette aussi è’ sent bon... un' odeur d' lavande ! J’aim’ bien la lavande. Ell' dépose un plateau  devant  un' vioque qui roupille encore. La mère Brouet, sûr ! pis un autre à côté du grand corps maigre, ça qui doit être la Verdon.  Et moi ? J’ai pas d' plateau r’pas ? Hey ! Vous m’oubliez Ginette ! GINETTE ! Ell' est sourde. Eh ben, GINETTE, vous oubliez Madame... Nom d’un' marguerite ! j’me rappelle plus mon nom. V’là bien ! Oh ! Ginette ! J’ai la dalle ! GINETTE ! Tiens ! Parl' à mon Jules ! Ça f’rait l’mêm' effet !

Quelle nuit !  J’étais p’êt’ soûle hier ! Mais... c’est pas une raison pour m’priver de bectance ! La vioque Verdon, a pas cor’ remué un cil. J’y piqu’rai bien sa confiot’ ! Purée qu’è sent bon, sa confiote ! Quand j’aurai bouffé un' tartin’ ou deux, ça ira mieux ! J’m’ tir’rai d’ici et basta, mais enfin, j’aim’rais bien savoir pourquoi qu’on m’sert pas d’plateau r’pas, à moi. Faut-y que j’déclin’ mon identité ? Ma faut’ à moi, si j’ai oublié mon blase ? J’étais si fatiguée, hier ! J’sais pas c’que j’ai fait. J’ai les paluches dégueulasses, j’ai dû m’traîner jusqu’ici et finir au pieu à côté des vieilles grabataires de l’hospice. Purée, y z’auraient pu m’passer à la douche !

Bon, la Ginette a s’est tirée passer la wassingu' à côté ! Moi, la vioqu' Verdon, j’y bouff’ son casse-dall'. On verra bien si la mémoire m’revient. Hummm ! Hummm ! J’ador' trop la confiote aux z’abricots, si ça c’est pas du bonheur ! Ça m'frétill' dans l'abdomen ! Tant pis, j’y vais avec les paluches, c’est trop bon.  Si Bezzito m’voyait, y’s’rait chocolat. Bezzito ? C’est’y qu’ la mémoir’ è’ m’reviendrait. C’est l’sucre à la confiote à la mère Verdon. J’lai toujours dit, l’sucr’, c’est bon pour la souvenance. Cor’ un peu avant de m’tirer. J’vais bien finir par m’rapp’ler qui j’suis ! J’me fais vieille ! Ça m’s’rait pas arrivé cor’ la s’maine dernière, c’tt’ affaire !

“Eh bien Ginette ! Tu as encore laissé  Madame Verdon toute seule. Tu sais bien qu’il faut la faire manger à la cuillère ! Et regarde, il y a une guêpe dans sa coupelle de confiture. Ma fille, je vais en parler à Monsieur le directeur !”

Une guêp’ ? Une guêp’ ? Non mais, est-ce que j’ai un’ taill’ de guêp’ ? Ah ! Ça m’revient ! J’suis un’ abeill’,  eh, gourdasse ! Purée, j’ai les ailes qui poissent, j’peux p’u m’envoler, tu vas voir qu’la Gin...

Schriiiccchhht !  Oh ! Tout ce cirque pour une mouche à miel ! Voilà, c’est réglé ! De toutes façons, la mère Verdon, elle aime PAS la confiture aux abricots !

24 mai 2008

(Re) Connaissance - Janeczka

Mais qu'est-ce-qu'elle me veut, celle-la?
A me fixer comme ca... C'est franchement genant. Elle veut ma photo ou quoi?
A chaque fois que je leve la tete, elle est la. L'oeil morne, le teint fane, les cheveux en petard... on dirait qu'elle vient de se lever!
Et puis elle a une de ces allures! Elle aurait pu se mettre un sac a patates sur le dos que ca aurait ete pareil!

Mais... elle me dit quelque chose, maintenant... on ne se serait pas deja croise? alle a l'ecole ensemble? elle insiste en plus... elle soutient mon regard... on dirait que je lui rappelle quelqu'un moi aussi... la situation devient de plus en plus embarrassante... est-ce que je lui parle, ou pas? bon, je vais lui faire un sourire et un petit geste de la main...

Elle me repond! a vrai dire, on dirait qu'elle m'imite!
Attends, j'ai comme un doute...

Coucou de la main gauche... Coucou de la main droite... je lui tire la langue, lui fais des grimaces...
Tout pareil!!

C'est pas possible... a moins que...

NOOON!! c'est moi, ca?
Aille, ca fait mal...

Remarque, ca aurait pu etre pire: j'aurais pu etre Carla Bruni!!

24 mai 2008

Comme la semaine dernière...

La seconde moitié des participations sera en ligne à 12h!

Bonne lecture à tous...

24 mai 2008

Le 23 mai (Aude)

Le réveil sonne qui me tire d’une nuit lourde et sombre, une nuit dont  on ne  retient que l’atmosphère pesante des songes qui l’ont bordée. Je ne me pose pas de questions : si le réveil sonne, c’est qu’il est l’heure. J’observe sans émotion aucune le corps endormi près du mien. Je me lève, avance en somnambule jusqu’à la cuisine. Je suis prévoyante puisque j’ai préparé le café en avance. Je n’ai plus qu’à appuyer sur le bouton. Je jette un regard indifférent sur le grand calendrier accroché sur le frigo où les rendez-vous de chacun sont annotés au fur et à mesure. Nous sommes le 23 mai. Je n’y prête guère attention. Dans la salle de bains, je trouve mes vêtements soigneusement préparés pour aujourd’hui. Je n’ai pas de temps à perdre le matin on dirait. Douche rapide, maquillage express. Je claque la porte de l’appartement sans avoir croisé âme qui vive, pas même un vieux fantôme. Sur la route, je contemple la farandole des voitures, danse impitoyable pour celle qui ne respecte pas le pas.

23 mai. Pourquoi me dis-je qu’aujourd’hui est le 23 mai. C’est comme si cette date me rappelait un rêve ancien. J’aperçois au loin la sortie que je dois prendre. 23 mai, 23 mai 2008… Je me souviens de tout soudain. J’ignore ma sortie à la dernière seconde, je sais où je vais maintenant. Je vois ses yeux dans les miens et il me semble entendre sa voix, mélodieuse, douce. Toutes ces années, j’avais oublié ce chemin et je m’étais oubliée.

La quatre voies semble si droite, s’oubliant à l’infini, comme si elle n’avait pas de fin. Je fais le tour de ma vie, facile. Elle est si vide malgré l’emploi du temps surchargé qui est le mien : travail, deux enfants, un mari, des amis, les vacances deux fois l’an. Je n’en puis plus. Je laisse une vague de souvenirs déferler dans ma tête. Ses embruns mouillent bientôt mes yeux. Mais où est-elle celle qui voulait peindre, aimer, rencontrer du monde et voyager ? je mire dans le rétro cette inconnue qui conduit la voiture. Je suis devenue une femme froide et triste, prévisible et conventionnelle.

J’arrive bientôt face à la mer. Je range ma voiture et je cours avec le tailleur et les talons de cette inconnue que je suis devenue. On s’était quitté pour vivre nos rêves sans barrière. Nous avions choisi cette date : une voiture dont l’immatriculation était 2008 et qui venait de la Creuse, ça c’était pour le jour et l’année. C’était une R5, voilà pour le mois de mai. A cette date nous devions nous retrouver et nous raconter nos expériences et nos rêves accomplis. Je ne sais pas s’il se rappelle cette promesse mais moi, je me rappelle celle que j’étais et que veux redevenir.

18 mai 2008

2 + 1 = 3

Parce que leurs cerveaux ne cessent jamais de tourner, même au cœur de la nuit, Val et Janeczka ont pensé qu’un trio assurerait plus de stabilité à leur bébé qu’un simple duo (fût-il aussi sympathique que  subtil).
Nul ne saura jamais les tractations souterraines menées à bien pour parvenir à ce résultat : Papistache rejoint  l’administration des défis du samedi.

En mauvais administrateur qui se respecte, il annonce déjà qu’un séisme de magnitude 7 sur l”échelle qui s’appuie au mur, l’empêchera d’assurer la moindre activité du vendredi 23 mai  au samedi 24 inclus.
Néanmoins, vous pouvez considérer que son adresse courrielle : papistache@laposte.net est à votre disposition pour soulager les deux muses inspiratrices du lieu.

Le beau succès de la journée du 17 mai laisse augurer de gentils samedis à venir.
Si dans le principe, chacun des administrateurs proposera un défi à son tour, tout membre du club  peut  lancer un défi à la communauté ce qui sera un gage de diversité et de renouvellement des consignes d’écriture.

En attendant, puisque vous êtes invités à jouer les amnésiques, faites un nœud à votre mouchoir, il serait dommage que vous oubliiez  votre rendez-vous hebdomadaire.

Pour “Les défis du samedi”  P.

18 mai 2008

Defi # 11

Pour cette consigne, vous vous levez un matin sans vous rappeler qui vous etes.

Les textes sont comme d'habitude a envoyer a:

janeczka@hotmail.co.uk ou pitch30@wanadoo.fr


Merci d'avance!! *sourire*

17 mai 2008

Le cloitre...

A notre demande, Brigou a eu la gentillesse de nous envoyer des photos.

Je les ai rajoutées sous son texte.

Allez-y, elles valent le coup d'oeil!

Merci Brigou!

17 mai 2008

Presque rien... (Papistache)

C'est que... voyez-vous... je n'ai que moi à offrir... c'est pas grand-chose... et même... ce pas grand-chose... Mamoune y tient encore... un peu... alors... ben alors... je vous offre... une parcelle de mon temps... un morceau d'infini arraché au cours des jours ... rien quoi... le souvenir d'avoir croisé ici... de belles idées... de belles personnes... que pensiez-vous que je puisse vous offrir d'autre... un morceau de mon existence... ça l'fait ? comme on dit sur les trottoirs des villes où je ne vais guère... c'est pas grand chose... mieux que rien...*



Pour les points de suspension c'est que Tilu m'en a livrés trop pour ma petite sacoche

17 mai 2008

Ma meilleure ennemie (Cartoonita)

Pour ce défi, j'offre Paris
À ma meilleure ennemie.

Je lui offre la Tour Eiffel
Qu'elle s'y jette, la belle !
Je lui offre l'Obélisque
Pour qu'elle se le glisse...
Je lui offre le métro
Que la foule lui casse le dos,
Ou encore mieux (mais ce serait trop beau)
Quelle finisse dessous en petits morceaux…

Je lui offre les crottes de chien
Des clébards des parishiens
Qu'elle marche dedans
S'étale & se casse les dents.
Je lui offre la pollution
Qu’elle lui remplisse les poumons.
Je lui offre la malpolitesse
Qu’elle s'y blesse.
Je lui offre l'indifférence
Qu'elle devienne rance.

Je lui offre la dite "plus belle avenue du monde"
Qu'elle y dépense tous les sous de son z'hom et qu'il la gronde.
Je lui offre les pickpockets & autres fripouilles
Qu'on lui mette les mains sur les fesses et la tripatouille.
Je lui offre aussi le Musée du Louvre
Qu'elle soit moins un chouia moins gourde.

Je lui offre la capitale
Car c'est son Saint Graal
Qu'elle soit Parisienne
Cette foutue chienne…
Bienvenue parmi les Parigots
Ma chère tête de veau

17 mai 2008

Souvenir (Miss-ter)

Un édifice en granit gris, posé sur un socle rectangulaire ; il est entouré de grilles. C’est une croix en relief dont le pied est enserré par une barque incurvée. Symboles sculptés dans la pierre, monument perdu sur les hauteurs de la côte, dans la solitude de la baie, fouetté de vents et d’embruns, en plein air et en plein ciel. Un mélange de rudesse et d’élégance, de noblesse et de bonhomie, aux confins indécis de la fantaisie et du pathétique, du truculent et du grandiose. Un calvaire à croisillons qui déploie sa silhouette complexe, suspendu entre ciel et terre. Il touche l’âme des rares visiteurs qui viennent humer l’air iodé, celui qui cingle le sang et hâle la peau....

Un jour funeste d’octobre 1943. Un bateau torpillé. Une lettre confiée à un marin rescapé et remise à la veuve du capitaine disparu. Quelques lignes pleines d’amour et une dernière volonté. En Bretagne, les paroles prononcées au seuil de la mort sont considérées comme des paroles sacrées ; la veuve passera plus de quarante années à se battre pour ces derniers mots. Disperser les cendres de son mari défunt depuis cette Croix des Marins, ce monument édifié au pied d’une mer qu’il aimait tant. Faute d’avoir retrouvé son corps, elle voulait inscrire son nom dans le granit. Il était déjà sur le monument aux morts face à l’église. Que de démarches et d’efforts en vain.

Un matin de décembre 1980. Cinq jeunes adultes, de la même lignée, accompagnés d’un ami graveur. Dans un gris pluvieux qui avait toute la tristesse d’un crépuscule, ils prirent en silence le chemin des douaniers. Ce que les Bretons appellent un « voyage de Purgatoire » à cause, sans doute, de l’aspect fantomal que prennent les lointains sous les ciels bas et troubles noyés d’eau. C’était un de ces jours où le vent hurle dans les branches décharnées, quand résonne dans le ciel chahuté le cri éperdu d’une mouette malmenée. Des embruns qui caressent les joues de leurs baisers salés et piquants. Et, par une échancrure des dunes, la Croix, dressée vers le ciel, comme un appel à l’éternel. Les cinq cousins, aussi entêtés que leur grand-mère, et leur ami, gravèrent dans la pierre la mémoire de leur aïeul. Une inscription que personne n’osa effacer.

Voilà, Cher Grand-Père inconnu,

Capitaine au long cours

Dont la vie fut si courte,

Ce monument est à toi.

En atteste cette épitaphe

Gravée dans le granit,

Un jour de tempête

Pour toujours face à ta mer....

17 mai 2008

Un cadeau - J.

Je t'offre la 10ième galaxie.
Là.
Tu vois.
Juste au bout de mon doigt.
Celle-là même que tu mires et qui te mire en retour.
Celle-là qui respire dans la nuit calme du froid stellaire.
Celle-là même.
C'est la tienne.
Je viens de la voler pour toi.
Je l'ai usurpée aux Dieux pour te l'offrir toute vivante.
J'ai pu revenir avant l'aube.
Si le matin te surprends avec elle en ton sein, elle sera tienne pour toujours.
C'est ainsi.
Les Dieux en ont dicté les règles.
Prends là.
Elle est à toi.
Il y a tout son espace dedans.
Tout son infini bleu de poussière d'argent.
Toute sa vie bouillante
Ses planètes vivantes
Les soleils qui orbitent
Et tout ses satellites.
Prends-là.
Garde-là.
Veille là comme tu veillerais un diamant dans un oeuf.
Prends en soin.
Aime là.
Elle est à toi.
17 mai 2008

Plaisir d'offrir - Janeczka

A ma mere, j'offrirais une cathedrale au Bresil. Pourquoi une cathedrale? ma mere, bien qu'etant minuscule, a une personalite demesuree. Ca lui irait tres bien. Les immenses vitraux, la lumiere eblouissante, et Dieu. De preference a Manaus, la ville de son enfance. Peut-etre que cette femme y passera faire un tour et chanter de l'opera... De l'opera dans la brousse... j'aime l'idee...

images

A mon mari, j'offrirais le Centre Pompidou, un endroit de culture ou l'on a passe beaucoup de temps, et qui lui irait comme un gant.

pompidou

A ma soeur, j'offrirais... son annexe d'ANPE locale...

A Tite Mere, je donnerais la maison de Papou a St-Barth!!

vialenc_sepia

A moi-meme, je m'offrirais... l'Islande! on peut rever, n'est-ce-pas? (ma maison est la troisieme en partant de la droite)

islande

Et a toi, l'inconnu qui peut-etre le restera, ou futur(e) ami(e), ou meme vous qui me connaissez, j'offrirais...
les Iles Vanuatu!  un peu de bonheur, de calme et de reve...

vanuatu

17 mai 2008

Diras-tu oui? - Caro_Carito

Pour éclairer tes yeux d’eaux dormantes, j’aimerai t’offrir la démesure et l’outrance, le pays brûlant de mon d’enfance.

Nous déposerons les armes dans le berceau des volcans, au sein des maisons aux briques ocre, rouges et blanches. Là, je te conterai la légende, notre légende d’exilés. Des mots transmis, ravaudés qui ont fait nôtre ce bout de terre aride.

Nous nous égarerons, main dans la main, dans cette forêt, où chaque pas s’efface, avalé par une végétation vorace et tapageuse. Nous guetterons l’aube violine. Et te sachant immobile à mes côtés, je saurais que ton regard impassible, semblable à deux éclats de jade, se fond alors dans le luxe des hautes frondaisons.

Oublieux du temps, nous poserons nos mains sur les murs des temples tutélaires, perdus dans les hauteurs. Tu sentiras la présence féline des dieux passés. Alors tu pourras mesurer la distance qui sépare le grand condor de tout autre. Tu oublieras le héron gracieux et la célérité de l’épervier car tu l’apercevras, tel un seigneur, planant entre le Huascaran et les cordillères blanche et noire. Regarde comme il est fier ; son vol majestueux effleure les cimes enneigées.

Nous errerons ensemble le long des brumes grises qui assiègent Lima, nos regards perdus dans les méandres des balustrades et des palmiers poussiéreux. Nous traverserons les déserts, de sable et de pierres qui se dévident à l’infini. Et sur une digue de béton, face aux bouillonnements des vagues, nous serons seuls au monde.

Nous sentirons le goût du sel sur nos lèvres. Tu apercevras peut-être les fantômes des conquistadores et le ventre pansu des caravelles à l’assaut de l’Eldorado. Oseras-tu goûter à ce feu qui nous incendie, corps et âmes, et qui nous tient éveillés la nuit durant, dansant, la peau luisante et fiévreuse? Avec ton cœur où bat sans cesse ce pays enclavé dans le vieux continent, altier, accepteras tu cette terre de pionniers ? Ici, souffle l’esprit du Nouveau Monde, une terre à partager, un rêve à découvrir.

 

Je t’offre mon pays, au sang bouillonnant, au rire facile et léger comme le vin de Tacama. Vois son cœur ouvert et généreux, avec cette folie douce et entêtante.

Lorsque nos âmes ivoire et brunes s’emmêlent, qui sait… Puisque, en levant les yeux vers le ciel, bercés par le chant des peupliers, nous partageons la même éternité.

17 mai 2008

La Nouvelle (Aurélie)



Ah! Te voilà! Je t'attendais! Je voulais te montrer quelques p'tits trucs... enfin, viens voir toi-même, c'est assez particulier... Tu me suis?
Voilà nous y sommes, 1er étage, aile C1, mon couloir d'internat. Oh bien-sûre ce n'est pas "mon" couloir juste à moi, non, mais depuis 5 années que je le arpente plusieurs soirs par semaine, je m'y suis attachée tu sais! Alors voilà, ici, en bout de couloir, c'est ma chambre, "la chambre de la pionne" comme disent ces chipies. A ta droite c'est la salle télé. La réception est super mauvaise, mais elles pleurnichent chaque soir pour qu'on les laisse regarder "Plus belle la vie", c'est que ça ne doit pas être toujours si laid!

La première chambre à gauche, elle est occupée par des "anciennes". Elles sont un peu fanfaronnes mais rien de méchant. Par contre, attention, elles sont trés (trés) blagueuses...
Les filles de la chambre d'à côté te proposeront systématiquement de la nourriture. Refuse, ou tu seras obligée d'écouter leurs longues élucubrations sur les repas bof-bof de la cantoche et les petites plats qu'elles mangent chez elles.
La troisième chambre... elles ne sont pas trés avenantes ici, mais si tu arrives avec une blagounette, elles seront joyeuses pour la soirée.
La chambre d'en face, attention, elles fument en cachette dans la douche! Le truc imparable c'est de les surprendre, de leur coller une frousse d'enfer en jouant la méchante (juste quelques heures...), aprés ça elles ne recommenceront pas.
Dans la suivante, elles sont toujours un peu tristounettes, je ne les ai jamais vues enjouées. Peut-être que tu auras ce privilège!...

Ici, elles mettent un matelas au sol pour regarder un film toutes ensemble, et bien souvent elles dorment ainsi. On les laisse faire, mais elles doivent ranger le lendemain avant d'aller en cours. Ca ne pose jamais de problèmes... elles sont adorables comme presque toutes.
Là, ça empeste toujours le parfum, je ne sais pas comment elles font pour respirer, c'est un mystère pour moi...
Et enfin, le "repère"! La pause café, les ragots, les dernières nouvelles hilarantes ou les blagues hasardeuses... Notre coin à nous. Tu verras il y a une bonne, que dis-je, une superbe entente dans ce cercle.
Voilà, je pense que je t'ai tout dit... T'as pas l'air enchantée? Oh je ne l'étais pas non plus quand je suis arrivée ici, je croisais les doigts pour y rester le moins possible, et "trouver mieux". Malgré ça, te céder ma place ce soir, ça me noue le ventre. Et la gorge, un peu. Mais bon, ce n'est qu'un job! Et puis ça me donne l'occasion de te faire ce joli cadeau... attends, je reprends mon porteclefs! Wahou, 5 ans qu'il est là-dessus, elle va me manquer cette clé!
Voici! C'est à toi maintenant...

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