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13 février 2016

J'ai vu dans la lune ... (Rêves de plume)


J'ai demandé à la lune
Où étaient les petits lapins
"Ils sont partis à l'aventure
Un beau soir au petit matin"

Je prendrais bien quelques prunes
Elles ne poussent plus ici
Et qu'en est-il de la fume ?
Rien du tout, c'est interdit
Et l'alcool qui nous embrume ?
Plus de vin, ni d'eau-de-vie

Mais pourquoi madame la lune ?
Ca pue, ça rote, ca fait du bruit
Mais pourquoi madame la lune ?
Parce que je suis chez moi, ici !

J'ai demandé à la lune
Le destin des petits lapins
"J' leur ai souhaité bonne fortune
En les soufflant sur le chemin"

 

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13 février 2016

Vogue sur ton esquif (petitmoulin)


Vogue sur ton esquif
De mer en mer
Jusqu'à dénuder l'espace
Où tu pourras librement
Repousser les limites de l'ombre
N'abandonne pas ta question
À sa seule réponse
Explore toutes les couleurs
De chaque aurore
Et en cueille les mots
Pour peupler ta pensée
Entre parole et silence
Le murmure du vent
Souffle sur le courant
Où tu cherches le jour
Encore enfoui
Dans l'écriture plurielle
De ton cheminement

13 février 2016

En mer (Pascal)


Début années soixante-dix. En mer, on ne reçoit pas de courrier, pas de télégramme, pas de coup de téléphone ; il n’y a pas de télé, pas de radio, pas de journaux, que des seuls bruits de coursives et des infos punaisées sur un modeste tableau ; elles sont des laconiques résumés dans des petits encarts découpés.  

Les jours se ressemblent tellement sur la mer ; lundi, jeudi ou dimanche, c’est sans importance. Notre temps est régi par le seul devoir de l’astreinte à notre poste ; nos ambitions se nourrissent de ce seul présent. Ici, il n’y a pas d’impératif temporel, tous ces emplois du temps décideurs, toutes ces pseudo-obligations responsables, toutes ces nécessités d’humain bipède à l’assaut d’une aussi brillante qu’illusoire vie terrestre.
Le matin, le soleil est blanc ou lumineux de ce côté ; le soir, il est brumeux ou enflammé de cet autre côté ; c’est la seule certitude du jour et c’est la seule gravité. Pour lui donner toute sa valeur, on devrait étalonner notre Vie sur cette unique considération, cet état de couleur ; on devrait meubler ce Temps précieux avec de l’Amour et de la Compassion.
Dans la journée, quand le stade d’étanchéité le permet, entre deux sas, ce soleil traverse le bord de part en part en mettant un peu de lumière là où d’habitude, les ombres se terrent. Cet éclairage est anachronique ; il donne à toutes les déclinaisons des gris austères une dimension fallacieuse de croisière.

Il y a l’immensité de la mer, l’immensité du ciel et nous, si brindille au milieu, laissant l’infime signature de notre sillage éphémère entre tous ces bleus extraordinaires. C’est là, sur cet Infini chaotique, qu’on mesure notre insignifiance ; c’est ce qui donne de l’intérêt grandiose à chacune de nos respirations. La nuit, quand les étoiles soufflées se redistribuent dans le ciel, en mimant des signes de zodiaque, on peut tout espérer de la nôtre quand on la voit palpiter dans un coin de firmament. Pendant le temps d’un coin de lune, l’horizon se galvanise d’intempérantes vagues argentées ; parqués entre des nuages possessifs, il semble que tous les poissons réunies s’harmonisent en scintillements de déclinaisons métalliques.

En pleine autarcie, nous vivons en dehors du temps et des choses factuelles. Quart, cafétéria, poste d’entretien, bannette, régissent cet ordinaire. La solitude est grégaire et l’ennui est sans mystère dans notre garçonnière. Entre les quarts, on bouquine, on clope, on écrit, on dort, on joue de la guitare, on pense, on reclope. Pour tuer le temps, on discute, on se chamaille, on brime gentiment nos souffre-douleur, on enrôle des compagnons de tarot, on recoud un bouton, on prépare un semblant de café.
Aux bercements du navire, ses craquements nous envoûtent ; ses grincements nous emportent. Les rideaux rouges des bannettes, les tenues de sortie sur leurs cintres, les serviettes de bain, se balancent doucement, et pendant leurs oscillations hypnotiques, nous sombrons dans des comas d’endormissement aussi cotonneux que rêveurs.  

Sinon, du mal de mer, on souffre du mal du pays. Plus les jours passent, plus l’éloignement se concrétise et plus on recrute nos bleds alliés ; ceux avec qui on prend les mêmes trains de permission. Quand on se retrouve, ici ou là, on a des discussions de montagne et de grand air, de rivière et de truite, de clocher et de spécialité culinaire. Chacun a son histoire, sa fête foraine, sa danse de bal, sa petite copine, sa dernière lettre, sa dernière carte postale, ses parfums d’églantine. Quand il se récite, son accent du pays nous ferme les yeux, pendant le partage de ses secrets implicites.

Entre Valeur et Discipline, Honneur et Patrie, la vie en mer n’est plus tout à fait militaire ; si nous restons un bateau de guerre, la rigueur a ses limites contestataires. L’apparat, les galons dorés, la jugulaire, le petit doigt posé sur la couture du pantalon, tout ça, c’est rangé dans les valises et dans les malles ; on saura bien les ressortir aux futures escales. Les officiers sont invisibles, leurs subalternes sont transparents ; les casquettes sont toutes rentrées. Les « pontus » se cachent sous leurs blousons de mer et les mécanos prennent leurs quartiers dans leurs tanières.

A la chauffe, on lave nos bleus et nos blancs en les laissant tremper dans un seau en ferraille ; de temps en temps, on balance une purge d’auxiliaire pour entretenir une bonne température de blanchiment dans le récipient. Puis on les étend sur les plaques de parquet ; à la lessive et au balai-brosse, on les frotte énergiquement. On rince avec l’eau de la citerne et on appelle un collègue pour essorer ; c’est toujours des grandes luttes de force où chacun cherche à faire tourner l’autre avec le linge en tire-bouchon. C’est qu’il faut la surveiller, sa lessive ! Il y a toujours un malin pour balancer un bout de pain, des outils ou des chiffons dedans et ça finit par des batailles de seaux d’eau ! Quand la mer remue un peu, ce sont des parties de patinoire sur les plaques de parquet ; c’est à celui qui va le plus loin et qui revient le plus vite ! On bizute les derniers arrivés, on taquine les autres, c’est sans fin. Devant la façade, le coude sur une lanterne, on tire la clope comme si l’on était amarré sur le zinc d’un rade de la basse ville. Parfois, nostalgiques, on reste de longs moments à regarder cette chaîne de ramonage et sa façon insidieuse de se balancer aux lents mouvements du navire.

L’allure constante est casanière ; dans les coursives, on croise les mêmes têtes, aux mêmes heures. A la caf, on a nos tables attitrées, nos tabourets enroulés à leurs pieds, et personne ne se risquerait à les occuper en dehors de la spécialité. On parle de machine, de chaufferie, d’exploit, d’escale, de fille, de perm ; dans notre hublot, inlassablement, l’horizon défile sans un paysage consistant ; des embruns s’accrochent à la vitre, mais ils se retrouvent étang, lac, rivière, fleuve, et retournent inlassablement pleurer à la mer.

A l’aube, du côté du local de la boulangerie, il fleure bon des parfums de pain frais ; dans la coursive centrale, le nez sur d’obscures trappes, des « mazoutiers » opèrent des mouvements de combustible entre les soutes ; le bidel, toujours tiré à quatre épingles, serre quelques mains ; c’est la relève de quart dans les haut-parleurs du bord. Derrière la porte du sas entrouverte, un instant, le ciel s’éclaire en fête de ses premières guirlandes flavescentes.

Sur la plage arrière, parfois, entre les vagues de la mer, on aperçoit un supertanker ou un voilier, le souffle d’un cachalot ou les bariolages lointains d’un porte-conteneurs ; quand des mouettes nous poursuivent, on cherche une terre. Naturellement, on change de fuseau horaire, de tropique, d’océan et de mer…

13 février 2016

LUNE ETERNELLE (Lorraine)


Blanche
Infiniment muette
La lune
Dessine un anneau d’or
Sur l’herbe où le pommier dort

Ronde
Et comme piétinée
La lune
Se voile de pénombre
Pour mieux examiner le monde

Croissant
Superbement lointain
La lune
Et son profil d’argent
Ecoutent hurler le loup blanc

Absente
Derrière les nuées
La lune
Sans remords espionne
Les humains que la mort bâillonne

Et qui s’envolent en fumée

13 février 2016

À l'aventure (par joye)

swan pix

aujourd'hui, mon coeur est plein et je risque de vous dire trop de bêtises,

de trop vous parler de ce qui doit rester entre moi et un autre,

alors, je vous parlerai plûtot du cygne trompette...

il est grand et beau, natif sauvage de l'Amérique du Nord,

et son espèce revient, grâce aux efforts conservatoires de l'homme...

il y a quelques années, il y avait une paire de cygnes trompette

qui vivaient près de chez moi...

nous allions les voir de temps à autre, nous admirions leurs enfants

et nous nous émerveillions devant leur beauté noire et blanche...

mais un jour, un dimanche froid et enneigé, nous avons découvert

le mâle solitaire et le corps de sa compagne morte sur la glace...

peu après,  l'État a terminé le programme -

par manque de quoi, je n'ai jamais su,

d'argent, d'animaux, d'intérêt, de succès ?

mais ne pleurez pas encore, cette histoire se terminera bien,

je vous le promets, car

cette année, au Jour de l'An, un autre jour froid et enneigé,

nous avons découvert au lac, mon homme et moi,

des dizaines et des dizaines et des dizaines

de cygnes trompette sauvages

et j'ai pu leur dire, quand ils s'envolaient juste devant nous,

bonjour les beautés, nous avons connu vos parents...

et je sais aujourd'hui, comme je sais depuis toujours,

que ma plus grande aventure à moi

a été celle que j'ai choisi de vivre

avec mon homme

 

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13 février 2016

La boule à formes (Vanina)


Je suis seul, loin des autres, adossé au coin d'un mur, silencieux, ne leur adressant pas le moindre regard. Aujourd'hui, je joue avec la boule à formes de ma petite enfance. Vu mon âge, tous pensent que je suis un peu simplet, que je me contente de placer les formes prises au hasard dans les bons trous, plus par tâtonnement que d'un geste sûr.
Mais pas du tout ! Chaque objet que je touche m'ouvre les portes d'un monde intérieur. Là, je m'entraîne pour une course à la voile en solitaire autour du globe. Avec ma belle planète bleue mais parfois tourmentée.
Le carré est le ponton du départ.  
La croix est ma trousse de secours.
Le rond est le soleil qui illumine les jours.
L'étoile, je la pense polaire, elle est mon ange gardien, elle me donne le Nord dans la nuit.
Et le croissant représente la lune qui influe le niveau des eaux.
Soleil et lune, j'apprends à connaître leur influence sur les vents marins.
Lorsque tous les éléments sont insérés dans les bons trous, il reste le triangle. C'est mon voilier. Il doit naviguer sur la sphère sans s'abîmer, laissant sur bâbord des caps : Horn, Bonne-Espérance, etc.
Et quand je serai grand, je participerai au Vendée Globe en solitaire, sans escale mais avec l'assistance des éléments que j'apprends à maîtriser.

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13 février 2016

Question d'échelle (Walrus)

Ah, ces artistes... quelle aventure !

Faut être blindé pour suivre, elle a bon dos la licence poétique !

De quoi est-il donc question ?

Source: Externe

 Bon, c'est la terre vue de l'espace, ça au moins, c'est clair. Elle nous est présentée dans une orientation peu classique pour nos regards modernes habitués à voir le nord pointer vers le dessus des cartes. C'est sans doute pour cela qu'on distingue dans le coin supérieur droit les axes estompés des cartes marines anciennes (merci, Mercator !).

3893

La vue est centrée sur l'Océan Indien : on reconnaît aisément de gauche à droite en bordure inférieure de l'image la péninsule arabe, la côte des Somalis, l'excroissance du Mozambique avec au-dessus l'île de Madagascar. Le bateau (tellement titanesque que le Titanic lui-même ferait figure de virus à côté) vogue donc quelque part sous les côtes de l'Inde (à moins qu'il ne soit en train de s'y engraver).

Si l'on veut bien passer sur la représentation à la Méliès de la lune, son diamètre est ici 2,7 fois moindre que celui de la terre alors que dans la réalité il l'est 3,7 fois (et je ne vous parle pas de la distance terre-lune ni de la vitesse orbitale qui en résulterait pour ce satellite).

Et ces nuages dans le ciel alors qu'on sait qu'à l'échelle de l'image, l'épaisseur de l'atmosphère ne doit pas excéder un ou deux pixels. Et le souffle de la lune en forme de traînée de condensation qui pousse le bâtiment... l'avait du vent dans les voiles le mec quand il a réalisé le montage !

Si on veut vraiment chercher un sens dissimulé au sein de l'œuvre, on constatera que sur cette image, le bateau est gréé en Sloop mot anglais dérivé du néerlandais Sloep lui-même sorti du français Chaloupe. Et l'auteur qui s'appelle Schloe, il ne lui manque qu'un p pour verser dans l'autoportrait : Schloep sous le vent vogue vers le soleil levant (lequel a rendez-vous avec la lune, c'est bien connu).

13 février 2016

Petit marin par bongopinot

 

Source: Externe

 

Petit marin d'eau douce

La vie t'éclabousse

 

Seule sur cette plage

Tu revois son visage

Tes yeux pleins d'amertume

Plongent dans l'écume

 

Petit marin d'eau douce

Tes sentiments s'émoussent

 

Au fil de tes souvenirs

Tu t'accroches à en mourir

Bercé par l'encre de ses mots

Tu finis en sanglots

 

Petit marin d'eau douce

Avec ton cœur de petit mousse

 

Tu hisses la grand-voile

Fonçant vers les étoiles

La lune te souffle son prénom

Et t'entoure de son affection

 

Petit marin d'eau douce

La vie est plus douce

 

Tu pars la retrouver

Ton cœur est plus léger

Et tu glisses sur les flots

Agile comme un oiseau

 

Petit marin d'eau douce

 Auréolé d'étincelle rousse

 

Tu t'enfonces sans bruit

Et ses yeux te sourient

Loin bien loin de l'univers

Et de cette vieille terre

 

Petit marin d'eau douce

Tu finis là ta course

 

13 février 2016

Participation de Venise

ve04

13 février 2016

Rêve (MAP)

En un étrange rêve

6 février 2016

Défi #389

Cette semaine nous vous proposons

de vous laisser emporter par

la vision de ce tableau

de Christian Schloe :

Adventure time by Christian Schloe

"Adventure Time"

A vous de jouer ...

Et retrouvez-nous à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

6 février 2016

Ont risqué sept ans de malheur en brisant la glace

6 février 2016

La grande gueule (Vegas sur sarthe)


En dépit de sa grande gueule de bourguignon nous savions tous que notre Oncle Hubert avait toujours été timide avec les femmes et le récit qu'il nous faisait souvent de sa rencontre avec sa polonaise Anastazia ne le démentait pas.
Il avait pour l'occasion préparé une sorte d'antisèche, une petite liste de commentaires et de questions qui devaient lui assurer le succès de son entreprise.
Ainsi donc il fit ce qu'on appelle le premier pas pour s'approcher du buffet qui avait été dressé pour l'occasion et poussa la jeune femme du coude en disant d'une voix mal assurée :“Il a l'air bon ce buffet”.
Il ignorait à cet instant qu'elle était polonaise et qu'elle préférait de loin le bortsch aux gateaux secs et la wodka à notre kir national... aussi ne répondit-elle qu'un petit “oui” de politesse.
La seconde phrase aurait peut-être plus de succès alors - réprimant cette gêne qui paralyse les timides - il s'enhardit :“J'ai trouvé cette réunion constructive, et vous?”
Elle se retourna tout à fait, surprise  :”Oh vous savez, les enterrements... quand on en a vu un”.
La question d'Oncle Hubert était peut être mal appropriée à la situation mais elle avait eu le mérite de surprendre la jeune femme.
Il est vrai qu'on trouve difficilement quelque chose de constructif à assister aux funérailles d'un quidam.
Anastazia avait cette opulence des femmes slaves qui savent profiter des bonnes choses; il lui trouva le mollet humide et l'oeil galbé ou le contraire. Il ne savait plus.
Il lui fallait enchaîner rapidement de peur que le soufflé ne retombe.

Donc Anastazia venait de sa Pologne natale pour la saison des vendanges et logeait chez la mère Jacotot derrière la mairie.
Contrairement à l'assistance endeuillée elle portait avec grâce le costume traditionnel - bustier, jupe et tablier fleuri - et aussi un nom en ski. Notre oncle crut comprendre que les noms polonais finissent souvent en ski à cause de leur rigoureux climat hivernal.
“J'adore votre chemisier” bredouilla t-il en tripotant son antisèche en attendant mieux.
Il en était déjà à sa troisième citation et l'affaire ne progressait guère.
Pourquoi était-il si difficile de briser la glace même quand on est fort, bien fait de sa personne et beau parleur?
“C'est un corselet de la région de Cracovie” rectifia Anastazia en exhibant le costume d'où dégaîllait une poitrine particulièrement généreuse.
L'Oncle transpirait abondamment et s'empressa de servir deux grands verres :“C'est un Ruchottes-Chambertin 2003. Est-ce que vous l'aimez?”
Anastazia y trempa ses lèvres si joliment charnues qu'on eut dit de grosses framboises.
“Je préfère notre wodka à l'herbe de bison” dit-elle avec une moue ravissante.
En d'autres circonstances, l'Oncle se serait offusqué d'une telle offense à son terroir mais entre eux la glace se craquelait et semblait prète à fondre, alors il lâcha le dernier commentaire de son antisèche comme on lancerait une bouée de sauvetage à un naufragé, en dernier recours :"J'ai l'impression qu'il y a moins de monde que la fois passée”

Elle le dévisagea, encore plus surprise :”C'est la première fois que je viens ici, Hubert”
Elle l'avait appelé par son prénom!
C'était LE signe, la preuve indiscutable qu'il avait harponné sa proie sur une banquise qui fondait à vue d'oeil et se dérobait sous ses pieds.
Comment conclure quand on a épuisé son questionnaire? Improviser au risque de tout gâcher?
Pourquoi souriait-elle alors qu'il allait périr noyé?
Au fond de sa poche il rencontra une clé, la clé de la Juvaquatre du grand-père.
Alors sans savoir pourquoi il parla de la Juvaquatre, une treue à quatre portes avec freins hydrauliques, 3 vitesses, une marche arrière et un coffre accessible de l'extérieur! Un bolide qui tapait le 95 kilomètres à l'heure et même parfois pendant une heure... et Anastazia était aux anges.
Elle prit Oncle Hubert par la main :”Hubert, on va l'essayer?”

6 février 2016

Sans glace ! (Laura)

Je ne suis pas trop « glace. »
Le whisky, je le préfère sans glace, ni coca, ni eau, ni rien d’autre ; sec, dit-on ou « dry » si l’on veut se  donner un « style » ou si on va dans un pays où c’est nécessaire de le dire ainsi. Bien-sûr, ça m’est arrivé de boire un « baby-coca » en boîte ou dans un lieu où le whisky n’est pas forcément aussi bon qu’il est cher.
Quand j'ai eu(tard et rarement) l'autorisation d'aller en boîte et/ou que j'avais un rendez-vous galant, je montais à l'étage où vivait ma grand-mère paternelle et je me pomponnais devant sa glace à elle sous sa lumière . Souvent, elle chantait de vieilles chansons que j'ai apprises grâce à elle, . Quand je me maquillais les yeux grâce à son miroir, elle me disait que j'avais « des yeux à faire sauter les boutons de braguette, »
Si je n'ai pas encore brisé la glace(comme le préconise la consigne), c'est parce que j'ai laissé un jour un membre de famille le faire en y jetant (sur la glace de l'armoire à pharmacie de la salle de bain le flacon(en verre) de l'eau de toilette que je venais de lui offrir . Les mots qui accompagnèrent le geste furent plus coupants et blessants que les morceaux de verre brisé. Depuis cet incident, j'abandonne bien souvent rapidement toute velléité d'offrir un cadeau à cette personne . Car même si je cassais ma tirelire comme je l'avais fait cette fois-là, rien ne lui a jamais paru assez bien... venant de moi .
Une deuxième fois, il a brisé la glace en ma présence . C'était après qu'il ait ri alors que- croyant mettre mon pied dans la barque de mon grand-père- j'avais en fait enfoncé mon chausson de petite fille dans quelques centimètres d'eau boueuse. Il riait aussi lorsque je prenais un ballon prisonnier dans le nez et que ce dernier se mettait à saigner,
Pendant l'hiver de l'année 1985, il fit jusqu'à moins vingt-cinq degrés et ce pendant plusieurs semaines, Un incendie avait éclaté au centre-ville et les lances des pompiers gelaient, Les photos de « notre hiver » eurent les honneurs de la presse nationale. Le bief (comme le canal de la Seine d'ailleurs entre autres) de la maison de campagne gela. Cependant, la glace ne résista pas à cette personne de ma famille qui se retrouva dans quelques centimètres d'eau très froide, Je ne ris pas à l'époque car j'étais trop gentille...
6 février 2016

Le secret brisé (Clémence)


J'étais jeune et je venais de rejoindre la prestigieuse équipe de tournage de Luchino. Et j'éprouvais une fierté sans limite.
Je dus quelque peu déchanter  lorsque nous arrivâmes sur le lieu du tournage après un voyage particulièrement difficile.
Le paysage était d'une beauté à couper le souffle, mais je ressentis une sombre frayeur.
L'équipe très unie, ne voyait pas d'un très bon œil l'intrusion du nouveau que j'étais.

Nous partîmes en repérage dès le matin.
Le site était magnifique et étourdissant à la fois. A la hauteur de la folie de son créateur.
Mon malaise ne parvenait pas à s'effacer pour autant.

Le soir, je proposai à l'équipe de nous retrouver dans une brasserie de la ville la plus proche.
L'idée de « briser la glace » fut accueillie avec une joie discrète.
Au petites heures, j'en fus convaincus, j'étais des leurs.

Le lendemain après-midi, nous étions prêts pour tourner les scènes dans la salle à manger.
Celle-ci était éblouissante par ses rouges et ors, invraisemblable par son rococo délirant.
L'espace était assez restreint et lors d'une manipulation hasardeuse, la perche heurta le miroir.
Une gigantesque étoile le zébra, mais il tint bon dans son cadre d'or.

Les négociations furent interminables et houleuses entre tous les intervenants.
Finalement, il fut décidé de laisser le miroir en état.
Cet incident ferait partie de la légende du château de Linderhof.

* Luchino Visconti. Ludwig, le crépuscule des dieux . 1972.

 

 

6 février 2016

Participation de Rêves de plume

....

"Une cuillière pour tonton
Une cuillère pour mamy"
Amélie soupire. Bébé Gaby lui donne bien du souci.
Pas toujours facile d'être maman quand on a 3 ans.
Pourtant la poupée Gaby reste souriante malgré son visage barbouillé de soupe au sable et ses cheveux tailladés.
" Je vais te laver dans la cuisine " décide Amélie. "Ah tu aurais besoin d'un bon shampoing mais Maman ne veut plus que je joue à la coiffeuse ."
Amélie soupire encore, elle était si contente de la nouvelle coupe de sa poupée ... Mais il paraît qu'elle n'avait pas le droit de toucher aux grands ciseaux. D'ailleurs tonton Georges s'est fait rouspéter pour les avoir oubliés ...Alors que ... Mais personne n'a imaginé qu'Amélie ait pu , toute seule, ouvrir la boîte verte posée sur l'établi.
.........
Dans le salon, Amélie entend Maman discuter avec Papa.
"Jean et Suzanne sont à la montagne, Hervé et Julie en Islande ... Qui va-t-on inviter pour ton anniversaire ma chérie ."
" Et pourquoi pas les voisins ? Ce serait l'occasion de briser la glace !"
Briser la glace ... Voilà qui intéresse Amélie.
Elle a déjà vu tonton Georges briser la glace de la mare avec une grosse barre de fer . Mais c'était en hiver et là, au mois de juillet
Elle se souvient aussi d'une bonne glace à la framboise oubliée au congélateur qu'il a fallu casser avec un pic .
Mais Maman a toujours un gros gâteau pour son anniversaire, avec une seule bougie.
Briser la glace, bah on verra samedi !
.......
Le temps a semblé long à Amélie . Enfin Maman ouvre ses cadeaux .
Amélie adore le bouquet de fleurs, respire avec délice le parfum, caresse le foulard de soie et offre un joli dessin.
Puis Papa arrive avec un paquet bien emballé.
"Oh , dit Maman à Papa, tu l'as trouvé".
"Quel joli miroir vénitien", s'émerveille le voisin connaisseur.
"Merci mon chéri, s'émeut Maman. Passons à table !"
......
On s'installe, Amélie traîne un peu.
Crac !
La tablée sursaute et se précipite dans le salon.
Amélie, marteau à la main, contemple, satisfaite, son oeuvre.
"Maman , tu avais oublié de briser la glace !! "

 

6 février 2016

BRIS DE GLACE (Alain André)

De nombreux poncifs sont véhiculés depuis toujours par les pseudo-psychologues soi-disant spécialistes en vente, communication, entretiens d’embauche ou autres formations en relations publiques. Au mieux, je m’en amusais, au pire j’en haussais mes frêles articulations scapulo-humérales, tant la vacuité de ces absurdités me les « brisaient menu ».

Parmi ces joyeuses démonstrations, figure le fameux :

« Comment briser la glace(1) en démarrant votre intervention ! »

Suit une ribambelle de conseils antinomiques avec cette métaphore : Se présenter calmement, souriant, déterminé mais sans excès, etc.… ( Des conseils auxquels j’adhère volontiers, Mais quel rapport avec une quelconque glace qu’il nous faudrait briser ? )  Et d’abord de quelle glace s’agit-il ?

De l’atmosphère qui serait glacial à cause de leur extrême méfiance ? Balivernes ! 90% des gens qui vous reçoivent sont bienveillants et prêts à vous écouter, les 10% restants restent sans aucun intérêt.

« Briser » suppose une action relativement violente, quoique virtuelle, des outils ( un marteau, un pic à glace ) pas vraiment l’image de sérénité que vous êtes censé instaurer !

Comme le disait Al Capone : «  Si tu veux obtenir quelque chose de quelqu’un, il faut lui demander poliment, mais si tu es poli et armé, c’est beaucoup plus efficace »

Et nos « psychopapéticiens » de nous prodiguer d’autres bons vieux lieux communs : Par exemple : «  Vous n’aurez jamais une seconde chance de faire une première bonne impression » Ben oui, c’est évident ! Une première fois,  par définition ne pourra pas se faire une seconde fois ! Mais rien n’interdit de faire une bonne seconde, voire une troisième bonne impression à quelqu’un, même si la première n’était pas bonne ! Mieux vaut tard que jamais !

Et de t’énumérer les trois « trucs » (infaillibles) pour y parvenir : Les trois premières secondes, les trois premiers mots… Avez-vous remarqué l’importance du chiffre trois dans notre vie ? Incontournable, omniprésent ! Jugez-en plutôt : Signal de départ : « un deux trois, partez ! », les trois coups pour annoncer la pièce de théâtre, les trois points de suspension, ceux des francs maçons.  Notez qu’il y a souvent 3 options, 3 ingrédients indispensables (ex : le poivre, l’oignon et l’ail.) Triplettes, trios, triades, Triumvirats, que de trois ! Mais allumer trois cigarettes à la file autour de soi, ça porte malheur ( bon, de toute façon, ça donne le cancer ! ) Et le signe de croix, cher aux chrétiens : Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit : Trois ! Curieuse énumération car la croix possède quatre branches, curieux hommage, que vient faire le Saint-Esprit avec le père et son fils… Bien sûr, sa mère compte pour du beurre, suis-je bête ! Mais…Le père non plus, n’y est pour rien, parait-il ! Bon, c’est simple, on fait un coup pour Saint, un coup pour Esprit, et ça fait quatre !

Enfin, bref, revenons en à notre bris de glace ! Ces « experts » nous assurent pouvoir briser cette fameuse glace en trois secondes et trois mots ! Pas plus, pas moins ! C’est tout à fait ridicule.

Briser la glace ! Pour ma part, j’ai souvent eu envie de casser les miroirs chez moi : Chaque fois que je passe devant, y a un vieux type qui me regarde bizarrement… Et ça m’énerve !

Non, allez, laissons les bris de glace aux assureurs, et, tiens, allons chez Octave prendre une bonne glace à la crème, que nous pourrons faire fondre avec une langue hardie.

Ou peut-être, entrons dans un bar place de Brouckère : « Garçon…Un scotch avec des glaçons, S’il vous plait! »

 

(1) : De fait, la locution semble être utilisée, rarement, en France du moins, pour « rompre sa timidité et parler en premier à une personne, à un groupe » (cf. le Littré). Ou encore : « Dénouer une ambiance tendue en lançant une discussion ou une animation collective (cf. wikitionaire) ».

 

6 février 2016

Briser la glace par bongopinot


le navire détruit la glace
Pour se frayer un passage
De sa toute puissance
Il avance et se dégage
 
Ce bateau ouvre le chemin
De belles voies de navigation
Des accès comme souverain
Pour d'autres embarcations
 
De belles routes ouvertes
Pour aller vers la découverte
S'imprégnier d'images offertes
Sur des étendues désertes
 
Découvrir un autre monde
Fait de froid et de glace
D'étendues profondes
Où la vie a pris sa place
 
Prends, toi aussi, ce pouvoir
D'enfin briser la glace
Avec un simple bonsoir
Romps tout de suite ce silence
 
Et lance toi parle le premier
N'attends pas que s'installe un soupir gêné
Rétablis vite un lien d'amitié
Pour toi, pour l'autre, ne sois pas intimidé
 
Donne une chanse à l'inconnu
Affaiblis donc tes peurs
En souhaitant la bienvenue
A ton égal venu d'ailleurs
 
Prépare maintenant ton avenir
Fais tes propres expériences
Pose toi arrête de te mentir
La richesse est dans la différence.
 

6 février 2016

Pour que l'on brise la glace (par joye)

6 février 2016

Participation de Fairywen

Amoureux

 

Pourquoi tout était-il devenu si difficile ? Avant, il n’avait aucun souci pour séduire un partenaire. Son charme naturel attirait les regards, son bagout faisait le reste. Il ne s’était jamais posé de questions, papillonnant d’un amant à l’autre sans se préoccuper des cœurs qu’il pouvait briser sur son passage.

Et puis il y avait eu la rencontre. Celle où il s’était totalement ridiculisé en s’étalant dans le train, troublé par cette rencontre imprévue sur un quai de gare. Heureusement, il n’avait rien vu de son humiliation. D’ailleurs, il n’était pas sûr qu’il se soit seulement aperçu de sa présence… Mais lui n’avait pas oublié ce regard qui l’avait transpercé jusqu’au fond de son âme. Depuis, il ne pensait qu’à lui, ne désirait que lui.

Malheureusement, l’attirance ne semblait pas réciproque. Pour la première fois de sa vie, il ne savait même pas comment briser la glace avec celui qui faisait battre son cœur. Sa réputation de Don Juan le desservait plus qu’autre chose, et pour la première fois, il aurait aimé qu’elle ne colle pas autant à la peau.

Car pour la première fois de sa vie, il était profondément, irrémédiablement amoureux…

 

Bien que ça ne soit pas vraiment le sujet de cette histoire, puisque les deux héros sont gays, j’avoue que durant tout le temps où j’écrivais, j’ai eu en tête la chanson de Calogero « J’ai le droit aussi »…

 

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