Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 052 317
Derniers commentaires
Archives
4 juin 2022

Désillusion. (Yvanne)

 

Elle suit l'étroit sentier qui mène à la rivière. Elle en connaît par cœur toutes les embûches : monticules terreux parsemés de brindilles des fourmilières, cailloux affleurants, racines enchevêtrées, tortueuses et traîtresses. Elle les évite sans même y penser. Les buissons ébouriffés ploient sous leur opulente floraison d'or et s'inclinent sur son passage. Elle les écarte avec impatience. Chèvrefeuille et aubépine s'évertuent à inonder le chemin de leurs senteurs sucrées. Sur le pré, tout à côté, coquelicots, bleuets et marguerites se mêlent dans une magnifique harmonie champêtre. Un vent tiède berce doucement en des vagues océanes les hautes herbes d'où proviennent les stridulations des grillons assoiffés d'amour. Qu'importe. Toutes ces beautés ne la touchent plus. Elle ne les voit pas. Ne perçoit pas les parfums suaves et entêtants qui faisaient pourtant son bonheur. Elle aimait tellement écouter la brise légère taquinant les pins sylvestres et deviner dans les broussailles les oisillons encore au nid. Tout cela est oublié et ne la concerne plus. C'était avant.

Elle se hâte. Les rayons d'un soleil couchant jouent avec sa fragile silhouette et allument dans sa chevelure brune des éclats fuyants. C'est bientôt l'heure. Elle se hâte, tous les sens soudain en éveil.
Elle s'arrête et tend l'oreille. Un sourire se dessine furtivement sur son visage et lui rend une jeunesse lointaine. Elle entend le bruissement de l'eau toute proche. Son cœur bat plus fort. Elle avance alors doucement, longe la berge jusqu'à la minuscule plage de galets. Elle est arrivée. Elle s'assoit et les fougères se couchent pour l'accueillir. Elle respire profondément. Ici et maintenant elle se sent étonnamment vivante.

Elle savoure ce moment. L'attente est délicieuse, elle est promesse. Elle contemple la cascade. Oh juste une cascatelle mais tellement vive et joyeuse ! Elle confie comme toujours son espoir au ruisseau. Elle partage tant de secrets avec lui. Il a emporté dans ses tourbillons les souvenirs tendres et lumineux. Elle désire si fort qu'un jour il les lui rende. Ce sera aujourd'hui. Elle le sait.

Une main douce se pose sur sa joue. Elle reconnaît ce parfum. Elle le reconnaîtrait n'importe où. Il la grise, l'obsède, l'ensorcelle. Soudain une ombre se penche sur elle. Elle ferme les yeux. Comme autrefois quand il caressait son visage en le dessinant. Elle devine son sourire enjôleur. Il murmure  et sa voix l'envoûte. Ses lèvres se posent sur sa bouche et ses mains se font impatientes et coquines. Elle oublie tout alors jusqu'à la déraison, l'âme asservie. Son corps se tend à l'appel du désir. Il ploie, s'abandonne à ses feux et se donne enfin. C'est la plénitude, l'ivresse tant attendues.

Un choc. Une fulgurance. Elle se redresse brusquement. Soudain réapparaît, familière, la douleur de l'absence. Elle tremble. Elle a rêvé mais dans son inconscience n'est ce pas ce qu'elle est venue chercher. C'était une chimère, une illusion, un beau songe éveillé qui la laisse pantelante et inassouvie. La rançon d'un bonheur intense et éphémère . Le cœur en deuil, elle se lève et part à regret, jusqu'au prochain appel de l'amour, une prochaine espérance.

Publicité
4 juin 2022

illusoire (joye)

illusoire

4 juin 2022

Balzac 00 01 l'illusion genre mineur qui touche le fond ! (Joe Krapov)

DDS 718 Balzac 000037186

Je m’appelle Lucien et je crois que j’ai perdu toutes mes illusions.

Je n’étais pourtant pas ce qu’on appelle un grand rêveur, j’avais les pieds sur terre mais maintenant que je ne suis plus un perdreau de l’année je dois avouer que le bilan n’est pas terrible. Dressons-le en même temps que le couvert pour le dîner – ce soir j’attends Madeleine - :

Parfois votre cousine est plus bête qu’on ne croit.

Parfois votre cousine est moins bête qu’on ne croit : pendant que le cousin ponce elle s’envoie Pylade qui ne demande pas mieux au reste. Pylade, mais pas vous ! Et vous ne dites rien au cousin pour préserver la paix du ménage.

Ce qui mirouëte dans le miroir d’Ursule n’est pas forcément votre beau minois de minet. Dans la maison du chat-qui-pelote il se peut qu’habite une fausse maîtresse à qui peu chaut votre animal : Ursule est la vieille fille-type qui range tous les soirs sa virginité dans le cabinet des antiques. Accident notoire : vous avez encore une fois envoyé une passion dans le désert !

Toutes les menteries, les hypocrisies, les carambouilles, les entourloupettes de la vie, il arrive qu’on les gobe sec. Et il y en a ! Le modeste mignon cache parfois un vaniteux m’as-tu vu moche.

Si vous êtes victime d’un jaloux, d’un maître-chanteur, d’un huissier, si vous poursuit une vendetta, vendez tout et barrez-vous par la porte de derrière !

Si vous allez au bal de Sceaux et que tout le monde y semble intelligent, méfiez vous : c’est peut-être vous qu’on a invité pour le dîner de cons.

La splendeur des thés chez Madame Verdurin lorsqu’on est en cour débouche quelquefois sur la misère des tisanes de Tante Léonie où l’on n’a même pas le droit de tremper sa madeleine pour cause d’hygiène :
– Ca va pas non, Marcel, t’as un bol, trempe dedans, arrête de me chauffer !

A la bourse les actions de tante Yolande montent et descendent. Quel sera le montant de son héritage à Tata Yoyo ?

La princesse de Cadignan garde ses secrets pour elle. C’est d’autant plus égoïste qu’elle gagne au loto chaque semaine ! Je lui ai demandé si elle avait un truc pour abolir le hasard. Elle m’a répondu : « Pas un truc, un coup de main mais vous, Lucien, pour que vous ayez le génie, il faudrait un grand dé ». Je n’ai rien compris et je suis retourné danser avec Catherine, la duchesse de Langeais.

Ne tombez jamais amoureux de la fille aux yeux d’or, Marie Laforêt : il y a toujours un arbre qui la cache !

J’y suis allé dans la Vallée des larmes : y’a pas de lys hélas, c’est là qu’est l’os.

On veut rendre Esther heureuse, on croit savoir comment aiment les filles et paf, on se retrouve toujours là où mènent les mauvais chemins !

Même l’élixir de longue vie n’a plus les mérites qu’on lui prête. Ceux qui se croient immortels – j’en suis - voient, du fait des désillusions accumulées, leur optimisme se réduire comme de la peau de chagrin. Woody Allen n’a-t-il pas déclaré lui-même que « l’éternité, c’est long, surtout sur la fin » ?

Voilà, tout ça me déprime d’autant plus qu’on m’a toujours dit « Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, il va filer ». Quand j’y suis allé, moi, Lucien, dans le pré, je n’y ai trouvé que deux rubans.

Ce soir j’attends Madeleine pour les lui offrir mais j’ai l’impression qu’elle ne viendra pas. 

4 juin 2022

Appâts rances (Vegas sur sarthe)

 

Une jolie mine explosive
l'ombre d'une gorge profonde
instantané, pose lascive
le fard illumine la blonde

Le cinoche, grande illusion
vision 3D et confusion,
le monde est rempli d'avatars
on s'en méfie mais c'est trop tard

Il ne faut pas tel saint Thomas
ne croire qu'à ce que l'on voit
et se méfier des évidences,
Ne pas se fier aux apparences

Petit poisson deviendra grand
s'il ne nage dans l'ignorance,
il doit craindre le cormoran
et tout autant les appâts rances

 

4 juin 2022

Illusionnismes (Kate)

 

Il est passé par ici mais où est-il

Le bonheur de te voir de t'avoir revu

Serré dans mes bras mon amour mon ami

On n'oubliera pas cette belle effusion

 

La preuve par onze : version versification

0 2

Sinon

Brillons

Par imitation

Ou interprétation

C'est selon

Mais illlusion

Désillusion

L'émotion

Gardons

Et non

ABBA a dit non

Plus de chansons

Fredonnons

Dansons

Et disons

Plutôt non

À l'illusion

La preuve par quatre : version chanson

Ni comique illusion

Ni perdues illusions

Ni humaine comédie

Ni tragi-comédie

Matamore

Ou Clindor

Lucien Chardon

Se nommera Lucien de Rubempré

Pour chercher

À donner l'illusion

Dûe au changement de nom

0-1

La preuve par deux : version musique de film

 

 

 

Publicité
<< < 1 2 3
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité