Bêtes à concours (Cavalier)
Après une exposition féline, souvent, les langues se délient. Passés les critiques acerbes sur les contrôles vétérinaires, les vaccins, les pédigrées, les défauts de standards, les classements de catégories, de races, de classes. Après la remise des prix en bests, en champions, en champions d’Europe, en champions internationaux, quand les ronronnements, les miaulements, les feulements, les grognements cessent, alors au pays de Felix la parole est reine…
Si vous tendez un tant soit peu l’oreille vous entendrez les chats papoter entre eux, de cages à cages, mais toujours à voix basses :
— Alors ta maîtresse, elle a eu un prix ?
— Non, non, pas cette fois-ci ! Même pas un best, c’est pour te dire…
— Pourtant, la mienne, elle s’était mise sur son trente et un, tu parles !
— Oui, mais tu as vu les robes cette année. Hou !
— Quant aux cheveux, qu’ils soient longs, mi-longs ou courts, vous avez vu ces couleurs. Beurk !
— Et le canon, cette année, je vous raconte pas.
— Oui, mais bon, ce sont nos mère tout de même, et puis ce concours de maître n’est pas pire que le fameux concours de Miss. Celui qu’on regarde tous les ans du coin de la pupille sur nos coussins moelleux. Ah, ces souris sont si jolies, pourtant.
— Tu as raison Père Cent, car si à nous on ne nous demande jamais rien, à ces petites poulettes on leur pose toujours les mêmes questions.
— Rires !!!
— Allez les chatounets, à l’année prochaine, même lieu, même heure les amis, la parole est d’argent, alors en attendant la fin de ce concours idiot, méditons sur ce proverbe bien connu :
Quand les chats peuvent parler, les souris peuvent aussi se taire…